Avec les spéciales de Donstiennes, Strée, Leval (en show) et Renlies, l’organisation du Hainaut Motor Club avait séduit une bonne centaine de concurrents, soit 108 partants. Démarrée dans des conditions délicates avec des spéciales mouillées durant toute la première boucle, l’épreuve se compliquait avec deux sorties importantes, à quelques minutes d’intervalle, dans les deuxième et troisième spéciales. A Leval, ce sont Cédric Pétrisot et Fabian Jandrain qui s’en sortaient avec plusieurs fractures (bras pour le pilote et genou pour le copilote) 'malgré' un impact très impressionnant. Quant à Valentin Soupart et Quentin Coulon, après le passage d’un cassis, un gros choc contre la façade d’une maison à Strée laissait le pilote avec deux vertèbres cassées, alors que son copilote s’en sortait sans mal. Sagement, la direction de course neutralisait la première boucle pour redémarrer plus tard dans des conditions idéales, hormis la spéciale de Strée qui était annulée pour le reste de la journée.
Côté sportif, la bagarre s’annonçait belle en Division 4 entre les quatre Rally2 / R5 présentes. Mais c’était oublier un peu vite les meilleures Mitsubishi Lancer, dont l’Evo9 de Rémy Noël qui signait les deux meilleurs chronos pour prendre la tête de l’épreuve avant qu’un souci de capteur le pousse à l’abandon. Pour 9 secondes, le Français Jean-Noël Tournay passait devant avec sa Skoda Fabia R5 d'ancienne génération face à la dernière mouture, RS Rally2, du Hollandais Richard Pex. Quand l’épreuve repartait après-midi, les spéciales étaient bien sèches et Pex enchaînait alors tous les meilleurs chronos pour s’imposer avec Anouck Preda, 23 secondes devant Tournay.
A moins d’une minute, Lambert Parren (compatriote du vainqueur, en Lancer Evo10), troisième, était l’auteur d’une jolie prestation et d’un meilleur temps partagé avec Pex. Au pied du podium, on retrouvait l’Irlandais Sean Quigley et sa Ford Fiesta Rally2. Alors qu’il découvrait sa nouvelle Renault Clio Rally3, Michaël Nuée était bien parti pour finir premier pilote belge mais sa jauge à huile en décidait autrement dans la dernière spéciale. De quoi laisser cet honneur à Serge Vervondel et sa Lancer Evo10 R4. Non loin, David Drieskens évoluait de très belle manière avec la Peugeot 208 Rally4, de quoi finalement accrocher la victoire de classe 13 et une belle 6e place avec sa traction. Parmi les nombreux étrangers en D4 (7 dans le top 10 !), le Britannique Scott Barnes imposait sa Peugeot 106 en 4/12.
Chaud devant en D123
La course était encore davantage animée en Divisions 1-2-3 où se retrouvent les deux roues motrices équipées obligatoirement de pneus de tourisme. Comme souvent quand il prend un départ, Vincent Gallet était favori avec sa Peugeot 306. Ce qu’il ne manquait pas de démontrer une nouvelle fois… avant de casser un cardan. Derrière, les futurs malheureux Eddy Marique (Opel Astra) et Cédric Pétrisot (Peugeot 306) jouaient la deuxième place avant que Cédric parte donc à l’erreur dans la show de Leval. Arrivant le premier sur l’accident, Eddy n’avait pas d’autre solution que de sortir de la route pour éviter la 306 meurtrie. Choqué par l’accident, le champion FWB en titre n’avait plus la tête, et on le comprend, à continuer l’épreuve.
Ce sont donc Julien Delleuse, Alix Stevenaert et leur Opel Corsa qui prenaient la tête pour ne plus la quitter. Une deuxième victoire sur les terres de sa copilote et un bel hommage au papa du pilote, Christian, qui effectuait sa dernière course lors de cette épreuve il y a un an. Sur le podium, on retrouvait Jérémy Delchambre (Peugeot 205) qui était l’auteur de quatre scratchs sur la journée. Si Gallet et Delleuse en comptaient trois chacun, Alban Munaro (Peugeot 306) imitait le fils Delchambre à une reprise pour devancer le papa, Patrick, de retour avec sa 205. Entre ces deux-là, la troisième marche du podium s'est jouée pour 5 petites secondes...
