Personne n’a tenté la roulette russe au départ du 22ème Grand Prix de la saison disputé à Las Vegas alors que tout le peloton ou presque s’élançait en pneus mediums. A l’extinction des feux, George Russell (Mercedes) profitait de sa pole position pour s’imposer en tête du peloton. Derrière par contre, le meilleur départ était pour Leclerc (Ferrari) qui, bondissait de la cinquième position pour s’insérer à la corde et passer en deuxième place, quand Sainz (Ferrari), Gasly (Alpine) et Verstappen (Red Bull) bataillaient plus au large. Dans un premier tour sans incident, mais avec une grosse bagarre dans le peloton entre Magnussen (Haas) et Lawson (Racing Bulls), le top 10 était complété par Norris (McLaren), Tsunoda (Racing Bulls), Hulkenberg (Haas), Piastri (McLaren) et Hamilton (Mercedes).
En tête, Leclerc tentait de trouver l’ouverture sur Russell, notamment lors d’une longue explication entre les virages 17, 1 et 2. Mais à ce jeu, le Monégasque tirait sur ses gommes et il devait laisser passer son équipier. Un peu plus loin, Gasly s’inclinait logiquement face à Verstappen.
Les gommes allaient jouer un rôle primordial dans cette course. Alors que Russell parvenait à les exploiter au mieux, derrière lui, la plupart des pilotes souffraient à les maintenir en forme. A tel point que Leclerc et Norris s’arrêtaient dès le neuvième tour pour monter des pneus durs, imités les tours suivants par la plupart de leurs concurrents.
Dégradation des pneus
Au fil des arrêts, les leaders se retrouvaient un instant englués dans le peloton, d’où une course tendue et de nombreux dépassements en fonction des gommes usées ou non. Sans incident cependant.
A l’approche de la mi-course, alors que Gasly abandonnait, victime de son moteur, Russell roulait en tête avec une dizaine de secondes d’avance sur Verstappen. Les Ferrari de Sainz et Leclerc suivaient un peu plus loin avec Hamilton, bien revenu dans leur sillage. Norris était peu en rythme, laissant filer Verstappen vers un quatrième titre mondial. A noter la bonne remontée d’Albon, neuvième, qui hélas, devait abandonner peu après, victime d’un ennui mécanique.
Au 28ème tour, Verstappen, deuxième derrière Russell, s’arrêtait à nouveau pour un nouveau train de gommes dures, imité juste après par Hamilton et un tour plus tard par Sainz.
Mais le plus rapide dans cette deuxième moitié de la course n’était autre qu’Hamilton. S’étant débarrassé des Ferrari, puis de Verstappen, le Britannique profitait d’une Mercedes parfaite pour tenter de combler son retard sur Russell. A dix tours de l’arrivée, les deux monoplaces étaient séparées par sept secondes : trop court cependant pour espérer revenir à la régulière, d’autant que Russell roulait lui aussi sur un bon rythme. Sur la ligne, il conservait sept secondes d’avance pour une deuxième victoire cette saison, la troisième de sa carrière.
Les Flèches d’argent en profitaient pour signer le doublé et une quatrième victoire cette saison. Pour le podium, Verstappen ne pouvait résister au retour des Ferrari et s’inclinait face à Sainz d’abord, puis, après une longue résistance, face à Leclerc. Sans importance pour le Néerlandais qui, avec cette cinquième place, pouvait savourer son quatrième titre mondial consécutif.
Beaucoup plus loin, Norris roulait vers une sixième place anonyme devant Piastri. De quoi limiter les dégâts pour McLaren au championnat Constructeurs face à Ferrari qui grappille quelques points.
Les places d’honneur étaient amplement disputées. Et au terme d’une longue bataille, Hulkenberg prenait la huitième place, devant Tsunoda et Perez (Red Bull), bien revenu du fond de la grille. Là aussi de quoi alimenter la bagarre entre Haas, Alpine et Racing Bulls au championnat.
Alonso (Aston Martin) entamait la deuxième moitié du classement et précédait de justesse Magnussen, Zhou (Kick Sauber), qui obtenait une belle treizième place, Colapinto (Williams), Stroll (Aston Martin), Lawson, Ocon (Alpine) et Bottas (Kick Sauber).
Après le faste de Las Vegas, place maintenant à la tournée au Moyen-Orient avec le Qatar et Abu Dhabi lors des deux prochains week-ends. (René-Jean Labrique / Photos R.I.P.)