81 équipages ont disputé ce dimanche à Comblain-au-Pont la huitième édition du Mémorial Michel Ledent, deuxième manche du championnat FWB des Rallyes-Sprints. Une fois encore, Joël Brasseur a dû patienter jusqu'aux derniers jours avant l'épreuve pour savoir s'il pourrait réunir un plateau suffisant. Rassuré, le président de l'Auto Sport Rally Team tirait finalement un bilan positif de l'édition. "Si ce n'est la grosse sortie de François Ferette, on peut en effet se montrer satisfait. J'avais multiplié les annonces pour pouvoir rassembler un plateau correct, on peut juste regretter le peu de grosses autos. Le changement de site qui est en fait un retour aux sources est une bonne chose, il nous faudra cependant à l'avenir trouver un endroit plus pratique pour les assistances", analysait le boss de l'ASRT qui se penche déjà sur l'édition suivante et sur l'organisation en 2026 d'une seconde épreuve sous forme de montée historique au profit du Télévie.
Neuf équipages composaient la Division 4 réservée aux voitures de haute cylindrée et/ou équipées de pneus de compétition. Engagé de dernière minute, François Ferette (Mitsubishi Evo9) en était le premier leader. Tout comme en 2022, il devançait l'autre Evo9, celle de Christophe Depreay, avant de sortir violemment de la route après le flying finish de la première boucle. Résultat, voiture détruite, tout comme celle d'un riverain, et conséquences physiques avec fracture d'une vertèbre. Ce malheureux fait de course profitait à Christophe Depreay qui héritait de la première place, une position qu'il ne quittera plus par la suite et qui allait lui permettre de signer un deuxième succès sur l'épreuve après celui de 2022. "Après la sortie de François, nous avons pu gérer et effectuer des tests, notamment au niveau des pneus. L'auto n'est pas encore au top, les suspensions ne me donnent pas satisfaction", déclarait le vainqueur. Deuxième, Philippe Hellings se montrait satisfait de sa journée au volant de sa Subaru Impreza nouvelle version. "L'auto va, mais j'ai mal abordé la journée avec une mauvaise première boucle. Par la suite je n'ai cessé d'améliorer et je signe le meilleur temps de la dernière boucle, c'est ma grosse satisfaction", jubilait le citoyen de Loncin. Troisième comme en 2024, Yves Deffet (Citroën DS3) était lui aussi content. "Malgré un tout droit en fin d'épreuve, j'ai réussi une belle course. Sur un parcours très piégeux le matin, nous avons opté pour la prudence et avons préféré assurer", éclarait le vainqueur de la classe 13 qui a devancé de trente secondes Raphaël Blaise (Peugeot 208), lauréat en 4-12.
Verdin et Beaufort out, Pirnay devant
Avec 40 participants, les Divisions 1-2-3, réservées aux voitures équipées de pneus de tourisme, constituaient, comme de coutume, la majorité du plateau. A domicile, Yannick Verdin se comporte souvent bien. Vainqueur en 2022, deuxième l'an passé, le pilote de la Peugeot 306 espérait à nouveau décrocher un résultat de choix, mais l'aventure a très rapidement tourné court, avec un abandon sur la ligne de départ de la première boucle. Abandon également dès la deuxième boucle pour Raphaël Beaufort (Renault Clio), lauréat en 2023.
Des faits de course qui ont profité à Michaël Pirnay, auteur de trois meilleurs temps. Au pied du podium lors de l'édition précédente, le citoyen de Jalhay signait son premier succès sur l'épreuve avec un peu moins d'une minute d'avance sur Kévin Lepaily. "C'est ma deuxième victoire cette année après celle décrochée au B-Short de Tenneville. Une belle journée malgré des problèmes de frein, elle m'a permis d'encore prendre un peu plus d'expérience sur le gras", se félicitait le pilote de la Renault Clio. La marque française a une nouvelle fois occupé le haut du tableau, puisqu'on retrouve quatre Clio aux quatre premières places. Le premier accessit convenait très bien à Kévin Lepaily, auteur d'une course très régulière. "Je ne pouvais pas faire mieux. C'est la première fois depuis que je roule que je décroche la deuxième place du général", se réjouissait le pilote esneutois. Quant à son frère Ludovic, il espérait s'installer sur la troisième marche du podium, mais il devait finalement la laisser à Alan Lemmens (auteur du meilleur temps dans la spéciale 3) pour une petite seconde. "Une petite déception. J'ai peut-être été trop prudent en début de journée, mais c'était là que l'on pouvait aussi tout perdre", analysait Ludovic Lepaily.
