Ce Grand Prix d’Arabie saoudite est aussi synonyme de première manche de la F1 Academy 2024, qui entame sa deuxième année d’existence. Au programme, sept épreuves, toutes en lever de rideau de la F1, avec deux courses à chaque meeting. Et une monoplace monotype, la Tatuus de Formule 4 avec un moteur Fiat d’environ 160 chevaux. Côté concurrentes, elles sont 15 féminines à participer à la saison, toutes plus ou moins sous les couleurs d’une écurie de F1. A noter, parmi les engagées, la présence de Lia Block, la fille de Ken Block, qui faisait ses débuts en monoplace chez ART GP avec le soutien de Williams.
Sur le papier, le peloton comptait une grande favorite à la succession de l’Espagnole Marta Garcia, championne 2023 : il s’agit de Doriane Pin intégrée à l’équipe Prema/Mercedes.
A Djeddah, la jeune Française a confirmé son statut. Avec deux poles et deux victoires. Doriane Pin menait la Course 1 du départ à au drapeau à damier, gérant parfaitement une relance après une Safety-Car ; sans pour autant se détacher de ses principales poursuivantes, à savoir Abbi Pulling (Rodin / Alpine) et Maya Weug (Prema / Ferrari). C’est d’ailleurs la Britannique qui signait le meilleur tour.
Derrière ce trio, la bagarre faisait rage entre Nerea Marti (Campos) et Lola Lovinfosse (Rodin). Jusqu’à un accrochage dans le dernier tour, qui offrait la 4ème place à Chloé Chambers (Campos / Haas), 8ème sur la grille et bien remontée dans le peloton.
Suivaient Bianca Bustamante (ART GP / McLaren), Tina Haussmann (Prema / Aston Martin), Aurelia Nobels (ART GP), Lovinfosse, 5ème mais pénalisée après son accrochage, Hamda Al Qubaisi (MP Motorsport / Red Bull) et Carrie Schreiner (Campos / Sauber), pour compléter le top 10.
Idem en Course 2
La deuxième course repartait sur les mêmes bases avec Pin devant Pulling, très proche, et Weug en troisième position. Derrière, Lovinfosse, quatrième, se faisait passer au départ par Marti et Chambers. Quelques boucles plus tard, la Française débordait Chambers, mais se faisait toucher à l’arrière, partait en tête-à-queue et se voyait heurter par Block en essayant de repartir. La Safety-Car était logiquement de sortie
Quand la course était relancée, Pin devait défendre face à Pulling, mais conservait sa première place. Avant que la voiture de sécurité ne revienne en piste suite à un tête-à-queue de Schreiner suivi d’un contact avec le mur de Juffali (Prema).
Cette fois, Pin réussissait son Restart et filait vers sa seconde victoire sans être inquiétée. A tel point qu’elle effectuait un tour supplémentaire après le drapeau à damier ; avec une investigation en prime.
Le podium était donc identique à celui de la vendredi. Derrière, Marti marquait ses premiers points à la quatrième place devant Jessica Edgar (Rodin). Les sœurs Al Qubaisi, Amna (MP Motorsport / Racing Bulls) devant Hamda, Bustamante, Schreiner et Chambers complétaient le top 10.
Avec ce week-end quasi parfait, Doriane Pin repart de Jeddah avec une large avance. Place maintenant à la deuxième manche du championnat, début mai à Miami.
Cap sur la F1
Membre des Iron Dames, équipière de Sarah Bovy sur certaines épreuves d'endurance, Doriane Pin a clairement tous les atouts dans son jeu pour accéder un jour au pinacle du sport auto. Avec le soutien de Mercedes-AMG, et un duo Lewis Hamilton/George Russell qui ne cache pas son soutien à la Française, doublé de la volonté de la FIA de mettre la femme à l'honneur dans les compétitions de plus haut niveau, Pin est bien partie pour succéder aux Maria Teresa De Filippis, Lella Lombardi, Divina Galica, Désié Wilson et Giovanna Amati. Quand l'Italienne a pris le volant d'une Brabham, c'était en 1992. Plus de trois décennies ont passé depuis... Et notre petit doigt nous dit qu'il ne faudra plus attendre longtemps avant que Netflix puisse consacrer un épisode de 'Drive to Survive' à une demoiselle pas comme les autres. Heureux qui comme Doriane... (Vincent Franssen & René-Jean Labrique)