Désormais devenue avant-dernière manche du championnat de la Fédération Wallonie-Bruxelles des rallyes, le Rallye de Mettet avait attiré 115 concurrents au départ, témoin de la bonne santé de l’épreuve. Initiée pour la saison 2024, la refonte du système d’attribution des points et des épreuves à prendre en compte pour les classements des divers championnats a quelque peu bousculé les habitudes. Contrairement aux années précédentes, les champions communautaires en rallye n'allaient donc pas être sacrés en Entre-Sambre-et-Meuse, mais bien en novembre prochain, lors du Rallye des Crêtes.
Une nouveauté qui n'a pas pénalisé les organisateurs namurois : avec 115 équipages au départ, ils pouvaient se montrer largement satisfaits. "Nous perdons seulement 8 concurrents par rapport à l’an dernier, ce qui, dans le contexte actuel, est très bien. Comme souvent à Mettet, le brouillard est venu ajouter une difficulté supplémentaire au matin, et le changement d’heure a permis une ou deux spéciales nocturnes en fin de course. Autre motif de satisfaction : notre timing a été parfaitement respecté, et nous n’avons enregistré aucune sortie de route avec lésions corporelles. Cette année, nous revenions à un format avec trois spéciales différentes, et je ne vous cache pas que nous travaillons déjà à un véritable retour de quatre secteurs chronométrés en 2025", expliquait Katia Liemans, secrétaire du Namur Racing Club.
Première victoire pour Loris Nuyts
Sportivement, la Division 4 (réservée aux véhicules de haute cylindrée et/ou équipés de pneus de compétition) a été l’apanage d’un seul homme en la personne de Loris Nuyts. Au volant d'une Skoda Fabia R5 qu’il maitrise de mieux en mieux, le pilote carolo a mené le Rallye de Mettet de la première à la dernière des douze spéciales que comportait l’épreuve : "Le matin, le brouillard et l’humidité rendaient le parcours très piégeux et nous avons d’ailleurs effectué un tout-droit. J’ai pu compter sur l’appui précieux de mon nouveau copilote, David Bomblet, qui connaissait bien les lieux et m’a ensuite freiné là où il fallait. Je suis évidemment ravi de décrocher ma première victoire au général ici et dans ces conditions."
Présent pour 4ème année consécutive à Mettet, Greg Vandevelde a également tiré parti de sa connaissance du terrain, terminant deuxième sur sa Mitsubishi Lancer Evo10 et devançant ainsi un Sébastien Luis qui n’a pourtant pas démérité lors de la première moitié de la course, où il restait dans le sillage de Loris Nuyts. Hélas pour le pilote de l’envoûtante Skoda Fabia S2000, quelques ennuis allaient le rejeter sur la dernière marche du podium.
Au pied de celui-ci, Christian Guillemin avouait avoir eu un peu de mal à reprendre le rythme en début de course, lui qui n’avait plus pris le volant de sa Porsche 991 GT3 depuis cinq mois. Le Bruxellois devançait toutefois les 4 roues motrices d’Eddy Vandevelde (Mitsubishi Lancer Evo10) et de Jérémy Lancelot (Subaru Impreza STi). Deux autres pilotes, présents eux aussi sur des Porsche 991 GT3, auraient mérité meilleur sort. En effet, tant pour Steve Rousselet (alors 3ème du classement) que pour le régional de l’étape, Jérémy Doumont, la mécanique en décidait autrement. Neuvième du classement, Gauthier Paquet imposait quant à lui largement sa Peugeot 205 en classe 12.
Thomas Delrez domine
En D1-2-3, où les pneus de tourisme sont obligatoires, le scénario était assez identique puisque Thomas Delrez ne laissait que des miettes à ses adversaires. Bien épaulé par Guy Burniat, le Liégeois occupait lui aussi les rênes de bout en bout et s’imposait avec 1’26" d’avance sur son plus proche poursuivant. "Après ma victoire à Trois-Ponts en début de saison, nous n’avons eu que de la malchance au Rallye de la Haute-Senne et au Rallye de la Semois alors que nous étions à chaque fois en tête. Cela fait donc du bien de retrouver le chemin de la victoire", expliquait le pilote de la Renault Clio RS.
