Norris (McLaren) / Leclerc (Ferrari), la première ligne était prometteuse à Monaco, huitième manche de la saison, sans oublier Piastri (McLaren) et Verstappen (Red Bull) derrière eux. Hamilton (Ferrari) avait pourtant signé le quatrième chrono des qualifications, mais il se voyait pénalisé de trois places pour avoir gêné le Néerlandais pendant les essais. Hadjar (Racing Bulls) se voyait du même coup promu en cinquième position aux côtés d’Alonso (Aston Martin).
A l’extinction des feux, Norris réussissait à garder sa position, non sans bloquer ses freins à Sainte-Devote, suivi par Leclerc et le reste du peloton, sans changement parmi les 10 premiers. Une explication entre Bortoleto (Sauber) et Antonelli (Mercedes) tournait mal pour le Brésilien au Portier, qui imposait le déploiement de la VSC.
Tsunoda (Red Bull), Gasly (Alpine) et Bearman (Haas) en profitaient pour passer immédiatement par les stands pour l’un des deux arrêts obligatoires prévus. Le Français n’en profitait pas, puisqu’en tentant de déborder Tsunoda, il heurtait le Japonais, très défensif, au freinage de la chicane du port, détruisait son train avant et rentrait aux stands, non sans semer quelques débris sur le circuit.
Racing Bulls se montrait malin. En utilisant Lawson, sur un faux rythme, qui ralentissait un gros paquet derrière lui, pour protéger un premier arrêt pour Hadjar, et même un second quelques tours plus tard.
Au 20e tour, le premier arrêt de Norris offrait un temps la première place à Leclerc, celui de Piastri, la deuxième à Verstappen. Suivaient les deux McLaren, Hamilton, Alonso, Ocon (Haas), Hadjar, avec deux arrêts, Lawson (Racing Bulls) et Albon (Williams). L’arrêt de Leclerc donnait un temps le leadership à Verstappen, qui stoppait à son tour au 28e tour et retombait en 4e position.
La technique Racing Bulls était appliquée par Williams quand Sainz ralentissait le peloton derrière lui pour permettre à Albon de stopper à son tour. Même Ocon en profitait.
Juste avant la mi-course, quand Alonso abandonnait son Aston Martin, en panne, dans l’échappatoire de la Rascasse, il y avait quatre hommes en tête - Norris, Leclerc, Piastri, Verstappen - avec Hamilton un peu plus loin, soit cinq hommes avec un arrêt au compteur. Déjà bien plus loin, Hadjar roulait en sixième position devant Ocon, deux pilotes à deux arrêts, Lawson, Albon et Sainz. Il ne restait plus que Sainz et les deux Mercedes de Russell et Antonelli pour ne pas s’être encore arrêtés. Etonnante stratégie pour la firme à l’Etoile.
La méthode Racing Bulls était améliorée par Williams qui échangeait les positions entre Albon et Sainz pour favoriser à son tour l’Espagnol.
Le premier des leaders à s’arrêter une deuxième fois n’était autre que Piastri, imité par Leclerc, et Norris, et Hamilton un peu plus loin. Mais Verstappen, lui, ne s’arrêtait pas, et roulant sur un rythme de sénateur, laissait Norris, Leclerc et même Piastri, revenir dans son sillage pour les 20 dernières boucles. Histoire d’espérer que le Monégasque mettre la pression sur l’Anglais.
A ce moment, Russell craquait et débordait Albon en court-circuitant la chicane du port volontairement. Mauvaise pioche, puisqu’il héritait d’un Drive Through. Il fallait attendre le 65e tour pour voir Russell s’arrêter une première fois, et le 72e tour pour Antonelli. Pour un Grand Prix raté pour Mercedes.
Devant, Verstappen ralentissait toujours Norris, Leclerc et Piastri, réunis dans son sillage et ne stoppait qu’à l’amorce du 78e tour. Norris retrouvait le commandement pour un tour seulement, filant vers la sixième victoire de sa carrière, la deuxième de la saison. Ce que l’Anglais réalisait à la perfection avec le record du tour en prime dans son ultime boucle. Le podium était complété par Leclerc et Piastri.
Verstappen prenait la quatrième place devant Hamilton, relégué à 51 secondes. Hadjar, à un tour terminait sixième devant Ocon, Lawson, alors que le dernier point échouait à Albon, pourtant relégué à deux tours.
Sainz emmenait la deuxième moitié du classement devant Russell, malgré sa pénalité, Bearman, Colapinto (Alpine), Bortoleto, Stroll (Aston Martin), Hulkenberg (Sauber), Tsunoda et Antonelli, à trois tours.
De quoi avancer qu’une des grandes difficultés des leaders a été de trouver leur chemin parmi les attardés, avec ce nouveau système des deux arrêts, qui n’a guère été concluant.
Avec ce succès, Norris revient à trois points de son équipier au classement général, avec Verstappen en troisième position un peu plus loin, à 25 points. Derrière Russell, quatrième, Leclerc remonte à la cinquième place; ceci avant de se rendre en Espagne pour une troisième course en trois week-ends. (René-Jean Labrique / Photos Fred Vautier)