La Famenne, et plus précisément la région de Rochefort, a servi de cadre à la sixième manche du championnat FWB des rallyes. Une vingt-neuvième édition qui a fait oublier un millésime 2023 très chahuté à cause de l'inconscience et l'indiscipline des spectateurs. Hugues Henrot et son équipe pouvaient se montrer satisfaits à l'issue de ce week-end. En plus d'avoir attiré quelques pointures, le rendez-vous n'a connu aucun souci majeur. "Un bilan globalement positif, même si on aurait aimé compter une dizaine d'équipages supplémentaires. Pour la plupart, ils se sont montrés enchantés du parcours. Le plateau avec de belles têtes d'affiche a attiré un nombreux public. Celui-ci a sans doute retenu la leçon de l'année dernière et s'est montré très respectueux", se félicite le président de l'Ecurie Bayard.
Avec des noms comme Verstappen, Serderidis, Mazuin, Princen, Collard, Hérion ou Nuyts, la Division 4 réservée aux voitures de grosse cylindrée et/ ou équipées de pneus de compétition avait fière allure. Comme prévu, l'ex-pilote de F1, père de Max, prenait d'emblée les commandes au volant de sa Fabia Rally 2. C'est avec plus de 40 secondes d'avance sur Thibaud Mazuin (Fabia R5) et une minute sur la Porsche de Kris Princen qu'il terminait les trois premières spéciales. Jourdan Serderidis (Fabia RS) et Olivier Collard (Porsche 997 GT3) complétaient le top 5 provisoire. Alors qu'il accentuait son avance dès le début de la deuxième boucle, Jos Verstappen part à la faute, tout profit pour Thibaud Mazuin qui s'emparait de la tête au volant de sa nouvelle Fabia, devant Kris Princen et Jourdan Serderidis. Profitant d'un parcours de plus en plus sec et de la vitesse de pointe de la Porsche, Princen fondait sur son adversaire et prenait la tête dans le 8ème secteur chronométré pour terminer avec une demi-minute d'avance et signer un premier succès en propulsion. "Un début de rallye très compliqué sur un parcours très piégeux, mais par la suite, cela était plus favorable à la Porsche", analyse celui qui avait déjà disputé l'épreuve en Clio il y a plusieurs années et qui s'alignait pour le fun.
Deuxième, Thibaud Mazuin se montrait très satisfait de sa journée, bien conscient qu'il ne pouvait résister au retour de Princen. "Les vitesses de pointe ne sont pas comparables. Je n'avais pas fait un mètre avec la voiture qui bénéficie désormais des dernières évolutions. C'est un test très satisfaisant pour la suite de ma saison", se réjouit le pilote de la Fabia. Troisième comme en 2013, Jourdan Serderidis était lui aussi ravi de sa journée, lui qui alignait pour la première fois la Fabia RS sur asphalte. "Je pensais que ce serait plus compliqué, d'autant que je suis resté un moment sans rouler. C'est un top résultat, je ne m'attendais pas à un podium. J'ai sans doute été trop prudent au début", reconnaît celui qui s'envole en début de semaine en Grèce pour préparer l'Acropole.
Au pied du podium, Loris Nuyts réussissait lui aussi une belle performance au volant de sa Fabia pour sa découverte de l'épreuve. Le citoyen de Floreffe devançait un Corentin Fiasse très en forme cette saison. Après sa victoire au général la semaine précédente au RS Condruzien, le pilote de la Peugeot 208 Rally 4 décrochait un nouveau succès en classe 13, son cinquième consécutif cette saison. Sixième, Harry Hérion s'est montré très prudent au volant de la Porsche 991 GT3, mais avouait avoir pris beaucoup de plaisir. Vainqueur de la classe 12, Valentin Dozot finissait au 8ème rang du général. Nettement moins heureux, Olivier Collard sortait de la route dans la sixième spéciale alors qu'il occupait la 4ème place. Résultat, un hématome au poignet et à la jambe, une commotion pour sa fille Lola et une Porsche très abîmée.
