Avec Norris (McLaren) en pole et Antonelli (Mercedes) à ses côtés, le départ et le premier virage du Grand Prix du Brésil se passait sans histoire. Le top 5 était complété par Leclerc (Ferrari), Piastri (McLaren) et Hadjar (Racing Bulls). Mais c’est un peu plus loin qu’un incident entre Stroll (Aston Martin) et Bortoleto (Sauber) envoyait le Brésilien dans le mur. Fin d’un week-end calamiteux à domicile pour Bortoleto.
Juste après, Hamilton (Ferrari) allait au contact de Colapinto (Alpine) et laissait son aileron avant sur la piste. Début d’un Grand Prix pénible pour l’Anglais, avec une voiture devenue inconduisible, qui le voyait abandonner avant la fin.
Autant d’événements qui amenaient la Safety-Car en piste. A ce moment, Lawson (Racing Bulls) pointait en sixième position devant Russell (Mercedes), Bearman (Haas) et Gasly (Alpine). Le Français, auteur d’un bon départ, avait débordé un instant les deux Anglais avant de se faire re-déborder. Suivaient Alonso (Aston Martin), les Williams d’Albon et Sainz, pour compléter le top 11.
A la relance, au 6e tour, Piastri tentait l’impossible à la corde, au premier freinage, en attaquant Antonelli et Leclerc en même temps. Il y avait contact entre la McLaren et la Mercedes, qui se voyait projetée sur la Ferrari. La monoplace rouge abandonnait peu après, suspension cassée, alors que Piastri s’en sortait plutôt bien à la deuxième position, devant Antonelli. La VSC ralentissait le peloton quelques kilomètres avec les deux McLaren en tête de la course. Dans le paquet, Verstappen, parti des stands et remonté un temps à la 13e position, s’arrêtait à nouveau pour chausser des pneus mediums, victime d’une crevaison lente.
Le Néerlandais se lançait dans une remontée dont il a le secret. Il était déjà dixième quand Piastri, à plus de trois secondes à son équipier, était sanctionné d’une pénalité de 10 secondes pour l’incident du re-start.
Plusieurs pilotes s’arrêtaient rapidement pour chausser des gommes neuves, dont Antonelli. Ce qui laissait en tête Norris, Piastri, Russell avec Verstappen à la 4e place. Suivaient Albon et Hulkenberg et Alonso en bagarre, rejoints par Antonelli qui remontait en cinquième position.
Norris, lui, s’arrêtait au 31e tour pour chausser des tendres et ressortait en quatrième position derrière Piastri, Russell et Verstappen. L’autre McLaren patientait jusqu’au 39e tour pour stopper à son tour, effectuait sa pénalité, et ressortait en 8e position : derrière le trio, Norris/Antonelli/Russell, mais aussi Bearman, Verstappen, Gasly et Lawson (Racing Bulls).
Les arrêts des Mercedes, conjugués au deuxième arrêt de Norris, offraient un temps la première place à Verstappen, parti des stands. A cet instant, le Néerlandais menait devant Norris, Antonelli et Russell, Lawson, Bearman, solidement remonté, et Piastri. Verstappen menait quelques boucles seulement, puisqu’il s’arrêtait à nouveau, pour chausser des tendres, et revenait en piste en quatrième position.
Derrière Norris, tranquille en tête, l’intérêt de la course venait de la progression du champion du monde en titre qui chassait les Mercedes. L’obstacle Russell était franchi au 63e tour. Il ne restait plus qu’Antonelli à deux secondes devant. Juste derrière, Piastri remontait lui aussi sur Russell. Mais, malgré leurs efforts, ni le Néerlandais, ni l’Australien, ne parvenait à déborder leur concurrent respectif. Un podium quand même pour Verstappen, rappelons-le parti des stands.
Derrière Bearman, isolé à la sixième place après une course solide, un paquet s’expliquait fort pour les derniers points, à savoir Lawson, Hulkenberg, Hadjar, Gasly et même Ocon. Le Néo-Zélandais conservait la 7e place jusqu’au bout, non sans avoir dû bagarrer fort dans le dernier tour face à Hadjar, passé devant Hulkenberg. Le dernier point allait à Gasly.
Albon terminait onzième, premier hors des points, de justesse devant Ocon, avec Sainz et Alonso, juste derrière. Colapinto, Stroll et Tsunoda complétaient le classement.
Avec cette nouvelle victoire sans concession, la 11e de sa carrière, la 7e de la saison, Lando Norris porte son avance sur Oscar Piastri à 24 points. La tendance est désormais vraiment inversée. Même chose au championnat Constructeurs, où les Mercedes, deuxième et quatrième, reprennent une belle avance sur Ferrari, après le double abandon des monoplaces rouges.
Mais tout ceci pourrait encore basculer, notamment à l’occasion du 22e GP de la saison, dans deux semaines à Las Vegas. (René-Jean Labrique / Photo McLaren)