C’était jour de dénouement à Abu Dhabi ce dimanche où se déroulait le 24e et dernier Grand Prix de la saison 2025 : une année rendue passionnante par les prouesses des McLaren de Lando Norris et Oscar Piastri, dominatrices en début de saison, et surtout par la remontée de Max Verstappen (Red Bull) depuis le Grand Prix d’Italie. Le Néerlandais vient en effet d’enchainer neuf podiums consécutifs, dont cinq victoires.
A tel point que le champion du monde en titre depuis 2021, deuxième du championnat depuis le Qatar, ne comptait plus que 12 points de retard sur Norris à l’amorce de cette course décisive. Piastri, lui, pointait à 16 points de son équipier. Ce qui augurait un Grand Prix d’Abu Dhabi explosif, avec la Red Bull en pole position devant les deux McLaren.
Avant d’attaquer la course au titre, rappelons aussi les autres spécificités de cette 24e course de la saison 2025 : à commencer par la deuxième place des Teams, occupée par Mercedes, mais également convoitée par Red Bull et à un degré moindre Ferrari.
Et puis, Abu Dhabi 2025 va signifier la fin de plusieurs aventures, peut-être définitives. D’abord, la dernière du moteur Renault en Formule 1 avec plusieurs titres mondiaux à la clé avec Williams, Benetton, Renault en nom propre et Red Bull. Ensuite, la dernière course de Sauber après 22 ans passés sur les grilles depuis 1993, remplacée par Audi l’an prochain. Et enfin la dernière course de Yuki Tsunoda chez Red Bull. Certes, le Japonais sera pilote d’essais du taureau rouge l’an prochain, mais dans une grille presque inchangée, Isack Hadjar et Arvid Lindblad seront bien les nouveaux titulaires chez Red Bull et Racing Bulls.
Tout commençait donc à l’extinction des feux avec Verstappen et Norris en mediums et, surprise, Piastri en durs. Verstappen conservait sa position, non sans sèchement fermer la porte à Norris, avec Piastri en troisième position et Leclerc (Ferrari). Suivaient Alonso (Aston Martin), Russell (Mercedes), Bortoleto (Sauber), Hadjar (Racing Bulls), Ocon (Haas) et Tsunoda (Red Bull).
Mais l’Australien, malgré ses gommes dures, voulait tenter sa chance jusqu’au bout. Et dans les deux premières longues lignes droites, il mettait la pression sur Norris, réussissant même à passer son équipier par l’extérieur avant la longue courbe au fond du circuit. Pendant quatre tours, le Monégasque se montrait pressant derrière Norris, quand Russell débordait Alonso.
Au quinzième tour, rien n’avait changé parmi les hommes de tête, ni parmi les dix premiers. Ni même un peu plus loin, avec Lawson (Racing Bulls), Sainz (Williams), Stroll (Aston Martin), Antonelli (Mercedes), Colapinto (Alpine) qui roulaient en peloton serré. C’était aussi le moment choisi par Russell, mais aussi Hadjar, pour s’arrêter au stand.
Norris, lui, s’arrêtait au 17e tour, imité par Leclerc, et retombait en neuvième position. L’Anglais passait rapidement Antonelli (Mercedes) puis Sainz (Williams) et enfin Stroll (Aston Martin) et Lawson (Racing Bulls) dans le même freinage. Leclerc l’imitait au tour suivant.
Verstappen s’arrêtait au stand au 24e tour, laissant la tête à Piastri. Mais le Grand Prix connaissait un premier moment fort quand Norris, revenu sur Tsunoda, attaquait le Japonais qui jouait le coup du dragon avant de le tasser en bord de piste. Norris insistait et passait la Red Bull, non sans rouler un court instant les quatre roues hors de la piste. Un double incident étudié par la direction de course. Tsunoda se voyait pénalisé, mais pas Norris.
Juste après la mi-course, Norris, troisième de la course derrière Piastri et Verstappen, était virtuel champion du monde, avec 3 secondes de marge sur Leclerc. Russell, Stroll, Alonso, Bortoleto, Ocon et Bearman complétaient à ce moment le top 10.
Si la situation était figée en tête, la bagarre faisait rage dans un peloton très regroupé entre Alonso, Ocon, Bearman, Bortoleto, et Hamilton, revenu du dernier quart de la grille.
Ferrari relançait l’incertitude en arrêtant Leclerc une deuxième fois, imité par Norris au tour suivant.
Au même moment (41e tour), Piastri cédait la tête du Grand Prix à Vertappen avant de s’arrêter à son tour pour son premier arrêt. Le Néerlandais possédait à ce moment 24 secondes d’avance.
Derrière ce duo, la dernière interrogation venait de la capacité de Leclerc (en mediums) à chasser derrière Norris (en durs). Pendant quelques boucles, la Ferrari revenait mais Norris contrôlait la situation.
Avec près de 13 secondes d’avance, Max Verstappen s’imposait donc pour la 71e fois de sa carrière, la 8e de cette saison 2025, avec les deux McLaren derrière lui, Piastri et Norris, champion du monde 2025 pour 2 petits points. Lando Norris, 26 ans, 35e champion du monde depuis 1950, après sept ans de confiance avec McLaren, cette année propulsé par un moteur Mercedes. Il ramène le titre à Woking 17 ans après Hamilton.
Leclerc et Russell, esseulés, complétaient le top 5. Alonso par contre devait bagarrer jusqu’au bout bagarrer pour contenir derrière lui Ocon, menacé par Hamilton. Bearman et Hulkenberg, revenu dans les derniers tours, complétaient le top 10.
Stroll franchissait la ligne en onzième position de justesse devant Bortoleto, Sainz, Tsunoda, Antonelli, Albon (Williams), Hdajar, Lawson et les deux Alpine de Gasly et Colapinto.
Après cet épilogue de la saison 2025, place maintenant aux essais de fin de saison et surtout à ceux qui présenteront la F1 2026, en janvier à Barcelone. (René-Jean Labrique / Photos Fred Vautier)