Après un début spectaculaire de la saison lors des trois premières manches, le Championnat du Monde d'Endurance de la FIA s'est installé dans la Sarthe en vue du rendez-vous majeur du calendrier 2025 : la 93e édition des légendaires 24 Heures du Mans (11-15 juin). Pour la dernière épreuve européenne de la saison, les 36 équipages engagés dans le FIA WEC seront rejoints par 26 autres voitures dans les trois catégories : Hypercar, LMGT3 et LMP2. Le plateau est composé de 17 anciens vainqueurs absolus sur le légendaire double tour d’horloge et de 40 pilotes qui ont triomphé dans leur catégorie. Les points récoltés au championnat sont doublés pour les protagonistes du championnat en raison de la durée et de la difficulté accrues de la course.
Il s'agit donc d'une étape cruciale dans la lutte pour le titre, une bataille dans laquelle Ferrari a pris un départ fulgurant en dominant les trois manches disputées jusqu'à présent avec sa 499P Hypercar. La Scuderia vise non seulement un quatrième succès consécutif en 2025, mais aussi une troisième victoire d’affilée dans La Sarthe, après la victoire de la #51, actuel leader du championnat du monde, en 2023 et avec sa voiture sœur #50, l'année dernière.
Les statistiques parlent également en faveur de Ferrari. Depuis la création du FIA WEC en 2012, tous les vainqueurs du Mans ont triomphé au moins trois fois d'affilée...
Les rivaux redoublent d'efforts
Bien sûr, les adversaires de la marque italienne auront leur mot à dire, et notamment Porsche. Le constructeur de Weissach a remporté un nombre inégalé de 19 victoires au Mans et autant de pole positions. L'an dernier, le héros local Kévin Estre a réalisé un tour envoûtant pour placer l'Hypercar #6 en pole position sur la grille de départ. Il sera, avec Matt Campbell, l’équipier du champion du monde en titre Laurens Vanthoor.
La dernière victoire de Porsche au Mans remonte toutefois à 2017, et la 963 Hypercar n'est jamais montée sur le podium final des 24 Heures.
Toyota, le constructeur le plus titré de la série, n'a pas non plus enregistré de succès en 2025, loupant même le podium lors des trois premières manches de la saison, mais le constructeur automobile japonais peut se targuer d'un excellent bilan au Mans, ayant signé une victoire ou une deuxième place lors de chaque édition depuis 2018, dont cinq triomphes consécutifs. Sébastien Buemi, pilote de la GR010 Hybrid #8, compte désormais à son actif le plus grand nombre de départs, de victoires, de podiums et de titres conjoints dans l'histoire du FIA WEC.
Tous les autres veulent créer la surprise
À l'occasion du 75e anniversaire de ses débuts dans l'épreuve avec "Le Monstre", une version fortement modifiée de son coupé Série 61, Cadillac tentera de faire fructifier ses récentes performances à La Sarthe, avec son Hypercar V-Series.R qui a fini dans le top 3 en 2023.
Les espoirs locaux reposent sur les épaules des anciens vainqueurs du Mans, Peugeot et Alpine. La première a triomphé en 1992, 1993 et 2009, la 9X8 tentant de reproduire l'exploit de ses prédécesseurs 905 et 908 qui, tous deux emporté lors de leur troisième participation. Stoffel Vandoorne sera au volant de la #94 en compagnie de Loïc Duval et Malthe Jakobsen.
La confiance règne chez Alpine suite aux podiums successifs de l’ A424 en pleine progression à Imola et à Spa-Francorchamps.
BMW a également été aux avant-postes cette saison, et l’équipe WRT managée par Vincent Vosse aborde sereinement la course la plus importante de la saison. Parmi les pilotes des BMW M Hybrid V8, on pointe Dries Vanthoor, au volant de la #15 en compagnie de Kevin Magnussen et Raffaele Marciello.
La grille Hypercar est complétée par Aston Martin, qui revient dans la catégorie supérieure au Mans pour la première fois depuis 2011 avec son impressionnante Valkyrie. La célèbre marque britannique a remporté la victoire à La Sarthe en 1959, et la marque bavaroise 40 ans plus tard.
Un impressionnant peloton LMGT3
BMW et Aston Martin sont également présents en LMGT3 qui, avec 24 participants, représente le plus grand rassemblement de GT jamais vu dans une épreuve du FIA WEC. L'événement principal est le retour de Mercedes après plus d'un quart de siècle d'absence, avec son trio de voitures engagées par Iron Lynx qui devraient éblouir par leur design rétro rappelant les célèbres "Flèches d'argent". Sur la #61, Maxime Martin fera équipe avec Lin Hodenius et Martin Berry.
WRT représente évidemment les couleurs de BMW M Motorsport avec deux M4 LMGT3, la #31 de Yasser Shanin, Timur Boguslavskiy et Augusto Farfus, ainsi que la #46 de Valentino Rossi, Kelvin van der Linde et Ahmad Al Harthy.
Le plateau LMGT3 est complété par McLaren, Corvette – avec Tom Van Rompuy sur la Z06 LMGT3.R #81 partagée avec Rui Andrade et Charlie Eastwood -, Ferrari, Ford, Lexus et Porsche. Dans le clan des Iron Dames, ces dernières heures ont été synonymes de changement imprévu, Michelle Gatting, blessée, cédant sa place à Sarah Bovy ! Ce qui porte à six le nombre de pilotes belges au départ de cette édition 2025.
L'action en piste débutera par les essais libres le mercredi 11 juin, suivis des qualifications pour toutes les catégories plus tard dans la même journée. Les séances de l'Hyperpole pour établir la grille finale auront lieu dans la soirée du jeudi 12 juin, et la course débutera à 16h00 CET le samedi 14 juin. (Vincent Franssen / Photo DPPI)