Faisant partie, avec les épreuves de Bomerée, La Roche, Houyet et Herbeumont-Sainte-Cécile, des courses de côte belges les plus anciennes encore en activité, celle d'Alle-sur-Semois, apparue en 1960, reste un 'monument' de la discipline en dépit d'un revêtement (très bosselé à certains endroits) sur lequel certains concurrents rechignent - ou refusent - de poser encore leurs roues. Dommage : les organisateurs n'y sont pour rien et défendent bec et ongle la pérennité de leur épreuve tandis que le cadre général, le 'départ à la scierie' mais aussi les courbes rapides 'plus haut' ou l'ambiance qui règne dans la ville permettent de passer un agréable moment... Ce ne sont pas les nombreux spectateurs présents ce dimanche (en dépit d'un ciel plutôt plombé l'après-midi) qui nous contrediront, eux qui ont eu droit à un sacré spectacle parfois aussi causé par une sortie de route...
On notera aussi, par ailleurs, que le tracé avait un peu évolué : "Le départ s'est fait 20 mètres plus loin que d'habitude pour optimiser la sécurité du public, tandis que l'arrivée a été reculée de quelque 150 mètres, soit un gain d'environ 130 mètres pour les concurrents, annonçait Michaël Divoy, président de Promo Racing. Qui l'avait remarqué ?
RACB : Les absents ont toujours tort...
Cette quatrième manche du championnat de Belgique a réuni 20 concurrents, dont la moitié d'étrangers (8 Français, 1 Luxembourgeois et 1 Anglo-Suisse) qui avaient bien fait de faire le déplacement ! Surtout que c'est l'un d'eux, le Français Jacky Gourdet, double champion de Belgique de la discipline en 2019 et 2023, qui a dominé de façon générale les chronos toute la journée.
Au volant de son proto Norma M20F à moteur BMW, il s'est à nouveau imposé (pour la première fois depuis... Alle 2023) en catégorie 2 (véhicules de compétition) et dans la classe SC21, près de 4 secondes plus vite que son poursuivant immédiat, son... compatriote Daniel Allais, vainqueur en SS17 avec sa très belle Tatuus Formula Master. Deux fringants septuagénaires qui ont toujours la cote !
Premier Belge et sur le podium final, Fabian Simon y a mis la manière puisque, déjà assuré de cette 3e place et de la victoire de classe en SC20, le pilote de la Ligier JS49 ex-... Gourdet a mis à profit l'ultime montée du jour, disputée juste avant 19 heures suite à plusieurs interruptions de course, pour terminer sur une (très) bonne note en abaissant de près de deux secondes son meilleur chrono et marquer le coup face à son concurrent direct Renaud Fontenelle, 4e .
Autre Français, Christian Hanot a bien limité les dégâts en maintenant sa belle Dallara F308 dans le top 5, la classe D14 en prime, malgré des soucis de boîte de vitesses qui sont allés crescendo jusqu'à refuser tout service au milieu de l'ultime montée... tandis que Didier Pirlet, 8e, a décroché, certes en solitaire, un nouveau succès en SS16.
Dans la catégorie 1 (voitures de production), si la Porsche 992 GT3 de Loïc Cordier (venu en spectateur) était absente, deux autres étaient là avec les versions 997 GT3 de Martin Bach et 911/996 de Johny Swinkels. Pourtant, toutes deux ont été devancées par la Peugeot 205 GTI d'un excellent Eric Schwilden, sans adversaire en classe PF4. Deuxième, Swinkels a bien fait de ne pas baisser la garde pour conserver, à la faveur du dernier passage, un petit avantage sur Bach qui a tenté jusqu'au bout de faire oublier son tête-à-queue dans la montée initiale.
Quatrième et venu lui aussi de l'Hexagone, Romain Fontenelle aurait mérité de monter sur le podium de la catégorie 1 pour avoir émergé de la classe PF5 la plus courue à Alle, même si le gap avec ses trois adversaires directs est resté net.
Enfin, sur un podium identique à celui de Chimay le week-end précédent, Homère de Peuter a signé un nouveau succès en catégorie 3 (véhicules historiques).
ASAF : Premier succès pour Renaud Gustin !
67 concurrents ont pris part à cette cinquième des douze manches du championnat ASAF-FWB. Bien trop tôt que pour dresser un premier bilan puisque le championnat reprendra les huit meilleurs résultats. Mais autant une nouvelle mainmise de Christophe Le Nouvel semble poindre à l'horizon en D123 avec un quatrième succès ce dimanche, autant les débats semblent particulièrement ouverts en D4 avec un quatrième... vainqueur différent !
Après s'être mis en évidence l'an passé en remportant deux slaloms (Abolens et Tornacum, dans la Div.5 des kartcross) et avoir affiché une belle régularité dans les accessits en course de côte (4e du championnat Asaf 2024 en Div.4 derrière Ferro, Milone et Launois), Renaud Gustin vient, en huit jours à peine, de montrer qu'il faudra compter avec lui pour le titre 2025.
