Promo Racing organisait le week-end dernier sa 23e édition du Rallye de la Semois et, une fois de plus, c’était la fête de la discipline : 123 équipages prenaient le départ de l’épreuve, malgré la conjoncture actuelle difficile. Gros-Fays en descente, Bellefontaine, Carlsbourg et Gedinne à l’envers, autant de spéciales spectaculaires qui ont, cette année encore, attiré une masse de spectateurs, exemplaires dans leur discipline, et une liste de concurrents bien achalandée. Ce qui faisait le bonheur du Président de Promo Racing, Michaël Divoy, rencontré à l’issue de l’épreuve : "Une édition parfaite ! Aucun temps mort, aucun retard, aucun accident. On peut se réjouir aussi du plateau présenté avec une belle brochette de Porsche, notamment. Le public est aussi à féliciter dans son respect pour la sécurité ! Bref, impeccable !"
En Division 4 (véhicules de grosse cylindrée et/ou équipés de pneus racing), cinq Porsche 911 de différentes générations étaient au départ face à la seule Skoda Fabia RS Rally2 des Bataves Van Deijne-Vershueren. Les plus anciennes Mitsubishi de Cunin et Souveryns et Peugeot 208 T16 de Luis ou Gupp pouvaient aussi jouer aux avant-postes.
Loïc Pirot, déjà vainqueur en 2023 avec une Huyndai i20 N Rally2, prend le commandement dès le départ et rentre au parc avec 28 secondes d’avance sur la Skoda Fabia RS Rally2 de Kevin Van Deijne, qui a réalisé le scratch dans Carlbourg, les autres étant pour la Porsche 992. Bob Kellen (Ford Escort Milington) est troisième devant le rapide Allemand Johannes Kessel et sa BMW M3 Compact et un Sébastien Luis (Peugeot 208 T16) bien réveillé. Corentin Dozot (Peugeot 208 Rally4), sixième, mène en Classe 13. Les autres Porsche sont en retrait. L’Allemand Benjamin Schmitt et sa C2 R2 Max débordant de puissance dominent la classe 12, mais abandonneront dans l’ES9 (Carlsbourg2), moteur cassé, non sans avoir pointé en cinquième place au général au bout de la boucle 2. Les deux Mitsubishi aux couleurs rouges et blanches bien connues ont disparu dans Bellefontaine1 : pont récalcitrant pour Cunin et sortie pour Souveryns. Olivier Collard, de retour au volant de sa Porsche 997 GT3, doit renoncer en fin de boucle 1, embrayage en rade.
Les deux premiers se partagent les meilleurs temps dans la deuxième boucle, Pirot augmentant son avance à 43 secondes. Kellen est toujours sur la dernière marche du podium, mais, au pied de celui-ci, on retrouve Dozot et sa 208 Rally4. Quoniou (Porsche) précède Luis, Guillemin (Porsche 991) et Grupp (Peugeot 208 T 16).
Le scénario ne changera plus pour le trio de tête au bout de la dernière boucle, les deux premiers se partageant toujours les scratches. Loïc Pirot l’emporte pour 36 secondes, au volant d’une Porsche 992 Rally GT dont c’était la première victoire en ASAF, mais la seconde du week-end pour le team, déjà devant la veille en BRC. "C’est notre deuxième victoire avec mon ami Jean-Baptiste ! Après une Rally2, on avait à cœur de présenter une autre belle voiture et se faire plaisir. Nous sommes conscients qu’il faut beaucoup de roulage pour tirer les derniers carats d’un tel engin. Gedinne nous a bien aidés !", se réjouissait le vainqueur.
Van Deijne, deuxième, a impressionné, a adoré le parcours et a pris énormément de plaisir. Bob Kellen, auteur d’une très belle course, pour sa première participation à Bièvre, reconnaissait : "Quel beau rallye ! Mais qu’est-ce que c’est difficile de trouver le bon rythme dans Bellefontaine ! Une découverte, mais nous reviendrons !", glissait-il à l’arrivée. Sébastien Luis ramenait sa Peugeot au quatrième rang devant la Porsche de Frédéric Quoniou dont c’était aussi une première. Dozot, sixième, remporte la classe 4-13 (devant Leschlom (208 Rally4) et Grandjean (Opel Corsa Rally4).
La Classe 4-12 voit la victoire de Patrick Fank (Citroën C2 R2 Max) devant Clémentine Benoît (Renault Clio Rally5) et Xavier Debaere (Peugeot 208).
