C’est sous un beau soleil que s’est déroulée la seconde journée de Pesage. Porsche a ouvert la marche avec ses trois 963. Cette année, la marque de Stuttgart fait figure de grandissime favorite. Nous caressons l’espoir qu’un pilote belge remporte la victoire cette année, car l’une d’elles sera pilotée par Laurens Vanthoor ! Quand nous lui avons demandé si il serait triste s'il ratait l’Hyperpole, il nous a simplement répondu ceci : "Cette performance serait sympathique, mais seul le résultat final dimanche à 16 heures comptera ! C’est évidement prestigieux, surtout face aux concurrents que nous avons ici. Nous avons bon espoir, étant en tête du championnat du monde. La balance est bonne pour nous et la voiture marche bien. C’est une course particulière, je rêve de l’accrocher à mon palmarès."
Son équipier André Lotterer poursuit : "L’année dernière, nous n’étions pas à notre avantage, cette année, nous avons affiné la préparation et il y a eu beaucoup d’aménagement dans notre team et beaucoup de travail en amont. Nous avons réalisé un magnifique début de saison, c’est motivant pour aborder cette course. Il y a dix ans que je n’ai plus gagné les 24 Heures du Mans, il est donc temps d’ajouter un nouveau succès. Car pour moi, quatre victoires, c’est un autre statut. J’ai fait une petite pause en Formula E, mais c’est sympa d’être de retour, nous avons une équipe sympa et nous nous entendons très bien. Mais tout peu se passer, il faudra garder la tête froide."
C’est leur équipier Kévin Estre qui se chargera d’aller chercher l’Hyperpole. A la question de savoir si le fait d’être en tête du championnat du monde exerce une grande pression, Kévin répond : "La pression, c’est de la bière non ? Plus sérieusement, nous allons devoir gérer et ne pas commettre d’erreurs. Comme nous avons gagné à Daytona, il est donc acquit que Porsche peut remporter une course de 24 Heures."
Nonobstant sa victoire à Imola face à Porsche, Toyota montre des signes d’inquiétude, la voiture est en bout de développement, seule la couleur de la carrosserie à changé, elle est discrètement ornée d’un petit chiwawa en guise de porte bonheur. Le team nippon est privé de son pilote Mike Conway, blessé suite à une mauvaise chute à vélo, remplacé par Jose Maria Lopez. Même si il est content d’être au départ, le pilote est triste de remplacer son ami : "Mike est tombé devant moi, nous nous entrainions ensemble, j’ai un peu le cœur gros de devoir prendre sa place. La tâche va être difficile, étant donné que la concurrence est rude, nous allons essayer de faire une course parfaite."
Sébastien Buemi analyse le début de saison : "Nous sommes un peu en recul par rapport à la saison dernière, il est clair que le niveau élevé des autres écuries ne va pas jouer en notre faveur."
C’est Brendon Hartley, qui qualifiera la voiture, qui donne le mot de la fin : "Nous allons donner le maximum pour ne pas faire de la figuration !"
Quant à Ferrari, le moral est excellant, la Scuderia semble confiante et dissimule ses cartes.
Depuis l’année dernière, une quinzaine de bolides grondent dans la ville entre une haie de spectateurs. C’est la nouvelle attraction imaginée par l’A.C.O., et elle se déroule après le Pesage. La montée du tunnel sous le 'Vieux Mans' ne manque pas d’intérêt au niveau phonique…
La foule est pratiquement constituée de Manceaux. Nous nous trouvions à côté d’une jeune fille de 15 ans qui avait l’air d’en connaitre un sacré morceau sur la course. Un Monsieur d’âge mur lui a posé la question : "Vous êtes d’ici, vous ?" Et la gamine de répondre : "Ca ne s’entent pas ? Je suis née dedans la course (en bon français de France dans le texte…" C’est aussi ça, le Mans, un bon peuple qui vit au rythme de la plus grande course automobile du monde, quelque soit l’âge et la condition sociale.
Ce dimanche, place à la journée test ! (Christophe A. Gaascht / Photos Cédric Delfosse)
Christophe A. Gaascht