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L'ambiance Goodwood Revival vue et vécue par Christophe Gaascht

Historic 21-09-2022


 

Ultime retour sur cet événement majeur du calendrier historique que constitue le Goodwood Revival. Speed Action y avait délégué l'un des spécialistes en la matière, Christophe Gaascht, co-auteur de deux des superbes livres sur les 100 ans du Circuit de Spa-Francorchamps, qui s'est baladé trois jours durant. Afin de faire le plein de souvenirs et d'émotions. Voici son compte-rendu... 

 

C’est avec des étoiles plein les yeux que nous avons quitté à regret le circuit de Goodwood. Goodwood, c’est un monde à part, ici, rien n’est laissé au hasard, la grande fête est orchestrée par le maître des lieux, the Duke of Richmond himself ! Le circuit est vraiment fantastique, des courbes rapides en dévers alternent avec des enchainements délicats. Le spectacle est omniprésent, peu importe l’endroit où l’on se trouve et quel que soit le type de voitures en course.

 

Les 50.000 spectateurs qui se pressent chaque jour dans les enceintes jouissent d’une vue imprenable sur la piste. Ils n’ont pas le regard barré par des treillis de trois mètres qui font mal aux yeux ! Une sono impeccable diffuse sur l’entièreté du tracé les commentaires enjoués des speakers. Des talus gazonnés sont autant de gradins naturels, offrant un confort douillet aux passionnés, médusés par les luttes intenses qui se déroulent sous leurs yeux.  Le dress code 'vintage' est vivement conseillé, respecté à 90% par l’ensemble des participants, chose impensable dans d’autres meetings du genre, disputés ailleurs.

 

C’est une expérience unique et  nous invitons les nostalgiques du genre 'C’était mieux avant' à venir construire ici leurs souvenirs de demain. Les animations fourmillent dans les paddocks, ainsi que dans l’enceinte des tribunes.

 

Les thèmes sont variés, avec cette année un tribute à Graham Hill. Les voitures les plus emblématiques de sa carrière ont pris la piste. Un hommage a été rendu par Lord March en personne, sous les yeux de la famille Hill au grand complet. Damon a pris le volant de la BRM avec laquelle Graham fut sacré champion du monde de Formule 1 en 1962. Un panel incroyable de Ferrari prenait par ailleurs la piste pour célébrer les 75 ans de la marque.

 

Ce meeting a lieu depuis 1998, nous avons eu l’immense plaisir de revoir durant toutes ces années les anciennes gloires du sport automobile, qui venaient en découdre sur leur ancien terrain de jeu. Ils portaient les noms de Sir Stirling Moss, Roy Salvadori, Sir John Surtees, Tony Brooks, Sir Jackie Stewart, etc.

 

Aujourd’hui, nous nous réjouissons de voir en piste les générations suivantes avec Emanuele Pirro, Tom Kristensen, André Lotterer, Marcel Fässler, Romain Dumas, Jean-Eric Vergne, Nicolas Minassian, Jenson Button, pour ne citer que les principaux. Les jeunes loups n’hésitent pas à se mêler à la fête. Stoffel Vandoorne fait partie du lot. C’est un homme passionné que nous avons redécouvert ce week-end.

 

"C’est la première fois que je participe à cette épreuve, commente Stoffel. C’est vraiment fantastique, on se laisse immédiatement prendre au jeu. Je découvre un circuit atypique et une voiture très amusante et joueuse à piloter. L’environnement est vraiment magnifique, nous sommes immergés dans le passé. C’est vraiment une expérience extraordinaire, totalement différente de ce que je vis habituellement. Je suis en plein milieu de ma carrière et je pense que j’aurai dans le futur d’autres opportunités de disputer ce genre d’épreuve. C’est très important pour moi de connaitre pareil meeting. Dans quelques années, nous serons peut-être les légendes de notre temps et nous ferons partie des vieux de la vielle, au même titre que nos glorieux prédécesseurs."

 

Il est clair que Stoffel n’a pas mis beaucoup de temps à apprivoiser la Ford Cortina Lotus qui lui fut confiée. Celle-là-même qui  brilla aux mains de Jacky Ickx à l’aube de sa riche carrière. Le Courtraisien se défendait dans l’épreuve du St Mary’s Trophy, réservée aux voitures de tourisme. Parti en fin de peloton, il se classa 9éme devant les Mini Cooper endiablées d'André Lotterer et Alex Brundle. C'est Romain Dumas qui a remporté la course, au volant d'une impressionnante Ford Galaxie, résistant jusqu'au bout aux assauts d'un Frank Stippler démentiel sur Alfa Romeo Giulia Sprint GTA. 

 

Parmi les anciennes gloires, on ne pouvait manquer Derek Bell, l’enfant du pays. C’est avec délice que nous l’avons écouté raconter ses souvenirs d’enfances, vécus à Goodwood.

 

"Goodwood occupe une grande place dans mon cœur, explique Mr Bell. C’est ici qu’est née ma passion pour le sport automobile. Quand j’étais enfant, ma famille possédait une ferme à 10 kilomètres du circuit. J’ai été attiré très jeune par les bruits de moteur. Intrigué, j’ai pris le chemin de la piste pour voir rouler mes idoles : Fangio, Hawthorn, mais surtout Stirling Moss qui représentait le modèle absolu du pilote de course, rapide, loyal et sympathique. C’était mon héros. Quand j’ai eu 16 ans, je suis devenu commissaire de piste. Cette fonction me donnait la possibilité d’assister à toutes les courses, mais surtout d’approcher les pilotes. J’étais présent le jour où Stirling a eu son terrible accident en 1962. C’est ici que j’ai disputé ma première course avec la Lotus Seven et remporté ma première victoire. C’était en 1964. J’ai ensuite signé le record du tour en Formule 3. C’est pour toutes ces raisons que j’adore Goodwood. Le plaisir de revenir ici est toujours le même, il y a tous les pilotes de mon époque. C’est la fête !"

 

Quand nous avons posé la question au sujet du phénomène 'Revival Meeting', Derek Bell a été clair : "Goodwood a été un modèle pour les organisateurs de courses historiques, avec le Festival of Speed et ensuite le Revival Meeting. Ces organisations ont donné l’idée à l’ACO d’organiser ‘Le Mans Classic’ et à l’ACM le Grand Prix de Monaco Historique. Avant cela, les épreuves  de ce genre étaient de simples rencontres, mais Lord March en a fait un label d’excellence dans le monde de la compétition réservée aux voitures anciennes. Cette frénésie pour le ‘Vintage Automobile’ devient de plus en plus l’apanage d’une certaine élite, tout en gardant un visage humain."

 

Derek Bell est toujours propriétaire d’une maison à Bognor Regis, à quelques kilomètres de Goodwood…

 

Notons pour terminer que le trophée spécial du centenaire des 24 Heures du Mans était fièrement exposé dans les salons du Drivers' Club. Cette pièce unique va transiter durant un an, au cœur des événements les plus prestigieux du monde. Trois représentants de l’ACO avaient fait le voyage : le Président Pierre Fillon était accompagné par Fabrice Bourigaud, le sympathique directeur du Musée des 24 Heures du Mans, et de Louis Monier, Directeur de la Commission Patrimoine de l’ACO. (Texte & Photos : Christophe A. Gaascht)



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