On dit que les absents ont toujours tort. Le dicton s’est encore révélé vrai ce week-end dans le sud de la Belgique. Que ce soient les concurrents ou les suiveurs, tous ont encore vécu une belle édition du Rallye-Sprint Gaumais. Une magnifique journée sous le soleil d’automne ! Pour cette sixième édition, le Gaume Racing Club avait une fois encore mis les petits plats dans les grands : un souper-cabaret le samedi soir et, surtout, un parcours encore revu et corrigé. Arnaud Moreaux, cheville dirigeante de l’organisation, avait attiré 81 équipages au départ, dont 9 en Histo Démo, pour son épreuve excentrée : "Nous avons la chance d'avoir un temps ensoleillé, l’été indien est avec nous ! Je suis assez fier du plateau varié, certes un peu pauvre en Division 4, mais avec deux belles Porsche, tout de même ! Notre situation géographique décalée ne nous aide pas, la conjoncture actuelle non plus !"
Au niveau sportif, les suiveurs s’attendaient à un duel entre les Porsche de deux anciens vainqueurs au sein de la Division 4 regroupant les voitures de grosse cylindrée et/ou équipées de pneus de compétition : la 996 GT3 du lauréat 2024, Jean-Baptiste Lavaux, et la 997 GT3 gagnante en 2023 d’Olivier Collard, déjà premier en 2019 en Mitsubishi Lancer EvoX. Si le pilote marchois réalise les quatre meilleurs temps dans les chronos, il n’a toutefois jamais pu relâcher l’accélérateur, son avance sur la Porsche de Lavaux n’excédant jamais quelques secondes. "Soulagé !" Tel était le premier mot d’Olivier au TRC final. "Nous n’avions que 7 secondes de bon avant le dernier run. Il fallait rester concentré, ne pas commettre d’erreur. On a encore dû donner dans la dernière ! C’est ma troisième victoire, ici ! Et c’est toujours un plaisir pour moi d’y venir rouler. L’organisation, l’accueil gaumais… Il faut y avoir goûté !"
Derrière, Nicolas Thiéry et sa Mitsubishi lancer Evo X s’offrent le deuxième temps dans la première spéciale glissante du matin. Une petite frayeur par après calmera leur élan et l’équipage se contentera de la troisième place, derrière la Porsche de Lavaux qui échouera à quelque 10 secondes de Collard. Christophe Lux, auteur d’une course sage, est quatrième. Le régional et ancien 'côtard' Fabrice Darand (Peugeot 208) gagne la Classe 12 devant la Citroën C2 de Jean-Marc Larivière.
Dans les Divisions 1-2-3, réservées aux autos équipées de pneus de tourisme, la classe 10 allait, comme l'an passé, créer un énorme suspense. Dès l’ES1, un trio émergeait : Laurent Mottet (Peugeot 306), auteur du scratch, Thibault Janty (Renault Clio) à 1 seconde et Nicolas Vanderweerde (Citroën DS3) à 4 secondes. Fabrice Marcolongo (Peugeot 206) a cassé un cardan et repartira en Super-Rallye pour l’ultime spéciale qu’il terminera en quatrième position. Dans la suivante, c’est Janty qui prenait l’ascendant sur Mottet pour 2 petites secondes, Vanderweerde en perdant encore un peu. Mottet reprend la tête devant Janty, pour un petit 2 secondes dans l’ES3. Vanderweerde, auteur du second temps, est toujours troisième. "Ca va chi… ! Il va falloir mettre des gros gaz !", dira Mottet à l’interview. "Je n’ai pas de pression. Que le meilleur gagne ! », ajoutera Janty. Tout le monde retient son souffle pour la dernière… Et c’est Laurent Mottet, améliorant encore son temps de 2 secondes, qui l’emporte, offrant sa première victoire pour sa première épreuve à son copilote David Poncelet. "Ce matin, j’avais 38,5° de fièvre. J’ai dû puiser dans les réserves, mais il fallait y aller. Je fais les choses à fond, comme dans mon travail ! Je suis fier de cette deuxième victoire", contait le vainqueur au TRC. Thibault Janty, troisième du dernier round, finit second à 4 secondes devant Nico Vanderweerde à 11 secondes. "Bravo aux vainqueurs. Nous n’aurions pas pu faire mieux. Pour cela, il nous manque quelques chevaux…", déclarait Corentain Jacquemin, l’homme de droite dans la Clio. Perozzo termine quatrième avec sa puissante Clio, à la boîte trop courte sur un parcours aussi rapide.
