Verstappen (Red Bull) contre les deux McLaren de Piastri et Norris : le départ du Grand Prix du Japon s’annonçait passionnant. Et il l’a été, à tous les niveaux. Sur la première ligne, Piastri prenait un envol superbe et se hissait à la hauteur du Néerlandais. En défendant, le leader du championnat ouvrait la porte à Norris à l’extérieur, qui plongeait en tête dans le premier virage. Pas assez cependant pour empêcher Verstappen de s’infiltrer à la corde et reprendre la tête du Grand Prix.
Derrière, c’était bouillant entre Sainz (Ferrari) qui débordait Leclerc (Ferrari), écartant au passage Perez (Red Bull) sur Hamilton (Mercedes), avec un contact pour les deux derniers. C’était encore pire un peu plus loin dans le peloton, quand Ocon (Alpine) poussait Bottas (Alfa Romeo) sur Albon (Williams) ; ce dernier décollait un instant. Les débris de cette touchette arrivaient sur Zhou et abîmaient son Alfa. La piste était souillée de morceaux de carbone et la Safety-Car s’imposait. Les Alfa et Perez s’arrêtaient pour réparer les dommages.
Ce premier tour offrait aussi une lutte intestine entre les deux Alpha Tauri de Tsunoda et Lawson, qui tournait en faveur du rookie Néo-Zélandais.
La relance était pour le 5ème tour, dans l’ordre Verstappen, Norris, Piastri, Leclerc, Sainz, Alonso (Aston Martin), Hamilton, Russell (Mercedes), Lawson et Tsunoda. Au passage, Hamilton et Russell s’expliquaient sévèrement pour le gain de la 7ème place, quand un peu plus loin dans le peloton, Sargeant (Williams) envoyait Bottas en tête-à-queue dans l’épingle.
Après cette entame remuante, la course trouvait son rythme, avec Verstappen qui filait en tête devant Norris et Piastri et les deux Ferrari. Les quelques pilotes partis en pneus tendres s’arrêtaient rapidement et Perez entamait sa remontée…. vite arrêtée par un contact avec Hulkenberg (Haas), pour un nouvel aileron endommagé, qui entrainait son abandon.
La VSC était déployée un court instant pour nettoyer une nouvelle fois la piste, au moment où Piastri plongeait dans les stands pour changer ses gommes. L’Australien gagnait un peu de temps et une place sur Norris.
Verstappen s’arrêtait changer ses pneus quelques tours plus tard et voyait d’ailleurs l’Australien revenir à tout juste une seconde. Au même moment, la bagarre Hamilton/Russell reprenait, frôlant le contact à plusieurs reprises, avant que l’ainé des Britanniques ne s’arrête au stand.
En tête de la course, Verstappen reprenait sa cadence et creusait un gros écart (12’’) sur Piastri, qui voyait Norris revenir derrière lui. Les deux McLaren échangeaien leur position juste à la mi-course. Suivaient les deux Ferrari, Sainz-Leclerc, les deux Mercedes Hamilton-Russell et les deux Alpine, remontées du milieu de grille, dans l’ordre Ocon, Gasly. Le point de la 10ème place échouait à Tsunoda, à ce moment de la course. Les deux Williams (Albon et Sargeant), Stroll, Perez et Bottas avaient abandonné.
La valse des deuxièmes arrêts commençait aux alentours du 35ème tour, mais ne changeait rien au classement, si ce n’est l’inversion des places chez Ferrari. Russell, sur une stratégie à un seul arrêt, roulait un temps en 2ème position, mais s’inclinait face au retour de ses rivaux, les McLaren d’abord, puis Leclerc. En fin de course, Russell essayait de résister à Hamilton et Sainz. Mais il devait obtempérer quand le box Mercedes lui demandait de laisser passer son équipier, et ne pouvait pas résister à Sainz. L’Espagnol ne pouvait par contre pas revenir sur Hamilton.
Devant loin devant, Max Verstappen roulait sans histoire vers sa 48ème victoire, la 13ème de la saison, avec près de 20 secondes d’avance sur Lando Norris et plus de 30 sur Oscar Piastri. Le coup de mou de Singapour n’était déjà plus qu’un lointain souvenir.
Leclerc prenait la 4ème place devant Hamilton, Sainz, Russell, Alonso, Ocon et Gasly, les deux pilotes Alpine échangeant leurs positions dans le dernier virage.
Le reste du peloton était à un tour, emmené par Lawson, 11ème, qui devançait Tsunoda, Zhou, Hulkenberg et Magnussen.
Au championnat, Max Verstappen atteint le score impressionnant de 400 points, mais il devra attendre encore un peu pour être sacré pour la troisième fois, sans doute au Qatar dans quinze jours. Red Bull par contre, profite de ce Grand Prix du Japon pour décrocher un sixième titre Constructeurs, après ceux de 2010, 2011, 2012, 2013 et 2022. (René-Jean Labrique)