Du vent, les propos de Sébastien Ogier vendredi soir, fustigeant gratuitement Thierry Neuville afin de titiller celui-ci et l'énerver pour la suite du week-end. Du balai, ustensile plus que jamais nécessaire pour aborder l'étape de vendredi lors d'épreuves sur terre, à l'image de l'Acropole. De l'air, celui dont Thierry Neuville continue plus que jamais de profiter aux commandes du championnat du monde à trois épreuves de la fin de saison...
La Power Stage de l'Acropole a été l'histoire d'une attente, longue, en raison d'un souci médical avec un spectateur. Une fois les leaders lancés dans la spéciale, la nouvelle d'un crash de Sébastien Ogier et Vincent Landais se répandait rapidement. Avant que la caméra embarquée confirme l'erreur du Français, dont la GR Yaris Rally1 Hybrid achevait sa course sur le toit ! D'aucuns n'hésiteront sans doute pas à parler de karma. Soit. Cet accident de l'octuple champion du monde transforme l'Acropole en véritable cauchemar pour Toyota, qui a tout simplement tout perdu !
En positionnant ses i20 N Rally1 Hybrid aux 1ère, 2ème (Sordo) et 3ème (Tänak) places, le constructeur coréen a frappé fort là où les experts attendaient plutôt des Toyota tellement solides, face à des Hyundai 'en carton'. La réalité a été radicalement différente, et autant appeler un chat en chat, alors que le Chili, l'Europe centrale et le Japon restent à disputer, Toyota et Ogier doivent gérer une certaine pression. Celle inhérente à un scénario n'évoluant pas dans le sens souhaité. On se réjouit d'assister à la suite...
Comme de coutume incroyablement dur envers les mécaniques, l'Acropole a sonné le glas des espoirs de gros résultat dans le chef de Takamoto Katsuta (Toyota), Elfyn Evans (Toyota), Adrien Fourmaux (Ford, auteur du meilleur temps dans la Power Stage) et Grégoire Munster (Ford), ce dernier n'étant même pas reparti ce dimanche.
De quoi permettre aux Rally2 de briller comme jamais cette saison, avec ce diable de Sami Pajari (Toyota), futur pilote officiel en puissance, de l'emporter en se classant 4ème du général... à églité de temps avec l'Estonien Robert Virves (Skoda) (!) après une crevaison dans la Power Stage (c'est le chrono de l'ES1 qui a fait la différence !) et le Français Yohan Rossel (Citroën), dont la C3 Rally2 DG Sport Compétition a clairement joué de malchance. Mais c'est ainsi.
Pour être complet, mentionnons encore la prestation honorable de Jourdan Serderidis et Fred Miclotte (Ford), le pilote belge faisant fièrement flotter au vent le drapeau de la Grèce, là où sont ses origines.
Cap sur le Chili, ultime épreuve sur terre de l'année, où la lutte pour le titre va se poursuivre. Avec sans doute encore du vent, celui de l'Amérique du sud, du balai, plus que jamais nécessaire, et de l'air, celui que Thierry Neuville voudra toujours compter au sommet du classement... (Vincent Franssen)