On pouvait se demander si les Ferrari, sur la première ligne, réussiraient à garder derrière elles la menace Max Verstappen (Red Bull) dans la première longue ligne droite du Grand Prix du Mexique. Au premier virage, on était hélas fixé. D’une part, Leclerc et Sainz manquaient leur envol, ce qui permettait à Verstappen de déborder l'Espagnol et de se placer aux côtés du Monégasque à l’approche du premier virage. D’autre part, juste derrière, Perez profitait de l’énorme aspiration devant lui pour se placer à l’extérieur avec Leclerc au milieu et Verstappen à la corde.
Trois voitures de front, cela ne pouvait pas passer, surtout quand Perez virait sur Leclerc. Le Mexicain décollait sur l’arrière de la Ferrari et finissait son envol dans l’échappatoire. La course du héros local se terminait aux stands dès le premier tour. De sa faute.
Pour Leclerc, l’accrochage n’avait qu’une conséquence, celle d’abimer son aileron avant, sans pour autant impacter sa performance. Derrière Verstappen, il conservait la 2ème place précédant Sainz, Ricciardo (Alpha Tauri), Hamilton (Mercedes), Piastri (McLaren) et le reste du peloton.
La situation n’avait guère évoluée 10 tours plus tard avec des pilotes plutôt économes et peu de bagarres dans le peloton. Seul Hamilton se montrait pressant sur Ricciardo et prenait la 4ème place au 11ème tour.
Derrière Piastri, le top 10 était complété par Russell (Mercedes), Hulkenberg (Haas), Gasly (Alpine) et Zhou (Alfa Romeo). Un peu plus loin, Norris (McLaren), 17ème sur la grille et parti en pneus tendres remontait jusqu’à la 14ème position avant de s’arrêter pour changer ses gommes.
Albon (Williams), en pneus durs, réussissait à déborder Zhou pour le dernier point en jeu. Par contre Gasly, 9ème butait sur Hulkenberg, l’Allemand profitant au mieux de la vitesse de pointe de sa Haas.
Etonnamment, le premier à s’arrêter n’était autre que Verstappen, le leader avec 4 secondes d’avance, au 19ème tour. Il ressortait en septième position derrière les deux Ferrari Leclerc puis Sainz, Hamilton, Ricciardo, Piastri et Russell. Hamilton s’arrêtait 6 tours plus tard, imité par Russell deux boucles après, et Ricciardo au 27ème tour.
Parmi les hommes de tête, seules les Ferrari restaient en piste. Très rapide, Verstappen faisait la jonction sur Sainz et passait au 29ème tour. Leclerc pointait à ce moment à 8 secondes devant. Les deux Ferrari attendaient juqu’aux 30ème et 31ème tours pour s’arrêter dans l’ordre Sainz-Leclerc.
A l’approche de la mi-course, Verstappen menait avec 16 secondes d’avance sur Leclerc, Hamilton, Sainz, Ricciardo, Piastri, Russell, Tsunoda (Alpha Tauri), bien revenu de la dernière place, Hulkenberg et Norris, lui aussi bien remonté. Avec une possible stratégie à un seul arrêt pour les Ferrari.
Tout ceci était remis en question par l’énorme sortie de Magnussen (Haas) au 33ème tour, dans les esses rapides, en raison d’une suspension arrière gauche cassée.
La Safety-Car était immédiatement déployée, dont profitait Verstappen pour chausser un nouveau train de pneus durs. La direction de course sortait même le drapeau rouge au 34ème tour pour évacuer la Haas et réparer les dégâts.
Tout était donc à refaire, avec un nouveau départ une vingtaine de minutes plus tard, pour 36 tours, soit la moitié de la distance totale. Dans le top 10, Hamilton, Piastri, Russell, Hulkenberg et Norris chaussaient des médiums, les autres repartaient en durs.
A l’inverse de Leclerc au premier départ, Verstappen ne manquait pas son envol. Il virait en tête devant Leclerc, Hamilton, Sainz, Russell, Ricciardo, très - trop - prudent, Piastri, Tsunoda, Albon et Hulkenberg. Ocon (Alpine), mal placé au premier départ, en profitait pour déborder son équipier Gasly pour la 11ème place.
Verstappen (en durs) s’échappait en tête, mais derrière Hamilton devait patienter quelques boucles avant de passer Leclerc au chausse-pied pour le gain de la 2ème place. La bagarre faisait rage pour la 4ème place entre Sainz, Russell, Ricciardo, Piastri et Tsunoda. Un peu plus loin, Norris remontait dans le peloton en passant notamment les deux Alpine, Hulkenberg et Albon.
La bagarre en Piastri et Tsunoda se terminait mal pour le Japonais, qui, après un contact, partait en tête-à-queue et retombait dans le peloton.
En tête du Grand Prix, Verstappen déroulait, se ménageant jusqu’à 13 secondes d’avance sur Hamilton. Les deux Ferrari suivaient à 7 et 11 secondes du Britannique. Russell était un peu plus loin, avec Ricciardo derrière lui et les deux McLaren, Piastri rejoint par Norris : l’Australien s’écartait devant son équipier.
L’Anglais était le seul à encore progresser dans les dix derniers tours en remontant sur Ricciardo et en passant l’Australien pour la 6ème place. Mieux, le pilote McLaren comblait à toute allure son retard sur Russell et arrachait la 5ème place à quatre tours de la fin.
Ricciardo amenait malgré tout son Alpha Tauri à la 7ème place, devant Piastri et Albon, très solide. Hulkenberg, pour son 200ème Grand-Prix, résistait longtemps aux Alpine pour le point de la 10ème place, mais devait céder à quelques boucles de l’arrivée. C’est finalement Ocon qui inscrivait ce petit point devant Gasly, Tsunoda, Hulkenberg, les Alfa Romeo de Bottas, Zhou et Sargeant (Williams). Outre Magnussen, les deux Aston Martin étaient contraintes à l’abandon, Alonso pour raison mécanique et Stroll après un contact avec Bottas à quelques boucles de l’arrivée.
Loin devant, Max Verstappen signait donc sans plus être inquiété la 16ème victoire de sa saison et la 51ème de sa carrière, presque dans un fauteuil.
Au championnat, Hamilton, après sa disqualification d’Austin, revient à nouveau sur Perez pour la 2ème place. Avec déjà en ligne de mire le prochain Grand Prix du Brésil à Interlagos. (René-Jean Labrique / Photos Georges de Coster)