Il fallait un élément extérieur pour pimenter ce Grand Prix des Pays-Bas, treizième manche de la saison. Et justement, la pluie faisait son apparition pendant le tour de formation. Le peloton s’élançait sans problème, avec Max Verstappen (Red Bull) qui s’imposait devant Lando Norris (McLaren) au premier virage. Derrière, Russell (Mercedes) roulait un court instant en troisième position mais s’inclinait face à un très véloce Fernando Alonso (Aston Martin). Le premier tour se passait globalement bien, mais à l’approche du troisième secteur, la pluie s’abattait violemment sur le circuit. Perez (Red Bull), dans le peloton, prenait le pari de s’arrêter le premier, imité par Leclerc (Ferrari), Gasly (Alpine), Zhou (Alfa Romeo) et quelques autres. La majorité des pilotes attendaient le tour suivant ; quelques-uns dont Russell ou Albon (Williams), tentaient de survivre en slicks.
Perez en intermédiaires taillait sa route dans le peloton pour pointer en tête au bout d’un tour quand Verstappen s’arrêtait à son tour. Le Mexicain roulait un temps en tête devant Zhou, Gasly et le Néerlandais, avant que celui-ci ne trouve la faille et fonde sur son équipier.
Au 12ème tour, alors que la pluie n’était plus qu’un mauvais souvenir, le champion du monde stoppait à nouveau pour rechausser des tendres alors qu’il était revenu à deux secondes de son équipier. Perez s’arrêtait un tour plus tard, mais le local de l’étape retrouvait sa position préférée. Derrière le duo Red Bull, Alonso roulait désormais en troisième position devant Gasly et Sainz, en bagarre.
La sortie de route violente de Sargeant (Williams), la seconde du week-end, regroupait quelques tours durant le peloton et permettait à plusieurs pilotes de stopper à leur tour.
Six boucles plus tard, Verstappen relançait parfaitement devant Perez et le reste du peloton, avec Norris par exemple en 9ème position devant Leclerc en perdition, avec aussi les deux Mercedes au-delà de la 10ème place.
A coup de records du tour, le #1 creusait peu à peu l’écart sur Perez pour porter son avantage à 5 secondes à mi-Grand-Prix. Suivaient Alonso, Gasly, Sainz, Albon, toujours en vieux pneus et Ocon (Alpine), qui roulaient tous plutôt isolés.
La première vraie bagarre mettait aux prises Tsunoda (Alpha Tauri) et Norris pour la 8ème place, avec Hamilton (Mercedes) juste derrière.
Leclerc buvait le calice jusqu’à la lie en descendant dans le peloton jusqu’à en batailler avec Lawson (Alpha Tauri) pour la 15ème place. Le Monégasque abandonnait au 43ème tour, fond plat endommagé.
Sainz lançait, croyait-on, la dernière salve de changement de pneus (44ème tour). Du côté des leaders, Perez s’arrêtait le premier, pendant que Verstappen patientait quelques tours, histoire de couvrir la stratégie d’Alonso, mais ressortait quand même avec 6 secondes de bon sur son équipier.
L’Espagnol d’Aston Martin perdait beaucoup de temps lors de son arrêt, laissait deux places au profit de Sainz et Tsunoda, mais sur un gros rythme, reprenait son bien en quelques tours. Le Japonais perdait pied s’inclinant tour à tour face à Gasly, pénalisé de 5 secondes pour une vitesse excessive dans les stands, mais aussi Russell, bien remonté depuis la fin du peloton avec une stratégie en pneus durs, Albon, Ocon, et enfin Norris et Hamilton.
La fin de course était animée par les progressions d’Albon et d’Hamilton, ou encore par la bagarre entre Sainz et Gasly pour la quatrième place. Le Français parvenait à ses fins à 12 tours de la fin.
Mais le dernier coup de théâtre était pour le 61ème tour, quand tous les pilotes stoppaient pour anticiper l’arrivée d’une énorme averse. Avec raison, puisqu’au même moment, des hallebardes s’abattaient sur Zandvoort. La première victime de la pluie n’était autre que Perez qui partait à la faute dans Tarzan, sans autre conséquence qu’un contact avec les pneus et la perte de la 2ème place au profit d’Alonso. Quelques secondes plus tard, Tsunoda l’imitait avant la sortie, bien plus impressionnante de Zhou qui encastrait son Alfa Romeo dans les pneus. A tel point que Verstappen stoppait une deuxième fois pour remplacer ses intermédiaires pour des Full Wet. Perez faisait de même quand le drapeau rouge était déployé par la direction de course au 64ème tour, après une courte période de VSC.
Après une longue interruption de 45 minutes environ, le Grand Prix reprenait pour 8 tours, dont deux derrière la voiture de sécurité, dans l’ordre Verstappen, Alonso, Perez, Gasly, Sainz, Hamilton et le trio de Britanniques golfeurs Norris, Russell, Albon ; avec aussi Piastri en 10ème position. Avec un départ lancé et des pneus intermédiaires obligatoires pour tous les pilotes.
Rien ne changeait en tête mais dans le peloton, Russell passait Norris. La contre-attaque du pilote McLaren tournait mal pour Russell qui devait repasser par son box suite à une crevaison. Juste devant, Hamilton se faisait très pressant sur Sainz mais la défense de la Ferrari était impeccable jusqu’à l’arrivée pour le gain de la 5ème place. Au contraire, le pilote Mercedes devait défendre sa 6ème place face au rush final de Norris. Les ultimes points allaient à Albon, Piastri (McLaren) et Ocon (Alpine).
Devant, Gasly était tout heureux de se voir offrir la troisième place du podium quand Perez écopait d’une pénalité pour avoir roulé trop vite dans la pitlane. Les 5 secondes permettaient au pilote Alpine de passer devant.
Mais les deux vedettes du jour étaient incontestablement Fernando Alonso, qui bagarrait jusqu’au bout pour amener une nouvelle 2ème place à Aston Martin, et bien sûr Max Verstappen, qui n’a jamais tremblé pour remporter une 46ème victoire, la 3ème consécutive à domicile. Le Néerlandais égalait au passage Sebastian Vettel en signant un 9ème succès d'affilée, le 11ème de sa saison, creusant, encore, si besoin était, son avance au championnat.
Stroll (Aston Martin), Hulkenberg (Haas), Lawson (Alpha Tauri), qui a été gâté pour son premier Grand Prix, Magnussen (Haas), Bottas (Alfa Romeo) et Tsunoda (Alpha Tauri), complétaient le classement d’une épreuve animée mais avec une nouvelle fois Max Verstappen au sommet de son art. (René-Jean Labrique / Photos Fred Vautier)