Le privilège des rôles d'éditeur et de rédacteur de Speed Action, c'est d'être en contact quasi permanent avec les passionnés purs et durs de sport auto. Ce qui débouche parfois sur des infos aussi inattendues que croustillantes. C'est ainsi que ce mardi soir, Christian Crucifix, dont le nom est régulièrement cité dans le cadre de certaines épreuves de régularité sur la scène internationale, nous a signalé qu'on célébrait cette semaine l'anniversaire d'André Milhoux. Ancien pilote belge résidant dans le sud de la France, et qui fête ses... 97 ans !
Pourquoi parler de cet anniversaire ? Parce que Milhoux, avec John Claes, est un des deux - seuls - pilotes à avoir été déclarés vainqueurs ex-aequo d'une course sur le Circuit de Francorchamps ! C'était en 1955, à l'occasion du Grand Prix des voitures de série. Qui comptait ce qu'on appelait une course des 'américaines', qui n'avait d'ailleurs guère récolté un franc succès dès l'instant où 8 autos seulement en avaient pris le départ. Et les deux Ford de John Claes et André Milhoux avaient défrayé la chronique en franchissant la ligne d'arrivée côte à côte. Sans photo-finish, il était bien délicat de désigner un vainqueur, et l'ex-aequo fut décrété ! Voilà comment André Milhoux est entré dans l'histoire.
En consultant les réseaux sociaux, on trouve ce texte en lien avec cette course réservée aux voitures de tourisme, qu'on vous livre in extenso et qui en dit long sur la manière dont on préparait les courses à l'époque...
Petit secret d’Emile Warnotte pour la préparation de cette course de 1955 : Pour préparer les deux voitures, il fallait faire des essais de celles-ci. Le premier endroit était la cote de Mont de Fosse près de Henri Moulin. Rien de spécial. La seconde s’était la ligne droite entre Les carrières et Blanchimont. Emile avait remarqué que la vitesse obtenue dans cette ligne droite (le temps pour le plus ou moins 1 km) correspondait à la vitesse moyenne sur un tour. Il venait, vers 6 heures du matin, avec les ouvriers du garage qui se postaient avec un drapeau rouge et un drapeau vert à chaque virage à partir du virage de Stavelot. Les voitures partaient du virage de Stavelot et si les drapeaux étaient verts, les pilotes utilisaient la route comme si la route était fermée à la circulation. Ainsi, il savait qu’elle serait le temps au tour et s’il fallait encore améliorer les deux voitures et si elles étaient égales. j'avais 7 ans mais je pense qu'un matin mon grand père m'a posté au virage des carrières avec un des ouvriers. Les deux Ford étaient au dessus des autres voitures et durant toute la course les deux pilotes ont joué à se dépasser pour amuser le nombreux public mais ils ont terminé l'un à coté de l'autre et crée le seul exæquo du circuit de Francorchamps. Une rumeur de l'époque disait que le prince Albert avait l'acquisition d'une des deux voitures.
Magique, non ? (Vincent Franssen avec Christian Crucifix / Photos trouvées sur Facebook)