Chaud en D123
Une petite quarantaine d'autos composait les Divisions 1-2-3 réservées aux voitures équipées de pneus de tourisme. Comme souvent, la bagarre y a été intense pour la victoire finale. Pas très étonnant avec des garçons comme Marique, Linchamps, Duterme ou Chalon. Eddy Marique (Opel Astra) signait le premier scratch devant Quentin Duterme (Peugeot 306) et Jérôme Linchamps (Peugeot 206), mais c'est le dernier cité qui clôtureait la première boucle en tête, suivi à 8 petites secondes par Duterme et à 9 par Marique. Le chassé-croisé se poursuivait dans la deuxième boucle avec pour résultat un Jérôme Linchamps toujours en tête et qui augmentait son avantage sur ses deux poursuivants. Au 4ème rang, Maxime Larivière (Citroën DS3 R3) menait la classe 11 devant Denis Willem. Malheureusement pour lui, Larivière disparaissait dans l'ES7 de Rochefort. Alors que Linchamps et Marique continueaint à se battre à la seconde, une sortie de route dans un sous-bois du Gerny était fatale au pilote de la Peugeot. Marique prenait dès lors les commandes pour s'adjuger la victoire avec un peu plus d'une minute d'avance sur Duterme. Un deuxième succès après celui décroché aux Boucles Chevrotines pour le citoyen de Sambreville, déçu pour son concurrent Jérôme Linchamps. "Nous avons eu des soucis avec un injecteur tout au long de la première boucle, par la suite l'auto a été nickel", savoure celui qui l'avait emporté en 2004 sur son Opel Corsa.
Deuxième, Quentin Duterme évoluait en pays de connaissance. Lui qui résidait il y a peu de temps à Masbourg a d'ailleurs aligné les trois meilleurs temps dans Lamsoul, son ancien jardin. Le Rochois signait par la même occasion son meilleur résultat. Sur la troisième marche du podium, on retrouve le couple Denis Willem-Véronique Pirlot. Les Hannutois qui visaient un top 5 s'alignaient pour la troisième fois sur l'épreuve. "Nous venons y fêter notre anniversaire de mariage, c'était cette fois le quinzième", explique le pilote de la BMW vainqueur de la classe 11. Une victoire qu'il se disputait avec Maxime Larivière avant le retrait de ce dernier. Au quatrième rang du général, on retrouve Manu Chalon (Renault Clio) qui devance Benjamin Allard vainqueur en 3-8. Forte de seize participants, la classe 2-5 s'annonçait très animée. Julien Dalkenne (Citroën Saxo VTS) en était le leader avant d'aborder la troisième boucle, mais il était finalement coiffé sur le fil (quatre secondes) par Dylan Henrard, sixième du général. Huitième, Joackim Warnant s'adjugeait la classe 6 au volant de sa Peugeot 206. Un rang plus loin, Vilmo Boët gagnait la classe 9 au volant de sa Corsa. Cédric Blaise et sa Citroën Saxo clôturaient le top dix. Dix- septième, Antoine Delmoitiez (Citroën AX GT) était le seul rescapé de la classe 4 et confortait aussi son excellent classement dans le challenge Bruno Thiry.
Du dégât chez les anciennes
Les deux catégories historiques ont rassemblé dix-huit équipages. La sélection en Classic y a plutôt été sévère puisque seuls deux d'entre eux sur les sept au départ rejoignaient le podium final. Cela permettait à Matthieu Wuidar (Ford Escort) de signer un tout premier succès après six années d'inactivité, alors que Thomas Carlier d'abord et Jean-Claude Simon par la suite avaient occupé le devant de la scène. Les deux hommes contraints à l'abandon tout comme Jean-Marc Devillers, Matthieu Wuidar pouvait contrôler la fin de course pour terminer avec une avance confortable sur la BMW de Bernard Léonard.
Moins de déchet en PH/SR, catégorie dans laquelle sept équipages sur onze ont rejoint l'arrivée. Si Christophe Jacques signait le premier scratch, un souci de boîte le contraint à l'abandon. Le pilote de la Porsche 944 repartait en Super Rally. Tout profit pour Danny Kerckhof qui prenait la tête pour ne plus la lâcher, tout en alignant sept meilleurs temps. Ravi de sa première venue à la Famenne, le sympathique pilote de la puissante BMW M3 venu de Roulers, devançait de près de trois minutes une autre BMW, la E30 de Maxime Jaumin. Vainqueur en 2023, le Tellinois reconnaissait sportivement ne pas pouvoir rivaliser. Troisième, Patrick Bauduin remportait la classe 22 au volant de sa VW Golf GTI. (Vincent Franssen & Com / Photos Jérôme Fiasse)