Lauréat de la précédente édition en Division 4 sur une grosse BMW M3 E46, Dylan Henrard avait fait le chemin inverse en découvrant, avec brio, une Citroën C2-R2 Max. Deuxième derrière l’intouchable vainqueur, il remportait logiquement sa catégorie (classe 9 ≤ 1600cc) juste devant la voiture sœur de Jonathan Peeters, qui échouait à 25" du Namurois mais pouvait largement se consoler avec une belle place sur le podium. Quatrième, Denis Willem a l’habitude de briller à Mettet, et c’était à nouveau le cas en 2024, puisqu’il remportait la classe 11 en surclassement sur sa spectaculaire BMW 130i, s’octroyant le luxe de devancer Cédric Pétrisot (Peugeot 306 GTi), vainqueur sortant. Aux portes du top 5, Cédric Maroit a excellé dans les conditions matinales brumeuses en s’installant au 2ème rang, profitant de son talent et de sa parfaite connaissance des lieux. Le pilote de la Peugeot 106 GTi devait ensuite rentrer dans le rang au fur et à mesure que les conditions de route s’amélioraient. Il parvenait toutefois à garder le meilleur sur un Eddy Marique (Opel Astra GSi 16v/7ème) un peu déçu de sa course à domicile, mais calculateur dans le cadre d’un championnat rallye où il conserve ses chances.
Huitième, Guillaume Meunier (Peugeot 205 Rallye) prenait la classe 8 à son compte et précédait un autre lauréat de catégorie en la personne de Vincent Rémant, qui réalisait l’une des plus belles performances du week-end en se classant neuvième sur une Peugeot 106 de la classe 2, soit assez proche de l’origine. Clôturant le top 10, Lionel Radoux (Peugeot 106) engrangeait lui aussi de précieux points dans l’optique d’un championnat qu’il devrait vraisemblablement disputer à Eddy Marique. Il devançait Joël Callens (Peugeot 206 RC/11ème) qui repartait, quant à lui, avec la coupe de vainqueur en classe 6. Parmi les autres vainqueurs de catégories, Kylian Debroux (Honda Civic/14ème) et Pierre Delfosse (Suzuki Swift GTi/24ème), ajoutent chacun une victoire à leur palmarès.
Watremez en 'Classic', Dernelle en S/R
En Prov'Historic, la catégorie 'Classic' était dominée par Geoffrey Watremez, qui confirmait les bonnes dispositions entrevues cette année, devançant d’ailleurs l’autre Ford Escort Mk2 de Pascal Regnier jusqu’à son retrait. A l’arrivée il précédait de plus de 6’ Jérémy Chartier et Pascal Goffaux, soit un podium composé exclusivement de Ford Escort Ml2. Cinquième, Bernard Léonard faisait pratiquement figure d’intrus au volant de sa BMW 323i qu’il imposait en classe 19.
Dans le classement PH/SR, réservé aux véhicules ne répondant plus à la fiche d’homologation d’époque et/ou produits entre 1983 et 1988, les abandons de Philippe Castremanne (mécanique sur sa Suzuki Swift GTi) et Anthony Mayné (embrayage sur sa BMW E30) laissaient le champ libre à des équipages moins habitués à jouer les avant-postes. C’est ainsi qu’il fallait attendre la dernière spéciale du jour pour voir émerger, dans cet ordre, Alain Dernelle (BMW E30), Kevin Petitfrère (VW Golf 1) et Bruno Cleda (Opel Corsa), chacun groupés dans un mouchoir de 10 petites secondes ! Pour ne pas faire de jaloux, chacun des trois remportaient sa catégorie.
Le dénouement du championnat rallye de la Fédération Wallonie-Bruxelles se tiendra dans la région de Malmedy, le 17 novembre prochain, à l’occasion du Rallye des Crêtes. (Vincent Franssen & Comm / Photos Lorick Jacquemin & Alain Frère)