Après son annulation en 2023, le Rallye-Sprint Micky faisait sa réapparition au calendrier des épreuves régionales pour le plus grand bonheur d’une région qui, si elle regorge toujours de nombreux passionnés, voit s’amenuiser au fil du temps le nombre de ses rallyes. Epargnée par la météo capricieuse des jours précédents, c’est par une journée ensoleillée et avec un public discipliné que se déroulait la cuvée 2024. "Je dois pourtant avouer que nous avons beaucoup transpiré en amont, puisque le nombre d’engagés en ordre de paiement, à quelques jours de clôture, ne nous permettait pas d’organiser sans risquer une trop grosse perte financière. Nous l’avons expliqué aux participants potentiels et ceux-ci ont activé leurs paiements ou leurs inscriptions. A l’heure du premier bilan, je suis incapable de vous dire si nous rentrons ou pas dans nos frais. Ce serait vraiment dommage de ne pas y parvenir car, sportivement, tout le monde s’accorde pour dire que c’était une belle épreuve", explique Stéphane Lambion, Président de l’Ecurie Les Volants, organisatrice de l’événement.
Champion de Belgique des rallyes en titre, Maxime Potty est coutumier du fait de retrouver le rythme dans des épreuves régionales lorsqu’il en ressent le besoin. N’oublions pas non plus que, chaque année, le Hamoirien met à disposition le site de l’entreprise familiale pour accueillir la finale de ce championnat communautaire des rallyes-sprints à Villers-le-Bouillet, en novembre. Présent sur la Toyota GR Yaris Rally2 qu’il avait pu découvrir au début de l’été, il ne fallait évidemment pas chercher plus loin le favori en Division 4 (voitures de haute cylindrée et/ou équipées de pneus de compétition). Auteur des 4 meilleurs chronos du jour, il se montrait satisfait de l’évolution de sa journée : "L’objectif était de retrouver la Toyota après 2 mois d’inactivité, histoire d’aborder la suite de notre saison en étant d’emblée dans le rythme et une épreuve comme celle-ci nous le permettait. Je remercie d’ailleurs les organisateurs car ce fut un beau dimanche et le parcours proposé l’était tout autant", concluait le vainqueur.
Derrière, la place de dauphin revenait à François Ferette, qui découvrait le pilotage d’une Skoda Fabia R5. Après avoir piloté une Mitsubishi Lancer Evo9 pendant plus de quatre saisons, soit depuis ses débuts en compétition, le citoyen d’Ouffet était lui aussi satisfait de son apprentissage. Si la dernière marche du podium aurait dû revenir à Xavier Bouche, cet autre ancien champion de Belgique des rallyes (2005) était victime d’un problème sur la liaison finale et ne parvenait pas à rentrer sa voiture au Parc Fermé avec pour conséquence une mise hors-course qui offrait le podium à Johan Van Den Dries. Pour ses débuts sur sa nouvelle acquisition, une Renault Twingo R2 Evo, l’ancien champion communautaire des rallyes remportait surtout son duel pour le gain de la classe 12 face à l’autre R2 de Jimmy Grommen, 5ème au volant de son Opel Adam. Quatrième, Pierre Fabry assurait la jonction pour sa découverte de la Mitsubishi Lancer Evo9 de François Ferette, justement. Enfin, Raphaël Gehlen, 8ème, imposait son Opel Astra GSi 16v en solitaire en classe 13.
Moins d'une demi-seconde !
La course au sein des divisions 1-2-3 (réservées aux véhicules équipés de pneus de tourisme) prenait une tournure totalement opposée, puisque la lutte allait y faire rage jusque dans les ultimes hectomètres de la dernière spéciale. Déjà lauréat ici en 2021, Maxime De Fina était le plus prompt à s’élancer au matin mais voyait sa Peugeot 207 R3T subir des coupures moteur lors du deuxième passage. De quoi lui faire perdre le bénéfice de son bon départ. D’autant que les Renault Clio RS d’Alan Lemmens et de Corentin Tordeurs n'attendaient pas en chemin. C’est donc groupés dans un mouchoir de poche de 5" que les trois pilotes s’élançaient pour le dernier exercice de la journée. L’ultime coup de rein de Corentin Tordeurs, auteur du meilleur temps de la journée, n’était hélas pas suffisant pour lui puisque Maxime De Fina parvenait à conserver un mince avantage de 48 centièmes de seconde, tandis qu’Alan Lemmens échouait à peine à 89 centièmes du vainqueur. Un trio final groupé dans la même seconde, pas même le grand Hitchcock aurait rêvé pareil dénouement !
"Après notre sortie de route lors de la manche précédente, au Condruzien, nous n’en menions pas large et les deux petites semaines n’ont pas été de trop pour que mes amis et moi puissions remettre l’auto, que je découvrais, sur ses pattes. Dans le dernier passage, nous avons roulé à la limite partout et Valentin, mon copilote, m’a poussé comme il le fallait. C’est passé et on l’a fait mais je ne pourrais certainement pas rouler sur ce rythme toute une journée", exultait, radieux, Maxime De Fina. Au pied du podium, Yannick Verdin devançait le lauréat de classe 9, le revenant Stéphane Boelens (Citroën C2-R2 Max), dont nous n’avions plus eu le loisir d’admirer le coup de volant depuis 6 ans. Nul doute qu’il ne l’a point perdu, comme en atteste cette brillante victoire de catégorie. Le pilote de la Citroën C2-R2 Max parvenait aussi à conserver le meilleur sur la Renault Clio RS de Michaël Pirnay (6ème) qui devançait la version Gr.N de Jacques-Antoine Lallement (7ème), lauréat en classe 6. Raphaël Blaise (Peugeot 208 R2), Patrice Winters (Renaut Clio 3 RS) et Jean-Louis Duchesne (Peugeot 206 RC) complétaient, dans cet ordre, le top 10. Dans les autres catégories, Patrick Hottois (12ème/Peugeot 106) parvenait enfin à décrocher la timbale en classe 8. Il était imité dans la 2 par Florian Winters (19ème/Renault Clio 3RS) qui précédait au classement général le vainqueur de la 4, Philippe Robyns (20ème/Suzuki Swift GTi). Enfin, à la 23ème place du classement, Benoit Raskin imposait sa VW Polo dans la classe 5.
Tollet et Mayné confirment
Du côté des véhicules historiques, Emile Tollet et Marc Leonet se sont imposé une nouvelle fois en Prov’Historic Classic à bord de leur Ford Escort MK2 devant celles de Bastien Joris et Benoit Gillot. Premier 'non Ford', Kevin Ponthir (BMW 325i) rafle la mise en classe 19 tandis que Francis Listrez (7ème) fait de même en classe 17 sur sa jolie Skoda 130 RS. Dans le classement 'S/R' (où les anciennes ne sont plus conformes à la fiche d’homologation de l’époque et/ou trop jeunes), Anthony Mayné sortait une nouvelle fois vainqueur de son duel face à l’expérimenté Philippe Castremanne. La BMW E30 du premier s’imposant pour 22" face à la Suzuki Swift GTi Mk1 du second. Laurent Schmetz (Ford Escort MK2) complétait le podium en s’appropriant la victoire dans sa catégorie.
Le championnat se poursuivra fin septembre par le traditionnel Rallye-Sprint du Trèfle dans la région de Froidchapelle. (Vincent Franssen & Com / Photos Jérôme Deskeuvre & Photo Mathieu)