L’immersion dans un autre monde et surtout dans une autre époque, c’est ce week-end ! Le Goodwood Revival constitue un événement majeur dans le calendrier international réservé aux compétitions pour voitures anciennes. Mais ce qui fait l’attrait de ce meeting unique au monde, c’est qu’il se déroule sur une infrastructure dotée d’un décor correspondant à l’univers des circuits des années 50’ et 60’. Autre aspect plutôt glamour et typiquement britannique, c’est le respect du dress code, hyper chic, que l’on ne peut imaginer ailleurs…
Ce week-end hors du commun est orchestré par Charles March, Duc de Richemond, dont la famille possède une immense propriété depuis plusieurs siècles dans les South Downs (Sussex). Son grand-père, le Duc Freddie, pilote de course et star de Brooklands dans les années 30’, crée le circuit en 1948. Cette piste est tracée sur les routes de service de la base de la RAF, installée lors du dernier conflit mondial. Elle est dotée de courbes rapides au profil bosselé, éléments qui contribuent grandement à la qualité du spectacle, à la fois électrisant et captivant.
Ici, les participants font l’objet d’une rigoureuse sélection, et fait très rare, ils ne sont pas tenus de payer un engagement.
Pour garantir un renouvellement qualitatif des plateaux, certains sont conviés une année sur trois. C’est le cas du St Mary’s Trophy, ouvert aux voitures de tourisme. Cette année, nous aurons droit aux modèles post 60’, les pré-60’ animaient l’édition 2023, et l’an prochain nous aurons le plaisir de voir évoluer une coupe monomarque mettant aux prises des Austin A30 et A 35. Quelle que soit l’époque choisie, cette catégorie est à tous les coups spectaculaire. On assiste à des empoignades mémorables, notamment dans l’interminable courbe de Madgwick où les machines rebondissent portière contre portière, le tout en de larges glissades, le fameux dérapage contrôlé en vogue dans les sixties.
La manche du samedi, ce sont des pilotes de renommée internationale qui sont invités. Une bonne occasion de revoir de vieilles connaissances, comme Nicolas Minassian, Tom Kristensen, Emanuele Pirro, Marcel Fässler, Benoît Téluyer, Arturo Merzario pour ne citer que les principaux. Le dimanche, ce sont les propriétaires qui prennent la piste.
Une alternance est également mise en place pour les monoplaces de Grand Prix, avant-guerre, années 50’ et années 60’. Quelle que soit la catégorie ou le plateau, une règle s’impose, les racers doivent avoir été construits avant 1966, date de mise en sommeil du circuit.
Le Whitsun Trophy est réservé aux sports-prototypes, et on assiste chaque fois à des bagarres oniriques entre les Ford GT40, Lola T70, Ferrari 250 LM, etc.
Disputé le vendredi alors que la nuit commence à tomber, le Freddie March Memorial Trophy est un vibrant hommage aux 9 Heures de Goodwood, qui remportaient un grand succès dans les années 50’. Une bonne occasion de revoir en piste des Aston Martin DB3S, Jaguar C-Type, Allard J2X, etc. Etant donné le contexte crépusculaire, cette course est particulièrement émouvante.
Les motos font aussi partie du programme avec le Barry Sheene Memorial Trophy, toujours aussi spectaculaire.
Nous ne passerons pas sous silence la partie de cricket, qui se déroule le jeudi après-midi dans le parc du château. C’est un événement 'so british', et parmi les joueurs, on y rencontre Derek Bell, Richard Attwood et Emanuele Pirro. Ce dernier fait partie, avec son épouse Marlène, des invités d’honneur du Duc. A la fin de la partie, on rejoint les jardins du château pour participer à la Garden Party, où l’on sert exclusivement du champagne. C’est aussi l’occasion de visiter la galerie de portraits et de pouvoir apprécier ces pièces d’apparat qui émerveillent à chaque fois.
Vraiment, si ce genre d’expérience vous tente, n’hésitez pas à réserver vos place pour 2025, et ne tardez pas, car c’est rapidement sold out ! (Christophe A. Gaascht)