Les drapeaux rouges avaient épargné les essais libres du Grand Prix d’Azerbaïdjan, mise à part la réparation d’un vibreur défaillant. Mais en qualification, dès la septième minute en Q1, alors que le vent était encore au rendez-vous, une première faute éliminatoire concernait Alex Albon (Williams) qui heurtait la corde au Turn One et cassait sa suspension avant. L’interruption était nécessaire et laissait à ce moment Leclerc (Ferrari) en haut de la hiérarchie (1’41’’982) en gommes softs devant Verstappen (Red Bull) à 228 millièmes et Norris (McLaren) à une demi-seconde, tout deux en mediums.
Cinq minutes d’essais plus tard, le peloton à peine relancé, Hulkenberg (Sauber) partait à son tour à la faute dans le virage 4, détruisait son aileron avant et ramenait le drapeau rouge sur le circuit. Entretemps, Tsunoda (Red Bull) était remonté dans la hiérarchie, ou encore Piastri (McLaren) et surtout Hamilton (Ferrari), qui amenait sa monoplace au premier rang (1’41’’821), pour 18 millièmes devant l’Australien.
La séance repartait une deuxième fois pour six minutes, alors que Stroll (Aston Martin), Bortoleto (Sauber) et Antonelli (Mercedes) n’étaient à cet instant pas qualifiés. La Q1 allait à son terme, non sans un troisième drapeau rouge, sorti après le drapeau à damier, quand Colapinto (Alpine) abimait sa monoplace à la sortie du virage 4, alors qu’un drapeau jaune y était déployé pour un tout droit de son équipier Gasly.
Norris n’en avait cure qui signait le meilleur temps en gommes tendres (1’41’’322) avec Verstappen à 9 millièmes en pneus mediums et Leclerc à 136 millièmes en tendres. Suivaient Russell, Hadjar (Racing Bulls), Hamilton, Piastri, Stroll, Alonso, Antonelli et Lawson (Racing Bulls), soit onze pilotes dans la même seconde. Derrière Tsunoda, Bortoleto, Sainz (Williams) et Bearman (Haas), Colapinto, seizième était non qualifié, tout comme Hulkenberg, Ocon (Haas), Gasly et Albon.
Hamilton out
Après quelques retards pour remettre le circuit en état, la Q2 commençait par un tout-droit d’Hadjar dans une échappatoire (virage 4), sans conséquence. A l’inverse de Bearman qui cassait sa suspension au virage 2 et ramenait un quatrième drapeau rouge dans la séance. Cette fois, tout se passait bien jusqu'à la fin de Q2 et les ténors pouvaient s’installer en haut de la grille des temps. Longtemps, Norris, en gommes tendres, détenait le meilleur chrono (1’41’’396) avec Verstappen à 50 millièmes en mediums. Mais sous le drapeau à damier, le Néerlandais trouvait les ressources pour déborder l’Anglais de 141 millièmes. Piastri, troisième, suivait son équipier à 18 millièmes, avec dans ses roues Russell et Antonelli, regroupés en 9 millièmes. Leclerc prenait la sixième place, non sans aller au contact du mur. Le Monégasque précédait Lawson, Hadjar, Sainz et Tsunoda, alors que les dix premiers pilotes étaient regroupés en 533 millièmes.
Pour 69 millièmes, Alonso restait sur la touche, tout comme Hamilton, Bortoleto, Stroll et Bearman.
Leclerc et Piastri dans le mur
La Q3 démarrait alors quelques gouttes arrivait au-dessus du circuit. Les premiers en piste, Sainz (1’41’’595), Lawson (1’42’’560) et Hadjar (1’42’’863) s’installaient aux trois premiers rangs. Par contre, les pilotes qui tardaient à entrer en piste se trouvaient en difficulté. Russell d’abord, victime d'un tout-droit, et surtout Leclerc qui s’encastrait dans les protections du virage 15. Pour un cinquième drapeau rouge.
Verstappen, Norris, Piastri, Russell, Antonelli et Tsunoda n'avaient pas de temps, mais il restait encore 7 minutes pour se départager, sur une piste qui s’asséchait rapidement.
Malheureusement, un sixième drapeau rouge était déployé - record battu - pour une erreur d’Oscar Piastri, le leader du championnat, qui tirait dans les Techpros du virage 3 et détruisait l’avant de sa McLaren. Verstappen et Norris, en amélioration, devaient interrompre leur tour tout près de la ligne.
Il restait 3’41 quand les qualifications étaient relancées une dernière fois, avec, à ce moment, seulement trois pilotes crédités d’un temps. Pire, le dernier drapeau rouge avait permis à la pluie de revenir au-dessus de Bakou, pour humidifier le tracé.
Dans ces conditions difficiles, il n’y avait que l’équilibriste Max Verstappen pour sortir un tour exceptionnel (1’41’’117), en gommes tendres, pour déborder Sainz de 478 millièmes. L’Espagnol conservait malgré tout la deuxième position. Lawson prenait finalement la troisième place avec Antonelli et Russell derrière lui. Tsunoda, sixième à 1’’026 devançait Norris, à plusieurs reprises en difficulté dans son dernier tour et Hadjar, huitième. Piastri et Leclerc échouaient aux 9e et 10e places.
Après deux heures de qualifs, le Néerlandais partira donc en pole du Grand Prix d’Azerbaïdjan, pour la 46e fois de sa carrière. Le départ sera donné à 13 heures, pour une course sans doute passionnante. (René-Jean Labrique / Photo F1)