Attention : le classement général des Divisions 1-2-3 est suspendu à partir de la 4e place suite à une réclamation d'un concurrent sur les conséquences (voir « Règlement particulier rallyes », art. 13.7 « interruption d'une ES ») de la sortie de route de François Ferette.
Au volant de sa Peugeot 106, Hugo Cravillon a complété le top 5 et décroché la victoire en classe 8. Ce malgré une frayeur en fin de rallye. "Nous avons arraché le filtre à essence dans une corde. On perd malheureusement la quatrième place mais, par chance, cela ne se termine pas trop mal", déclarait, soulagé, le citoyen de Dolembreux. Sixième, David Schmetz (Citroën Saxo) a empoché un nouveau succès de classe, la 3-9 qu'il a dominée tout au long de la journée. Emmanuël Courbois (Citroën Saxo), Maxym Deffet (Peugeot 106) et Kylian Debroux (Honda Civic) suivent.
Performance de choix pour le duo féminin Lindsay Leruth-Donatienne Servais qui, en plus du top 10, remporte la classe 2-6 avec la Renault Clio. "Une journée sans problèmes pour ma première participation ici à Comblain", jubilait l'Aqualienne qui avait, 14 années après sa dernière participation, repris le collier à Jalhay et aux Crêtes fin 2024 et qui va troquer sa Clio pour une Saxo qu'elle prévoit d'aligner à Achêne. Quatorzième du général, Sébastien Konradowski a débordé sur le fil Florian Freyman pour la victoire en 2-5. "Un beau petit rallye-sprint pour ce qui sera peut-être ma dernière apparition. Je me tâte, mais l'aspect financier et la famille vont sans doute me pousser à stopper", déclarait le pilote de la Civic. Dix-neuvième et vainqueur en 3-11, Vincent Stas est passé avec succès de la catégorie historique dans laquelle il évoluait au volant d'une Opel Manta à une Mini Cooper S en moderne. Les autres vainqueurs de classe se nomment Michaël Mawet (Toyota Starlet) en 2-4 et Steven Jadoul (Peugeot 306) en 1-3.
Joris et Mayné chez les anciennes
Ils étaient 22 équipages répartis dans les deux catégories historiques, 8 en Classic et 14 en S/R. Pour sa première participation à Comblain, Bastien Joris n'a pas fait dans le détail. Au volant de sa Ford Escort, il a terminé l'épreuve avec plus de deux minutes d'avance sur une autre Escort, celle de Pascal Menten. En signant tous les meilleurs temps, le pilote verviétois n'a laissé planer aucun doute et a affirmé sa suprématie. Troisième, Jean-Luc Moxhet, vainqueur en 2023 et sur la dernière marche du podium l'an passé, s'est adjugé la classe 19 au volant de sa BMW. Au volant lui aussi d'une bavaroise, Quentin Willems a terminé au sixième rang avec un succès en classe 17.
En S/R, Anthony Mayné (BMW M3) a décroché un deuxième succès de rang au Ledent. Déjà vainqueur en 2022, il a devancé, cette fois, les frères Wauthier. Avec sa BMW E30, Thibaut a terminé avec plus de deux minutes d'avance sur Benoît (Opel Manta). "Il faut comparer ce qui est comparable, ce ne sont pas les mêmes voitures", tempérait Thibaut. Quant à Benoît, il était ravi d'avoir partagé sa journée avec sa maman Sarah Glenet à sa droite et d'avoir pu tester son auto dans des conditions de course changeantes. Quatrième, Jacques Curvers (Opel Ascona) a empêché la famille Wauthier de signer le triplé mais Guy a tout de même complété le top cinq ! Sixième, Joël Wolfs (Fiat Tipo) s'offrait la victoire en SR22. Enfin, deux rangs plus loin, on retrouve la Toyota Corolla de Samuel Defer, leader en SR21. (Vincent Franssen & Comm / Photos Jo Petron)