Avaient-elles caché leur jeu pendant les essais de pré-saison ? Avaient-elles laissé leurs adversaires sortir les muscles pendant les essais libres de ce Grand Prix de Barheïn ? Toujours est-il que les deux Red Bull de Max Verstappen et Sergio Perez ont dévoilé leur réel potentiel ce dimanche pour survoler cette première épreuve de la saison.
Le seul moment délicat pour les hommes de Milton Keynes s’est résumé au départ, quand Leclerc (Ferrari) bondissait, revenait presque à la hauteur de Verstappen, mais parvenait surtout à déborder Perez. Avec Sainz en 4ème position, l’ordre était quasiment figé pour les 25 premiers tours, au fil des arrêts des uns et des autres.
Une fois les pneus durs chaussés, les Red Bull se montraient encore plus efficaces. Perez en profitait pour déborder imparablement Leclerc et rouler en solitaire à une dizaine de secondes de son leader. Verstappen filait donc sans plus être inquiété vers sa 36ème victoire, la première à Barheïn, en se plaignant seulement d’une boite de vitesses un peu délicate.
C’est en fait la troisième place qui s’avérait la plus disputée de ce premier Grand Prix de la saison. Surtout qu’au 41ème tour, Leclerc, solidement sur le podium, abandonnait sa Ferrari en bord de piste, laissant la voie ouverte à son équipier.
Hélas pour lui, Sainz n’était pas au mieux ; et juste après l’incident de Leclerc, il cédait face aux attaques… d’Alonso (Aston Martin). Septième au premier tour, non sans un contact avec Lance Stroll (Aston Martin), l’Asturien avait patienté pour se débarrasser des deux Mercedes de Russell et Hamilton - après une belle bagarre -, montrant si besoin était, les progrès d’Aston Martin. Il attaquait ensuite avec succès la Ferrari de Sainz, signant au passage son premier podium depuis le Qatar 2021.
Hamilton essayait bien de suivre Alonso, mais il ne parvenait pas à rester dans les roues de Sainz. Il n’en prenait pas moins la 5ème place, devant Stroll, qui profitait lui aussi de la vélocité de son Aston Martin pour déborder Russell.
Le Britannique, pressant derrière Hamilton en début de course, roulait un peu plus loin esseulé en 7ème position devant Bottas (Alfa Romeo), longtemps dans le jeu pour les bons points.
Pierre Gasly (Alpine), parti de la dernière place, venait arracher la 9ème place après une attaque de tous les instants, profitant de la courte période de VSC initiée par Leclerc pour chausser des pneus tendres et gagner des positions en fin de course.
Le dernier point allait à Albon (Williams) qui conservait jusqu’au bout l’Alpha Tauri d’Albon derrière lui. Suivaient Sargeant (Williams), Magnussen (Haas), de Vries (Alpha Tauri), Hulkenberg (Haas), contraint de changer son aileron avant après un contact avec Ocon (Alpine), Zhou (Alfa Romeo) et enfin Norris avec une McLaren manquant cruellement de performance. Le Britannique était le dernier classé.
Outre Leclerc, la liste des abandons comprenait Piastri (McLaren), premier à abandonner, qui ne voyait pas l’arrivée de son Grand Prix inaugural, et Ocon, retiré de la course après trois pénalités pour un total de 20 secondes. Une course sans pour le Français.
Ocon et tous les autres se sont donné rendez-vous dans quinze jours à Djeddah, en Arabie saoudite, pour essayer de chasser derrière les Red Bull. Mais il y a du boulot tant les monoplaces autrichiennes se sont montrées supérieures sur cette première épreuve. (René-Jean Labrique / Photos Fred Vautier)