La pole n’est pas forcément un avantage au départ du Grand Prix du Mexique, entend-on souvent des observateurs avertis : en cause, la longue ligne droite - près de 800 mètres - avant le premier virage, qui permet d’énormes aspirations. Mais cette fois, le poleman, Lando Norris (McLaren) a conservé son leadership. Où plutôt l’a perdu un court instant au profit de Leclerc (Ferrari), quand celui-ci coupait la chicane, avant de la retrouver pour filer en tête, quand le Monégasque rendait la position.
Mais au premier virage, il était quasiment quatre sur la même ligne, Norris à la corde, puis Hamilton (Ferrari), Leclerc et Verstappen (Red Bull), qui freinait au panneau bien trop tard, tirait tout-droit dans l’herbe, avant de revenir en quatrième position derrière la McLaren et les deux Ferrari. Mais devant Russell (Mercedes), qui pestait contre le Néerlandais. Dans le peloton, ce premier tour faisait une victime, Lawson (Racing Bulls), victime de la bousculade.
Bearman (Haas), auteur d’un beau départ, roulait en sixième position devant Antonelli (Mercedes), Tsunoda (Red Bull) qui débordait Piastri (McLaren), et Ocon (Haas), pour ce qui concerne le top 10.
Dans un peloton groupé, à quelques longueurs du duo Norris/Leclerc, la deuxième escarmouche survenait au 7e tour, quand Verstappen attaquait Hamilton au premier virage, en force. Les deux hommes s’expliquaient depuis la première chicane, jusqu’au virage 4. L’un et l’autre passaient d’abord par l’herbe avant qu’Hamilton ne tire tout-droit au 4, ralentissant Verstappen, ce qui remettait Russell au contact de Verstappen. Ces duettistes, ralentis, offraient la quatrième place à Bearman, en embuscade.
Après cette envolée survoltée, le peloton se calmait. Au tiers de la course, Norris survolait le Grand Prix avec 10 secondes d’avance sur Leclerc. Suivaient Hamilton, sous le coup d’une pénalité de 10 secondes pour l’incident du virage 4, Bearman, qui maintenait Verstappen à distance, Antonelli, qui avait débordé Russell, Piastri, qui après une pression de plusieurs tours, réussissait à passer Tsunoda (11e tour) et Ocon.
Dans ce paquet, Antonelli stoppait le premier, imité au 24e tour par Hamilton. L’Anglais purgeait sa pénalité et ressortait en 14e position. C’était le début d’une longue période, où tout les pilotes s’arrêtaient l’un après l’autre pour changer les gommes. D’où beaucoup de dépassements entre des monoplaces en vieux pneus et d’autres en gommes neuves, et des positions qui évoluaient en permanence.
Sauf en tête où Norris possédait plus de 15 secondes sur Leclerc. Ce dernier s’arrêtait au 31e tour, imité juste à la mi-course par le leader, qui restait en tête tant son avance sur le deuxième à ce moment, Verstappen, était importante. Et encore le Néerlandais ne s’était toujours pas arrêté. Il stoppait enfin au 38e tour.
Une fois tous les arrêts effectués, Norris roulait toujours seul, très loin devant (20 secondes) Leclerc, lui-même suivi à 5 secondes par Bearman. Encore un peu plus loin, Antonelli et Russell échangeaient leur position, avec Piastri juste derrière, Hamilton et Verstappen un peu plus loin, qui revenait fort.
Le trio Antonelli-Piastri-Hamilton s’arrêtait à nouveau au 48e tour, imité par Bearman et Russell au tour suivant. Verstappen en profitait pour accéder à la troisième position. Piastri, lui, parvenait à déborder Antonelli dans les stands.
Le podium, Norris / Leclerc / Verstappen était figé. Même si le Néerlandais revenait fort sur la Ferrari dans les derniers tours de course. Hélas pour le spectacle, une courte période de VSC, pour évacuer la Williams de Sainz arrêtée sur le circuit, venait ralentir le peloton au 70e tour, juste assez pour assurer les positions de chacun.
Un peu plus loin, la bagarre faisait rage entre Bearman qui effectuait une superbe course pour garder Russell derrière lui, avec Piastri, Antonelli et Hamilton en embuscade non loin derrière. Piastri gagnait une place en débordant Russell à 10 tours de la fin. Russell rendait la 6e place à Antonelli. L’Australien faisait un gros effort pour revenir dans le sillage de Bearman. Mais là encore, la VSC sauvait le Britannique.
Derrière Hamilton, 8e, les derniers points étaient chèrement disputés entre Ocon, Hadjar (Racing Bulls) et Bortoleto (Sauber). Le Français de Red Bull perdait pied et plongeait dans le peloton.
Derrière Norris, implacable, qui signait son sixième succès de la saison, le dixième de sa carrière ; Verstappen échouait finalement à moins d’une seconde de Leclerc. Même chose pour Piastri qui ne concédait qu’1’’1 sur la ligne à Bearman. Antonelli, Russell, Hamilton, Ocon et Bortoleto complétaient le top 10. Premier hors des points, Tsunoda terminait en onzième position devant Albon (Williams), Hadjar, Stroll (Aston Martin) et les deux Alpine de Gasly et Colapinto, roues dans roues.
Outre Lawson, Sainz, Alonso (Aston Martin) et Hulkenberg (Sauber) ne voyaient pas le drapeau à damier, victimes de leur mécanique.
Ce GP du Mexique, 20e manche de la saison, voit Lando Norris reprendre le commandement du championnat du monde pour un point face à Piastri. Verstappen pointe quant à lui à 36 points du nouveau leader. La lutte, côté équipes, est-elle aussi très disputée avec Ferrari qui reprend la deuxième place à Mercedes, là encore pour un petit point, avec Red Bull à 10 longueurs.
Vivement le Grand Prix du Brésil, 21e manche de la saison, dans deux semaines à Interlagos. (René-Jean Labrique / Photos RIP)