Delrez out !
Dans les Divisions 1-2-3 (véhicules équipés de pneus de série) riches d’une bonne soixantaine d’équipages, la concurrence était bien présente, surtout dans la classe 10, comptant quatre anciens vainqueurs : Mottet, Delrez, Lejeune et Delleuse. Auteur du meilleur temps dans les trois premières spéciales, Thomas Delrez, triple vainqueur (’18, ’22, ’23), range sa Renault Clio, dans Gedinne 1, boîte cassée. Laurent Mottet (Peugeot 306) rentre à Bièvre avec 12 secondes d’avance sur Jullien Delleuse (Opel Astra) et 24 sur Jean-Yves Lejeune (Peugeot 206 RC). Suivent les Clio de Pirany et Janty. Dylan Henrard (Citroën C2 R2 Max), en mode avion, est au pied du podium et mène la danse en 3-9 devant la Saxo de Nicolas Colyns et la C2 R2 Max de Fabian Leroy. Huitième, Benjamin Allard (Peugeot 106) domine en 3-8.
En deuxième boucle, le trio se bat encore à la seconde. Les positions ne changent pas. Toutefois, suite à des soucis d’allumage, Mottet écope d’une pénalité au pointage au centre. Delleuse passe en tête, Lejeune est deuxième. Troisième à 13 secondes, Mottet compte bien combler son retard. Henrard, en 3-9, et Allard, en 3-8, continuent leur show. Seul en lice en 3-11, suite au retrait de Tony Lattaque, Denis Willem (BMW 130) rendait son carnet après Gedinne 2, boîte en râde.
La troisième boucle sera palpitante pour la victoire. Mottet grappille petit à petit son retard sur Lejeune et le passe sur le fil pour 3 secondes. "Quel rallye de malades ! Il a fallu se cracher dans les mains suite à nos soucis et la pénalité s’en suivant !", expliquait le Bertrigeois. On croit la course gagnée pour Delleuse lorsque, dans la dernière de Gedinne, le moteur de l’Astra fume très fort… Abandon ? Non. Delleuse sortira bien de la spéciale et rentrera à Bièvre. Avec l’aide de sa copilote, Alix Stevenaert, ils passeront le podium à la force des bras.
Quatrième au général, Dylan Henrard l’emporte, bien sûr, en 3-9, devant Nicolas Colyns et Philippe Hurdebise (Saxo).
En tête depuis le matin, Benjamin Allard gagne en 3-8 devant David Delvigne (Nissan Micra) et Renaud Gevers (Peugeot 106) alors que Fabrice Marcolongo, quinzième au général, (Peugeot 106) a survolé la classe 2-5 reléguant Jonathan Maillen (106) et Thibaut Rosen à plus de deux minutes.
Victoire pour Antoine Delmoitié (Saxo) en 2-4 devant Allisson Henrot (106) et Christopher Becker (Suzuki).
Michael Potar (Renault Clio) finit seul en classe 1-3.
Les favoris au rendez-vous
Du côté des Historiques, on peut entonner la même citation pour les deux vainqueurs : "Ils sont venus, ils ont vu, ils ont vaincu !". En Classic, Frédéric François (Ford Escort) s’est octroyé 10 scratches sur 12 et l’emportait en CL-18. "On a contrôlé la course comme des grands !", s’exclamait le vainqueur à l’arrivée. Son méritant dauphin, Florian Collard (Ford Escort), ajoutait : "Je n’aurais pas pu aller plus vite !" Troisième, Jean-Claude Simon renchérissait : "Même si cette course figurait à mon calendrier ERT, on vient toujours ici avec plaisir !" Bernard Léonard (BMW 2.3), de son côté, gagnait la classe CL-19.
Romuald Thirion a, quant à lui, survolé les débats en PH/SR, réalisant le sans faute : 12/12. "On gagne en SR-23 pour cette première course avec cette super Opel Ascona look 400. Une grosse évolution encore, comparée à la Kadett !", nous disait Thirion au podium final. Suivent Stef Schoenmakers (Opel Manta) et Pascal Gérard (BMW 325i). Victoire pour David Bossicart (VW Golf) en SR-22, ayant bien mis à profit l’erreur et le retrait de Philippe Bai (VW Golf). Enfin, Andy Denis (Peugeot 205) l’a emporté en SR-21. (Vincent Franssen & Comm ASAF / Photos Michael Mathieu & Sébastien China)