Il devait être écrit que la saison sportive 2025 serait compliquée pour Nigel Bailly ! Après avoir été contraint de changer de programme au printemps dernier, sans qu’il en porte une quelconque responsabilité, le pilote paraplégique s’était rabattu vers le Lamborghini Super Trofeo Europe. Une expérience qui n’ira pas jusqu’à son terme…
En dépit d’un podium assez rapide dans la classe LC du Lamborghini Super Trofeo Europe, Nigel Bailly a pesé le pour et le contre à l’issue du récent meeting disputé sur le Nürburgring. Pour arriver à la conclusion qu’il valait mieux en rester là avec cette saison sportive 2025…
"J’aimerais d’entrée de jeu remercier l’équipe BDR Compétition pour son soutien et l’excellente collaboration qui a été la nôtre sur ces manches du Lamborghini Super Trofeo, explique Nigel Bailly. Travailler avec Amaury Bonduel a été un vrai plaisir, et le team a tout mis en œuvre pour que nous disposions d’un matériel de qualité. Je salue également la compréhension dont ils ont fait preuve à l’annonce de cette nouvelle…"
Alors que les courses de Barcelone et Misano – dont les Lamborghini World Finals – figuraient encore au programme, Nigel Bailly a décidé de retirer la prise. "Pour espérer briller dans une catégorie, quelle qu’elle soit, il faut que les deux pilotes d’une voiture soient sur la même longueur d’onde. Je respecte l’état d’esprit de mon équipier au sein de l’équipe BDR Compétition, mais il ne correspond pas au mien. Depuis mes premiers tours de roues en sport auto, vu mon handicap, je me suis toujours battu pour ne rien laisser au hasard, pour que toutes les planètes s’alignent. Ce qui m’a permis de prendre part à l’European Le Mans Series, puis aux 24 Heures du Mans et aux 24 Hours of Spa. Les efforts consentis ont toujours été importants, au même titre que l’implication de mes partenaires. Avec les résultats que l’on sait. J’ai mis beaucoup d’énergie à construire le programme avec la Porsche, hélas trop vite avorté suite à l’indélicatesse de certains. Un dossier qui n’est d’ailleurs pas encore clos, dès l’instant où le team concerné préfère ignorer mes appels afin de régler définitivement les choses. Amaury Bonduel m’a permis de rebondir avec la Lamborghini dans de bonnes conditions, mais je ne pratique pas le sport automobile en dilettante. Chez moi, la recherche de performances est permanente, et chaque meeting se présente comme un nouveau défi, un nouveau sommet à gravir. Les éléments n’étaient tout simplement pas réunis pour y parvenir. La pratique du sport auto est énergivore, et surtout coûteuse. Le jeu en vaut la chandelle dès l’instant où on avance tous dans la même direction. Quand ce n’est pas le cas, autant ne pas jeter l’argent par la fenêtre…"
Nigel Bailly aurait pu rebondir en vue de la fin de saison, en s’offrant un ‘extra’ dans une autre compétition… "C’est là que le dispositif qui me permet d’affronter les pilotes valides dans chaque course constitue un… handicap, sourit-il. Chaque fois que ce système est installé sur une autre voiture, il doit faire l’objet d’une homologation. Une procédure assez lourde, coûteuse en temps. Ce qui m’a incité à en rester là pour cette année. Je remercie mes partenaires pour leur compréhension. Leur soutien m’est tellement précieux, de sorte que cette décision n’a pas été facile à prendre…"
Vous pouvez néanmoins compter sur Nigel Bailly pour mettre l’intersaison a profit afin d’explorer toutes les pistes possibles en vue de 2026. Fighter il est, fighter il restera ! Le rendez-vous est pris… (Vincent Franssen)