La piste de Zandvoort était encore humide au moment du départ de la course longue de F2, ce qui incitait la direction de course à lancer l’épreuve derrière la Safety Car. Certains pilotes chaussaient des pneus pluie, quand la majorité partait en slicks tendres. Mais dès avant le drapeau vert, Jack Doohan (Virtuosi), 5ème sur la grille, perdait le contrôle de sa monoplace dans le dernier virage, créant une première cassure dans le peloton. Devant, cela se passait de manière chaotique dans Tarzan : si Crawford (Hitech) , le poleman, filait en tête devant Hauger (MP Motorsport), Vesti (Prema) partait en tête-à-queue. Juste derrière Correa (Van Amersfoort) attaquait Bearman (Prema), allait au contact et envoyait le Britannique dans les graviers, qui entrainait Martins (ART GP) avec lui. Résultat : Hadjar (Hitech) et Pourchaire (Art GP) héritaient des 5ème et 6ème positions alors que la Safety Car revenait en piste pour évacuer la monoplace de Doohan.
A la reprise, nouvel incident quand Iwasa (DAMS) attaquait de manière osée Maini (Campos), envoyant les deux monoplaces dans l’échappatoire de Tarzan.
Les arrêts pneumatiques commencaient quelques boucles plus tard pour un passage en Mediums. Mais entre une pitlane très humide et une piste encore délicate, les pièges étaient nombreux. Crawford perdait son leadership au profit de Maloney. Mais la bonne opération était pour Pourchaire, qui stoppait en même temps qu’Hadjar et qui profitait d’un meilleur arrêt pour ressortir devant son compatriote, mais aussi Maloney et Crawford. Il était donc virtuellement leader de la course.
Hélas pour lui, dans son tour de sortie, le pilote Alfa Romeo perdait le contrôle de sa monoplace dans la partie rapide au fond du circuit et heurtait violemment les rails de sécurité.
Avec une nouvelle Safety Car évidente, mais pas encore déployée, le reste du peloton plongeait dans les stands. Prema effectuait même un double arrêt, Bearman/Vesti. Une manœuvre qui tournait à la catastrophe pour Vesti, qui perdait ses deux roues arrière peu après son retour en piste ! Ahurissant...
Une fois la Safety Car revenue, la situation était la suivante : Novalak, pourtant 13ème sur la grille, et son équipe Trident, avaient effectué le sans-faute pour pointer en tête du peloton devant Crawford, Maloney, Verschoor (Van Amersfoort), Martins et Bearman.
A la relance, Maloney surprenait Crawford quand Bearman débordait Martins. Ce dernier essayait de reprendre son bien dans la parabolique du virage 3, mais envoyait le Britannique dans le rail de sécurité, entrainant son abandon.
Après tous ces événements, la deuxième moitié de la course était heureusement plus calme. Sur un circuit où il avait signé son premier podium en F2, Clément Novalak parvenait à se ménager un petit avantage sur Maloney qu’il gérait jusqu’au bout pour accrocher son premier succès dans la discipline. Le pilote de la Barbade devait quant à lui maitriser Crawford pour compléter le podium dans cet ordre. Suivaient Verschoor, Hauger, Hadjar et Fittipaldi (Carlin).
Amaury Cordeel (Virtuosi) décrochait une superbe 8ème place, récompense de tous ses efforts. 18ème sur la grille, le jeune Belge avait réussi à passer au travers des pièges des premiers tours. Il était 11ème au moment des arrêts pneus. L’abandon de Bearman et les pénalités infligées à Correa (10ème) et surtout Martins (9ème), à seulement 293 millièmes au classement, lui permettaient de marquer ses premiers points en 2023. De quoi aborder la manche italienne, la semaine prochaine à Monza, avec le moral.
Au championnat, c’est le statu-quo parfait puisqu’aucun des quatre premiers pilotes au classement n’a marqué de point dans ce week-end néerlandais. Théo Pourchaire arrivera donc en Italie avec toujours 12 longueurs d’avance sur Fred Vesti. (René-Jean Labrique / Photos Fred Vautier)