Pour sa cinquième édition, l’Escort Rally Special a été un nouveau succès. Malgré une météo plus qu’estivale, les meilleures Escort modifiées n’ont pas trop souffert. Passionné d’Escort ou non, le public était une nouvelle fois nombreux du côté de Chimay pour un évènement qui reste une réelle référence européenne. Même s’il pourrait évoluer à l’avenir suite aux futurs travaux dans l’enceinte du circuit, le Hainaut Motor Club et le Circuit de Chimay souhaitent toujours avancer ensemble afin de pérenniser l’évènement. A une voiture près, l’épreuve démarrait avec le même nombre d’Escort qu’en 2022… même si l’on sait que beaucoup d’entre elles restent encore dans les garages belges, dommage.
Vu la météo, le bilan devrait néanmoins rester positif grâce aux entrées du public sur le circuit. Des spectateurs globalement très respectueux qui ont permis à l’épreuve de se dérouler de belle manière. Samedi soir, la quinzaine de montures engagées en 'Démo' débutait sur la première spéciale show du circuit, marquée par une poussière très stagnante. L’organisation s’en excusait pour les concurrents et le public tout en prenant les dispositions nécessaires le lendemain afin d’arroser idéalement la partie terre. Premier sur la route durant le week-end, Bruno Thiry a joué le jeu jusqu’au bout en restant à Chimay. Si la fameuse Escorth Cosworth avec laquelle il devait ouvrir la route en 'Démo' était présente mais pas finie à temps, l’ancien pilote officiel prenait le volant de la voiture #0 juste avant le passage des premiers.
Malgré ces conditions difficiles, Chris O’Callaghan (MK2 à moteur KPG) collait 4 secondes aux MK2 Millington du Gallois Barry Jones et du Belge Cédric Deshayes, mais surtout… 34 secondes à celle de Frank Kelly, presque perdu dans la poussière samedi soir ! Il n’en fallait pas moins pour retrouver un Frank déchaîné le dimanche matin qui revenait en tête après la première boucle malgré un scratch de Chris et un autre de l’Irlandais Robert Duggan (MK2 Honda). Attendu, ce dernier était clairement en mesure de jouer le podium mais une erreur à mi-rallye le contraignait à l’abandon. Pour les deux premières marches, la bagarre faisait rage entre O’Callaghan et Kelly. Le premier s’imposant finalement pour 9 secondes au double vainqueur de l’épreuve après une superbe attaque des deux références. Toujours bien dans le rythme pour la troisième place, le Luxembourgeois Bob Kellen (MK2 KGP) grimpait finalement sur le podium quand Edward O’Callaghan (père de Chris sur une autre MK2 KGP) perdait du temps. Le top 5 était clôturé par l’Espagnol Jesus Ferreiro qui roulait pour la première fois avec une MK2 Millington dans le classement S/R (gros moteur jusque 350 chevaux, boîte séquentielle ou encore, suspensions de toute dernière génération). Septième et onzième du général avec leur mécanique Vauxhall moins puissante, l’Irlandais Justin McCauley remportait la classe 22 au même titre que le Britannique Paul Hands en SR/21. Mentions également à Cédric Deshayes et Magali Simon, premiers Belges avec leur MK2 Millington, mais aussi à Hazel O’Callaghan, la maman de Chris, qui complétait le succès familial en rentrant elle aussi dans le top 10 final.
En Classic où les Escort sont identiques à celles de l’époque, la première mauvaise nouvelle venait du Shakedown quand Bastien Rouard cassait trop rapidement le moteur BDG de sa MK1. Une première version qui allait néanmoins briller dès le samedi soir avec l’impressionnant Francisco Lopez. Sur la spéciale show, l’Espagnol se permettait même un meilleur temps tout confondu 3 secondes devant O’Callaghan ! Le lendemain, Christophe Jacob puis Marc Duez parvenaient à signer un meilleur chrono avant des complications mécaniques. Si Marc cassait également le moteur BDG de sa MK2, ce sont d’importants soucis de freins qui retardaient Christophe Jacob dans un premier temps avant l’abandon définitif de la MK2 'PYB 106'.
Place aux surprises donc pour suivre avec l’Espagnol qui n’a jamais quitté la tête de l’épreuve en Classic pour gagner avec 2’34 sur une concurrence emmenée par les régionaux Christophe Dupon et Dimitri Latour, déjà 2èmes Classic et premiers Belges samedi soir. Que dire également de la terrible prestation du local Geoffrey Watremez ! Pour son deuxième rallye seulement, le pilote de la MK2 BDG était revenu sur le podium au contact de Dupon. Malheureusement, le moteur décidait également d’en rester là au moment où l’Irlandais Keith McIvor (MK2 BDA) repassait 3ème. Devant celui-ci, l’Allemand Thomas Schulz (MK2 BDG) rejoignait également la liste des abandons : mécanique...
Enfin, la course avec les moins puissants moteur Pinto étaient également passionnante à suivre. Dans les conditions difficiles du premier jour, Laurent Detal, Julien Elleboudt et un certain Laurent Schmetz finissaient ex-aequo et 3èmes du général en Classic. A peine avait-il le temps de prendre l’avantage le dimanche matin que Julien cassait lui aussi son moteur. Schmetz reprenait l’avantage avant que Detal ne repasse progressivement devant. Avant de casser son joint de culasse par la suite, Detal précédait au général Olivier Breittmayer (MK1 BDG) et le Britannique Mark Follain (MK1 BDG), qui finiront dans le top 5 final. Pendant ce temps, l’excellent Réginald Togaert revenait progressivement en Pinto pour prendre la tête à 3 spéciales de la fin. Malheureusement, il devait s’arrêter en spéciale pour bien refermer son capot et redonnait l’avantage à Schmetz. Pour le podium par contre, c’était encore très chaud puisque Benoit Gillot, Michaël Magerotte et Michaël Nuée étaient regroupés en 8 secondes ! Souhaitant s’imposer de belle manière, Laurent Schmetz et son copilote André Maquinay signaient encore le 4ème temps en Classic sur le circuit devant Nuée, 6ème. De quoi le faire repasser sur la dernière marche du podium Pinto derrière Schmetz et Magerotte, Gillot n’échouant qu’à une seconde et Togaert à huit.
Quel final ! Et quel beau rallye dans une région où certains passent le millier de kilomètre pour rejoindre Chimay et un événement hors du commun dans le monde de l’Escort. (Vincent Franssen & Com / Photos Jérôme Fiasse)