La tension n’était pas assez forte sur la grille de départ du Grand Prix d’Italie à Monza, avec une Ferrari (Sainz) en pole position, une autre à la 3ème place (Leclerc), et Verstappen (Red Bull) intercalé entre les deux. Alors Yuki Tsunoda décidait bien malgré lui de rallonger l’instant en cassant son moteur dans le tour de formation. La procédure s’en trouvait retardée, puis complètement arrêtée pour évacuer l’Alpha Tauri.
Vingt minutes plus tard, tout se passait bien avec un envol correct pour Sainz, qui entrait en tête dans la première chicane devant Verstappen, Leclerc, Russell (Mercedes), Perez, Piastri (McLaren), Albon (Williams), Norris (McLaren), Hamilton (Mercedes), Hulkenberg (Haas) et Alonso (Aston Martin). Rapidement, Albon repassait devant Piastri, mais ailleurs, c’était le statu quo.
En tête, la Red Bull se montrait plus rapide que la Ferrari et effectivement, dès le 6ème tour, le Néerlandais revenait au contact et lançait une première attaque, rugueusement contrée par Sainz.
La bagarre entre les deux hommes durait jusqu’au 15ème tour. Le moment choisi par Verstappen pour ressortir de la Parabolique encore plus près de Sainz. Au bout de la ligne droite des stands, la Ferrari était encore devant, mais Sainz bloquait les roues. Verstappen en profitait pour mieux ressortir, enroulait toute la Curva Grande à l’extérieur, avec Sainz serré à la corde, pour plonger imparablement au freinage de la Roggia. Deux tours plus tard, l’avance de la Red Bull sur Sainz était déjà de deux secondes, qui voyait Leclerc revenir derrière lui. Personne ne reverrait le Néerlandais qui bouclait la distance sans plus être inquiété avec près de 6 secondes d’avance sur Perez et 10 sur les Ferrari. Les arrêts des uns et des autres ne changeaient rien à l’équation.
Pendant le reste de la course ou presque, avec Verstappen hors concours, Sainz, Leclerc et Perez roulaient ensemble. Le Mexicain avait d’abord souffert pour doubler Russell (Mercedes), avant de rejoindre les deux Ferrari. Il devait patienter une dizaine de tours avant de trouver la faille sur Leclerc et à peu près autant pour déborder Sainz qui défendait sa place bec et ongles. C’était quand même chose faite à dix tours de la fin.
Les deux Red Bull devant, la fin de course était animé par le duel entre les équipiers de Ferrari, qui frôlaient quelques fois le pire, mais réussissaient quand même à ramener leurs monoplaces rouges intactes, aux 3ème et 4ème positions, dans l'ordre Sainz - Leclerc.
Russell, après une course rapidement solitaire, amenait sa Mercedes en 5ème position, devant celle d’Hamilton, revenu du milieu du peloton, avec une stratégie pneus différente et une attaque de tous les instants. Au passage, il avait dû bagarrer avec Albon, les deux McLaren de Norris et Piastri, finalement 12ème après un contact son ainé Britannique - mais aussi un autre avec Norris - et Alonso. Bottas, 10ème derrière l’Espagnol, marquait un point bienvenu pour Alfa Romeo, après une passe d’armes serrée avec Sargeant (Williams).
Lawson, solide, amenait son Alpha Tauri à la 11ème place. Sargeant (Williams) terminait 13ème devant Zhou (Alfa Romeo), Gasly (Alpine), Stroll (Aston Martin) et les deux Haas d’Hulkenberg et Magnussen. Ocon (Alpine) pour des soucis de direction et Tsunoda, ne voyaient pas l’arrivée.
Si la bagarre a été belle à tous les niveaux, Max Verstappen et Red Bull n’en ont pas moins amplifié leur domination sur les championnats du monde. Le Néerlandais signait en terre italienne sa 47ème victoire, la 12ème de la saison et la 10ème consécutive ; ceci pour la première fois de l’histoire de la F1.
Au championnat Pilotes, derrière le duo Verstappen/Perez, Alonso reste à la 3ème place mais voit Hamilton se rapprocher. Du côté des teams, Red Bull est intouchable, Mercedes, solide deuxième mais Ferrari passe devant Aston Martin après cette belle course à domicile.
Mais il reste 8 Grands Prix, dont le prochain dans quinze jours, à Singapour. (René-Jean Labrique / Photos Georges de Coster)