La classe 3-9 est restée une affaire locale entre l’Opel Corsa de Vilmo Boët et les Peugeot 106 de Simon Habran et Anthony Darand. Boët, auteur du quatrième temps général dans l’ES1 remporte trois scratches, laissant le dernier à Darand pour quelques centièmes et remporte la classe devant Simon Habran et Anthony Darand.
Seuls deux équipages terminent en 3-8, l’expérimenté Louis Van Kessel (Peugeot 205) étant victime d’une belle sortie, sans gravité pour l’équipage, dans l’ES1. Nathan Mousseman finit l’épreuve avec 10 minutes d’avance sur son second, Julien Saussus (Toyota Yaris).
La classe 3-11, comme à son habitude, était une affaire de BMW. Jean-François Tapai l’emporte devant l’inusable Alain Kollenberg et l’ancien vainqueur James Moretti.
En 2-6, l’épouvantail Jérôme Linchamps, trois fois vainqueur en Divisions 1-2-3, s’octroyait le meilleur temps dans l’ES1, puis disparaissait des classements, victime de la mécanique de sa Peugeot 206. La porte était ouverte à la Clio de Florian Freyman qui prenait la tête pour ne plus la quitter. Joël Callens (Opel Astra) et Jean-Louis Delogne (Peugeot 206 RC) complétaient le tiercé.
Après 2021, 2023 et 2024, Michel Schmitt (Citroën Saxo) a encore ajouté une flèche à son arc en remportant pour la quatrième fois la classe 2-5 qu’il a menée de bout en bout. Suivent la Citroën C2 de Noa Gauthier et la Renault Clio de Théo Lheureux, heureux de repartir en boucle 4, après une réparation de radiateur suite à une petite incartade dans l’ES3. Notons encore la sortie sans gravité de la DS3 de Guidez dans l’ES4.
La Classe 2-4 voit la victoire de la Suzuki de Christophe Becker, en tête depuis le matin, devant l’Opel Corsa de Jérôme Rosart et la VW Polo de Jean-Pol François. Premier équipage féminin, Sophie Lallement et Marine Souveryns ramènent leur Suzuki Swift au quatrième rang.
Du côté des anciennes, Anthony Mayné (BMW M3 E30) est venu, a vu, a vaincu… pour la quatrième fois, après ses victoires de 2021, 2022 et 2024. Il remporte les quatre scratches en PH/SR 23 devant l’Opel Ascona 400 de Romuald Thirion. Celui-ci avait opté pour des pneus hiver (en test en vue des Legend Boucles @ Bastogne) en boucle 1, ce qui n’était pas le meilleur choix. Philippe Ska (Opel Corsa), régional de l’étape, prenait la troisième place et remportait la classe PH/SR 21 devant Andy Denis (Peugeot 205) et Denis Neyman (Toyota Corolla). "Pour une fois, je finis ma course, chez moi. J’en suis très content et surtout heureux pour mon fils Rémy", s’exclamait le pilote de la Corsa bleue au TRC final. David Bossicart (VW Golf GTI) finit seul en PH/Sr 22.
En PH/CL 18, Jean-Claude Simon (Ford Escort MKII) avait dégainé le premier, devant Boeur (Opel Ascona) et Devillers (Ford Escort MK2) puis avait dû rendre son carnet, boîte de vitesses cassée. Tout profit pour Devillers devant Boeur et Collard (Ford Escort MK2). Toutefois, dans la dernière boucle, Mathieu Boeur était victime d’un souci mécanique et devait renoncer, ouvrant une voie royale à Patrice Devillers devant Florian Collard et Jean-Louis Wagner (Ford Escort MK2). "Je passe pour la première fois une ligne d’arrivée et ce, en étant à la première place. Bien sûr, je suis content de cette place, mais je suis surtout heureux d’en finir un !", disait Patrice au parc.
Jean-Noël Robert (Peugeot 104 ZS) gagne en PH/ SR 17 et Bernard Léonard (BMW E30 2.3) l’emporte en PH/SR 23. (Vincent Franssen & Comm ASAF / Photos Sébastien China)