Une météo estivale, quelques dizaines de milliers de spectateurs et une magnifique ambiance rappelant la grande époque du Belcar Endurance Championship : tous les éléments étaient réunis pour le départ de la 46ème édition des 24 Hours of Zolder. C’était d’ailleurs encore plus vrai pour PK Carsport, qui plaçait en pole position son Audi R8 LMS GT2, l’une des locomotives du championnat national d’endurance. "J'ai été impressionné par le nombre de personnes présentes dans les tribunes, confie Bert Longin, qui a eu l'honneur de prendre le départ. Même à l'arrivée, il y avait encore beaucoup de monde, ce qui n'était pas vraiment surprenant. Les 24 Heures de Zolder sont toujours une fête populaire et le niveau sportif était particulièrement élevé cette année. Je pense que sept ou huit voitures pouvaient revendiquer la victoire."
Parmi celles-ci, on retrouvait l’Audi de PK Carsport. Viser la première place s’est toutefois avéré rapidement difficile. "Nous avons été malchanceux avec les procédures de Full Course Yellow, ce qui a compromis notre stratégie de base, analyse Sam Dejonghe, intégré à l’équipe pour le double tour d’horloge limbourgeois. Cela dit, nous sommes restés sereins. Ce n'est pas un problème pour une équipe professionnelle comme PK Carsport. Avant ce week-end de course, Arnold et moi avions déjà remarqué à quel point le travail est structuré et à quel point tout est contrôlé. Avec Anthony Kumpen comme manager et de très bons ingénieurs, nous savions que nous étions dans une équipe pour gagner."
Samedi soir, plusieurs averses, parfois violentes, sont venues jouer les trouble-fêtes à Zolder. De quoi compliquer un peu plus la tâche de l’équipage Audi, pas toujours verni au moment de s’arrêter aux stands. "Face à des conditions climatiques changeantes, vous ne souhaitez pas perdre trop de temps avec des arrêts supplémentaires, poursuit Dejonghe, auteur du meilleur tour en course le dimanche. Il fallait donc parfois établir un compromis et se retrouver en piste avec des pneus pas toujours adaptés. Par exemple : des gommes pluie quand le tarmac sèche et des pneus slick quand il commence à pleuvoir. Lorsque cela vous arrive, c’est la faute à pas de chance."
À ce manque de réussite, il a fallu ajouter la position de départ de l'Audi, peu avantageuse pour le coup. "La Balance de Performance n'a pas joué en notre faveur, indique Anthony Kumpen, le directeur de l’équipe. D'après cette BoP, les Porsche auraient été désavantagées car elles auraient pu mettre moins de carburant lors de chaque ravitaillement. Mais tous ceux qui connaissent les courses de 24 heures savent que cela ne fonctionne pas comme ça et que la moindre neutralisation annule ce désavantage. C'est un problème que nous avons déjà soulevé avec les responsables… Malheureusement, si on ne dispose pas des bonnes simulations et des bonnes connaissances, tout le monde ne s'en rend compte qu'après coup. Le but d'une BoP est de rendre les courses plus intéressantes en réduisant les différences de performance, mais ici, c’est complètement raté. En attendant, les règles sont les règles. Nous avions décidé d’aligner une Audi pour apporter un peu de variété au plateau de départ - ce qui profite également au championnat -, mais l'avenir nous dira si cela reste ainsi ou si nous nous dirigeons vers un championnat avec la seule marque Porsche représentée."
À la suite de ce parcours semé d’embûches, l’Audi #1 a entamé le dernier tiers de la course avec pas mal de retard. Qu’à cela ne tienne, l’équipage PK Carsport réalisait une superbe fin de course et parvenait à monter sur la troisième marche du podium.
"Honnêtement, je suis satisfait de ce résultat, affirme Stienes Longin. J'ai l'impression d'avoir disputé mes meilleures 24 heures. Je suis plutôt un sprinter, mais je m'étais préparé à fond à cette épreuve deux mois à l'avance. Et cela a porté ses fruits ! Je trouve que nous avons tous fait une très belle course."
Un avis partagé par Peter Guelinckx. "Chaque fois que j'ai participé aux 24 heures avec PK Carsport et les Longin, je suis monté sur le podium, note Guelinckx. C’est assez remarquable."
"Nous avons utilisé 99% de notre potentiel, ajoute Bert Longin. L'Audi est rapide, mais la consommation a joué en notre défaveur. Pour ce qui est du règlement, il est ainsi fait et on ne peut rien y changer. Arnold, Sam, Peter et Stienes ont donné le maximum. Toute l'équipe d'ailleurs. Nous pouvons en être fiers."
Au moment de refermer le chapitre de ces 24 Hours of Zolder 2024, une question reste en suspens : étaient-ce les dernières 24 Heures de Bert Longin, le septuple vainqueur de l’épreuve ? "2024 est et restera ma dernière saison complète en sport automobile, a répondu le Louvaniste avec un grand sourire. Ce résultat n'y changera rien. Mais si Stienes trouve une voiture pour gagner l'année prochaine et qu'il souhaite que je sois à nouveau présent, je le serai." (Vincent Franssen & Com / Photo Ollivision)