Le top 10 du Grand Prix d’Arabie saoudite, 5e manche de la saison, était chaussé de pneus mediums sur la grille de départ : tous sauf Lando Norris (McLaren), qui, 10e sur la grille après son accident en qualification, se voyait obligé de tenter une stratégie alternative. En tout cas, à l’extinction des feux, Oscar Piastri (McLaren) réalisait un envol idéal pour se hisser à la hauteur du poleman, voire même un peu devant Max Verstappen, à l’amorce du premier virage. Et si l’Australien négociait la chicane sans histoire, le Néerlandais ne pouvait que couper le virage pour rester devant. De quoi éveiller des soupçons du côté de la direction de course. Russell (Mercedes) virait en troisième position, précédant Leclerc (Ferrari), Antonelli (Mercedes), Hamilton (Ferrari), Sainz (Williams), Tsunoda (Red Bull), Gasly (Alpine), Norris (McLaren), Albon (Williams), Alonso (Aston Martin), Hadjar (Racing Bulls), Lawson (Racing Bulls), Bearman (Haas), Stroll (Aston Martin), Hulkenberg (Sauber), Doohan (Alpine), Ocon (Haas) et Bortoleto (Sauber).
Dès le virage 4, ce paquet perdait Gasly et Tsunoda quand le pilote Alpine était envoyé en tête-à-queue par le Japonais. Les deux voitures étaient contraintes à l’abandon alors que la Safety-Car était déployée.
A la relance, au 4e tour, au moment où Verstappen repartait devant, le Néerlandais écopait de 5 secondes de pénalité pour l’incident du premier virage. Au fil des tours, le peloton s’étalait lentement quand Norris remontait vers l’avant en passant Sainz, puis Hamilton, non sans devoir s’y reprendre à trois reprises, et enfin Antonelli. Un peu plus loin, Albon, 8e, suivait son équipier à une grosse seconde, avec un excellent Hadjar derrière lui, en pneus durs qui rentrait dans les points.
Les arrêts aux stands scellaient le sort de la course. En tête, Piastri stoppait le premier quand Verstappen patientait deux tours avant de s’arrêter, purgeant au passage sa pénalité. Au même moment, Piastri, qui souhaitait perdre un minimum de temps, réalisait un dépassement impressionnant sur Hamilton par l’extérieur, frôlant le mur. Mais c’est bien l’Australien qui prenait le meilleur sur le Néerlandais. Ne restait plus à Piastri qu’à rallier l’arrivée sans erreur en attendant l’arrêt de ses rivaux.
A la mi-course, Leclerc, toujours sur le même train de pneus mediums, roulait en tête devant Norris, Piastri, Verstappen et Russell pour le top 5, à 4 secondes les uns des autres.
Le Monégasque stoppait enfin au 30e tour et laissait le commandement aux deux McLaren. Cinq tours plus tard, Norris plongeait à son tour dans les stands, ressortait 5e et laissait Piastri en tête de la course devant Verstappen et un duo Russell / Leclerc.
Très en rythme, le pilote Ferrari trouvait la faille sur le Britannique et filait vers le premier podium de Ferrari cette saison. Encore fallait-il résister au retour de Norris derrière lui, qui, après avoir débordé Russell, revenait à grands coups de dixièmes. Mais Leclerc tenait jusqu’au bout, conservant une petite seconde sur la ligne d’arrivée.
Mais devant ce duo, l’homme du jour n’était autre qu’Oscar Piastri qui signait, sans être inquiété, sa troisième victoire de la saison, - la cinquième de sa carrière - avec Verstappen, 2e, à quelques secondes. Un succès qui lui offre la première place au championnat avec Norris relégué à 10 longueurs, avec Verstappen en 3e position.
Russell amenait sa Mercedes en 5e position devant celle d’Antonelli qui contenait jusqu’au bout Hamilton. Sainz et Albon prenaient les 8e et 9e places, se préservant d’Hadjar, finalement 10e, grâce à une belle course d’équipe.
Alonso, 11e et premier hors des points, précédait Lawson, Bearman et Ocon, Hulkenberg, Stroll, Doohan et enfin Bortoleto.
Après cette triplette asiatique et moyen-orientale, la F1 va désormais prendre une semaine de pause avant de se diriger vers Miami pour la sixième manche de la saison. (René-Jean Labrique / Photo F1)