Pour le dernier Grand Prix d’Espagne à Barcelone - l’édition 2026 se tiendra à Madrid -, la grille ne comptait que 19 pilotes. L’absent ? Lance Stroll (Aston Martin), qui souffrait de la main et du poignet aux termes des qualifications, conséquence de son accident de vélo (version officielle) et des blessures qui ont suivi à l’entame de saison 2023. Autre absent, mais seulement sur la grille, Tsunoda (Red Bull) qui partait des stands.
A l’extinction des feux, très rapide, les deux McLaren se ruaient vers le premier virage, un demi-kilomètre plus loin. Piastri ne se faisait pas surprendre, mais Norris cédait face à Verstappen (Red Bull), qui le débordait avant le premier freinage. Russell (Mercedes) était lui aussi bien parti, mais il se faisait coincer à la corde, cédant face à la Ferrari d’Hamilton et même celle de Leclerc peu après. Derrière l’Anglais, suivaient Antonelli (Mercedes), Gasly (Alpine), Hadjar (Racing Bulls) qui passait Alonso (Aston Martin), imité juste après par Hulkenberg (Sauber), gagnant de cinq places dans les premières courbes.
Une bagarre interne Ferrari opposait Hamilton et Leclerc pendant plusieurs tours, avant que le muret n’intime l’inversion des positions.
Les premiers arrêts survenaient dès le neuvième passage (Tsunoda et Bearman-Haas), Hulkenberg et Sainz (Sauber) au tour suivant, puis peu à peu de tous les pilotes sur une stratégie à deux arrêts.
En tête, Piastri 'cruisait' devant, non plus devant Verstappen mais bien Norris, venu à bout du Néerlandais au 13e tour. La Red Bull s’arrêtait d’ailleurs au tour suivant. Il fallait attendre les 22 et 23e tour pour voir les McLaren s’arrêter et logiquement, céder le commandement à leur rival.
A l’approche de la mi-parcours, alors qu’Albon rentrait aux stands pour abandonner, Verstappen roulait quelques secondes devant les McLaren grâce à de bons tours en pneus Softs, mais il finissait par plonger dans les stands au 30e tour. La Red Bull ressortait derrière les McLaren, séparées par trois petites secondes, précédées aussi par la Ferrari de Leclerc, qu’elle débordait néanmoins six tours plus tard.
En tête de la course, la question principale concernait la stratégie du champion du Monde 2024. 3e arrêt ou pas ? C’était chose faite au 48e tour, ce qui permettait aux McLaren, l’une après l’autre, d’assurer elles-mêmes un deuxième arrêt et de ressortir devant Verstappen. Le trio roulant regroupé en moins de 5 secondes.
Leclerc roulait confortablement en quatrième position devant Russell et Hamilton, avec Antonelli à plus de 20 secondes de l’Anglais. Mais au 55e tour, l’Italien relançait bien malgré lui ce Grand Prix d’Espagne plutôt calme en abandonnant sa Mercedes, moteur cassé, dans le bac à graviers du virage 10, amenant la Safety Car en piste.
Les leaders replongeaient dans les stands, pour un double arrêt chez McLaren, sans pour autant changer le classement. Le peloton s’en trouvait cependant regroupé, dans l’ordre Piastri, Norris, Verstappen, Leclerc, Russell, Hamilton, Hadjar, Hulkenberg, Gasly et Lawson, qui profitait, comme tous les autres, de la SC pour combler son tour de retard.
La course était relancée à l’amorce du 61e tour pour six tours seulement. Devant, rien ne changeait, mais Leclerc profitait d’un Verstappen en perdition au dernier virage avec des pneus durs, pour prendre la 3e place. Même Russell manquait d’en profiter, à tel point que le Néerlandais passait par l’échappatoire du premier virage. Son stand lui demandait de rendre la position, ce qu’il faisait avant de venir percuter son rival anglais, dans un contact improbable. Les positions ne changeaient pas mais l’action était sous enquête.
Loin de ces chicaneries, Oscar Piastri signait sa cinquième victoire de la saison devant Norris et Leclerc, se ménageant 10 points d’avance au championnat avant le déplacement au Canada. Russell suivait devant Verstappen, mais le Néerlandais héritait après d’une pénalité de 10 secondes qui le rejetait en 10e position.
La 5e place échouait finalement à un superbe Hulkenberg (Sauber) qui passait Hadjar puis Hamilton en vue de l’arrivée. Gasly décrochait le huitième rang devant Alonso (9e), féroce devant son public tout au long du Grand Prix, avec notamment une grosse bagarre avec Lawson (Racing Bulls) et Bearman.
Lawson terminait finalement onzième, devant Bortoleto (Sauber), Tsunoda, Sainz (Williams), Colapinto (Alpine), Ocon (Haas) et Bearman (Haas) qui fermait la marche, de ce Grand Prix d’Espagne, seulement un peu fou dans sa dernière partie.
Rendez-vous maintenant dans quinze jours au Canada pour la dixième manche du championnat. (René-Jean Labrique / Photos R.I.P.)