On a aussi compté les secondes pour la dernière place du top 5 entre Kevin Lepaily (Clio), Xavier Lebailly (106), Anthony Bernard (idem) et Fabian Leroy (Citroën C2-R2 Max) puisque, à nouveau, 5 minuscules secondes seulement ont séparé ces pilotes. Mention supplémentaire à Anthony qui a dominé la classe 3/8. Derrière eux, le Britannique Ben Smith étonnait avec sa 106 de classe 4 puisqu’il prenait la 9e place au général juste devant Mike De Bels, qui gagnait lui aussi sa catégorie avec sa Peugeot 206 GTi 2/6. Non loin du top 10, un nouveau vainqueur de classe suivait avec la BMW 325i de David Hugla. Au volant d'une autre 106 entièrement d’origine, Florent Remant prenait une superbe 13e place au général et s'imposait aussi en 1/3. Il précédait même le vainqueur en 2/5, Pascal Lalouette (Citroën Saxo), après les soucis mécaniques de Nicolas Appart, reparti en Super Rallye une fois sa 106 réparée.
Jacob et Davies ont ravi le public !
Une nouvelle fois, les 'historiques' étaient nombreuses puisque 26 s’affrontaient en S/R (pour les montures ne répondant plus à la fiche d’homologation d’époque et/ou trop récentes) tandis que 9 se retrouvaient en Classic (entièrement conformes à l’époque) et encore 8 en Démo (juste pour le plaisir et sans chrono).
En PH Classic, le top 5 était monopolisé par les Ford Escort MK2 (exception pour la première version de Gonon). Et si Geoffrey Watremez signait une belle progression en signant le premier meilleur temps devant Christophe Jacob et le Suisse Florian Gonon, ces derniers allaient vite se réveiller. Tout d’abord Christophe qui en signait cinq pour compter un moment plus de 30 secondes d’avance sur Gonon. Ce dernier rebondissait ensuite pour se rapprocher à 9 secondes du futur vainqueur. Christophe et son épouse Isabelle Regnier étaient très heureux de s’imposer à la régulière face au Suisse, malgré une ultime frayeur et une réparation de dernière minute suite à une casse de leur levier de vitesses. Derrière les Escort, Mickaël Mercier (Opel Kadett) et David Hallet (VW Golf) ont remporté respectivement les classes 19 et 17.
Premier sur la route, le Britannique Tomas Davies parviendra à terminer à la même position dans le classement S/R. Avec sa mythique BMW M3 E30 et Shane Buckley à droite, le trio a pourtant dû construire cette victoire. Si Tim Freeman (Ford Escort MK2) signait le premier meilleur temps, son compatriote Guy Anderson l’imitait ensuite dans l’unique passage de Strée avec sa superbe Mitsubishi Galant VR-4. C’est ensuite Anthony Kirsch qui mettait tout le monde d’accord dans Leval avant que Davies en fasse de même. Malheureusement, un cardan cassé contraignait Freeman à en rester là tandis qu’Anderson devait s’arrêter longuement en spéciale suite à un souci mécanique. Et si Kirsch parvenait à rentrer en tête à l’issue de la deuxième boucle, c’est logiquement que la M3 repassait finalement devant la petite Corsa qui n’en signait pas moins une fameuse performance.
Longtemps sur le podium, Stef Schoenmakers (Opel Manta) sortait malheureusement de la route, de quoi permettre au jeune Brent Boudrez de terminer troisième. Et avec son Opel Kadett GSI 16v, il gagnait en plus le prix du spectacle. Paul Hans (Ford Escort MK2) et Thibaut Wauthier (BMW 323i E21) ont clôturé le top 5 final.
Septième en S/R, Pascal Goffaux (BMW M3 E30) a remporté le classement 'Master' réservé aux plus de 50 ans. Il était imité par Patrick Delchambre en D1-2-3 et les vainqueurs D4 et Classic au général : Richard Pex et Christophe Jacob. (Vincent Franssen & Comm / Photos Marvin Video Rally & Thomas Dilbeck)