Les McLaren d’Oscar Piastri, le poleman, et de Lando Norris en mediums et la Red Bull de Max Verstappen en tendres : le départ du Grand Prix des Pays-Bas, 15e manche de la saison 2025, s’annonçait des plus prometteurs, le tout sous un ciel très chargé. A l’extinction des feux, Norris partait un soupçon mieux que Piastri, mais l’Australien fermait aussitôt la porte. Une action qui profitait à Verstappen qui se plaçait dans les roues des deux McLaren. Le Néerlandais ne trouvait pas la faille dans la première courbe, mais attaquait Norris dans le deuxième virage. En survitesse à l’extérieur, le champion du monde en titre débordait l’Anglais ; il manquait perdre le contrôle à l’approche de la Parabolique, mais parvenait cependant à conserver sa Red Bull sur la piste et passait en deuxième position.
Derrière le trio de tête, Hadjar,(Racing Bulls) roulait crânement en quatrième position devant Leclerc (Ferrari) qui avait débordé Russell (Mercedes). Suivaient Hamilton (Ferrari), Lawson (Racing Bulls), Sainz (Williams) et Albon (Williams) qui gagnait cinq places dans le premier tour.
Alors que la pluie était annoncée, mais se faisait attendre, Norris patientait jusqu’au neuvième tour pour s’attaquer victorieusement à Verstappen : par l’extérieur dans Tarzan, s’il vous plait. Mais à ce moment, Piastri roulait déjà 4’’5 devant son coéquipier.
Au 20e tour, alors que la pluie arrivait enfin au-dessus du circuit, notamment dans la ligne droite, mais sans conséquence apparente, l’écart était retombé à trois secondes. Deux boucles plus tard, Leclerc était le premier du groupe de tête à stopper pour monter des gommes slicks dures. Mauvaise pioche pour le Monégasque et Ferrari puisque juste après, Hamilton perdait le contrôle de sa monoplace dans la Parabolique et se voyait contraint à l’abandon ; entrainant logiquement la sortie de la Safety-Car.
La plupart des pilotes en profitaient pour plonger dans les stands pour changer de gommes, à commencer par les deux McLaren qui effectuaient un double arrêt parfait pour chausser des pneus durs.
Après trois boucles de Safety-Car, Piastri relançait le peloton devant Norris, Verstappen, en mediums, Hadjar, Russell, Leclerc et Albon. Les grands perdants de cette relance avaient pour nom Lawson et Sainz qui allaient au contact, crevaient et plongeaient dans le classement.
Cette bagarre emmenait quelques débris sur la piste d’où une courte période de VSC. Une situation qui profitait à Leclerc quand le Monégasque réussissait à déborder Russell pour le gain de la cinquième place, non sans aller au contact. Juste derrière, Antonelli (Mercedes) trouvait la faille sur Albon pour la septième place au terme d’une longue explication.
A mi-course, les deux McLaren roulaient en tête, séparées par 1’’5. Verstappen était un peu plus loin, suivi de près par Hadjar, Leclerc et Russell. L’Anglais, avec une voiture endommagée, cédait néanmoins la sixième place à Antonelli. Encore plus loin, derrière Albon et Stroll (Aston Martin), Ocon (Haas) emmenait un peloton très regroupé composé de Bearman (Haas), Tsunoda (Red Bull), Gasly (Alpine), Colapinto (Alpine), Bortoleto (Sauber), Hulkenberg (Sauber) et Alonso (Aston Martin).
La course était à nouveau neutralisée au 53e tour quand Antonelli harponnait Leclerc - passé par les stands pour chausser des gommes fraiches - à nouveau dans la parabolique. La Ferrari restait sur le carreau et entrainait une nouvelle période de Safety-Car… et à nouveau, le peloton plongeait dans les stands.
Cinq tours plus tard, Piastri relançait une deuxième fois le Grand Prix, pour 14 tours, devant Norris ; les deux pilotes roulaient en gommes dures, alors que Verstappen suivait en 3e position, en tendres, avec Hadjar et Russell derrière lui.
La catastrophe survenait au 65e pour Lando Norris, toujours en chasse de son équipier quand le moteur de sa McLaren rendait l’âme, le contraignant à l’abandon ; avec une nouvelle période de Safety-Car à la clé.
Le Grand Prix repartait pour un final sur quatre tours. Piastri devant Verstappen et Hadjar, pour la première fois en vue d’un possible podium. Rien ne changeait dans les dernières minutes et le Français pouvait savourer, tout comme Racing Bulls. Derrière, Russell conservait la quatrième place face aux assauts d’Albon. Suivaient un exceptionnel Bearman, parti des stands, mais aidé par les Safety-Cars, Stroll, parti, lui, du fond de grille, Alonso, Tsunoda et Ocon, qui marquait un petit point pour Haas.
Colapinto amenait son Alpine à la onzième place devant Lawson, Sainz, Hulkenberg, Bortoleto, Antonelli - doublement sanctionné pour son accrochage avec Leclerc et pour un excès de vitesse dans la pit-lane - et enfin Gasly, à l’agonie en vieux pneus en fin de course.
Cette septième victoire en 2025, la neuvième de sa carrière, mais aussi ce 25-0 aux Pays-Bas, permettra du même coup à Oscar Piastri d’arriver à Monza, la semaine prochaine, avec 34 points d’avance. Norris pourra t-il se remettre de ce premier KO ? (René-Jean Labrique / Photos Fred Vautier)