Deuxième à Chimay, il s'est en effet imposé ici à Alle non seulement en signant le meilleur chrono de la journée (montée 2) mais aussi en précédant toute l'après-midi et jusqu'au centième de seconde (en montée 3) un Florian Collard très en forme et qui avait lui aussi envie de gagner... à domicile. Il s'en est fallu de 31/100es de seconde ! 3e, Mathias Launois reste l'actuel homme fort (4 podiums en 4 courses dont 2 succès) tandis que Joseph Ferro, pourtant proche, a dû se contenter du 4e rang. Mieux qu'Anthony Milone, bien dans le ton en première montée avant d'abandonner (soucis mécaniques). Grâce à une belle ultime montée, Dimitri Demy a complété le top 5 au détriment de Jonathan Honny tandis que les Cun, Denis, Saussus et consorts, pas toujours avec les mêmes moyens, tentent de rester au contact de 'ceux qui avionnent devant !'.
Et si Constantin Dirkx a signé un succès en solitaire en 4/15 avec son originale Legend Car, on notera le retrait volontaire de Bruno Collard, ex-champion ASAF, au volant du kartcross de son fils, après la montée initiale...
Christophe Le Nouvel n'en finit pas, lui, d'enfiler les perles dans les Divisions 123. Lauréat à Sy, au Ry des Glands et à Chimay, il a décroché un quatrième bouquet consécutif sur les bords de la Semois ! Remporté de haute lutte face à un Olivier Dubois pour qui les problèmes de freins et de fusible, déjà rencontrés à Chimay, ont été définitivement réglés lors des essais matinaux ! A un point tel que la Lotus verte a eu le don de sérieusement agacer l'AX grise. Au bout du compte, 62/100es de seconde les séparent...
En grimpant sur la dernière marche du podium, Julien Lupardi a réellement fait le maximum avec son AX 1600cc, laissant derrière lui pas moins de neuf '2 litres' » ou eplus de 2 litrese... Pourtant, Ludovic Close a tout tenté avec la VW Cox ex-Hans Weijs, profitant notamment de son architecture pour signer des départs et accélérations ahurissants ! La prise en mains est terminée !
La 5e place s'est jouée in extremis en faveur de Jean Depreter, dont la BMW M3 mi-E30 mi-E36 s'est ménagée 11/100es de seconde d'avance sur la VW Golf série 1 d'Arnaud Delhoune, qui s'est consolé en gardant nettement l'avantage sur les autres Golf. Mais Nicolas Hennequart n'a pu défendre ses chances en fin de journée, ce qui a permis à Denis Durieu de lui souffler la 7e place et de s'imposer très nettement en Division 2 et dans la classe 2/8. Enfin, les 'doublons ' Pascal Close et Michel Dubois ont complété le top 10 devant les deux Peugeot de Mario Hermanns (205 Maxi) et Ludo de Vocht (206 rallycross). Lesquels ont précédé pratiquement tous les autres vainqueurs de classe groupés en six places : Julien Renauld (13e et 1er 2/6 mais David Wathlet, victime de soucis sur sa Honda, a dû renoncer après avoir signé le meilleur temps de la première montée), Dylan Czaplicki (14e et 1er 2/7 rappelant qu'une BMW 2002 affichant bientôt 60 ans d'âge peut encore avoir son mot à dire), Thierry Beguint (16e et 1er 3/10) et Arnaud Sanfilippo (18e, lauréat en 2/5). Première dame et victorieuse en 3/9, Léa Schodduyn a pris la 38e place, au contraire d'Elodie Rogiers, contrainte de renoncer suite à la sortie de route de son père Stéphan avec qui elle partage la voiture.
Un mot enfin pour signaler trois sorties impressionnantes mais sans aucune séquelle physique. Au volant de la Scirocco paternelle, Frank Defesche pouvait revendiquer un top5 mais 'il y a beaucoup de bosses, j'étais trop vite. Et je préfère arrêter pour contrôler l'auto'. Robert Closset, lui, a malheureusement détruit sa belle Porsche 997 GT3 : 'Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. On a changé l'embrayage et l'auto avait du mal à démarrer. Y a-t-il eu un souci de transmission ? Bref, elle a pivoté d'un coup et j'ai pris les troncs d'arbres... " Enfin, Stéphan Rogiers est sorti en vue de l'arrivée en milieu d'après-midi, coinçant l'Opel Astra dans les arbres : "L'avant est abîmé mais j'ai des pièces", souriait-il, n'ayant visiblement pas perdu le moral ! (Vincent Franssen & Comm / Photos P.O.M. Laurent Homel & Frédéric Zielonka)