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Le Francorchamps de Georges-Louis Bouchez...

Divers 15-09-2021


 

On a déjà eu l’occasion de le dire et l'écrire sur Speed Action TV.be, Georges-Louis Bouchez, le ‘remuant’ Président du M.R., est sans doute l’un des meilleurs atouts du sport automobile en vue des prochaines années, qui seront tout sauf simples. Ce mardi après-midi, il nous a été donné l’occasion de tailler une bavette avec le gaillard au Club des V, en terre 02, à l’occasion de la remise d’un chèque de 10.000 euros à l’association ‘Make-A-Wish’, après la participation de Bouchez et ses acolytes, dont Cédric Cherain, aux récentes 25 Heures VW Fun Cup sous les couleurs d’AC Motorsport, la structure d’Arnaud Quédé…

 

Thème unique de cette conversation : Spa-Francorchamps. 2021 est l’année du centenaire du ‘plus beau circuit du monde’, et pour plusieurs raisons, ce millésime restera gravé dans les mémoires. Véritable fan de sport auto, Georges-Louis Bouchez nous a une fois encore épatés. Au diable la langue de bois, mais à chaque seconde, une passion exacerbée et une connaissance impressionnante du ‘dossier’. Morceaux choisis…

 

Ce non-GP de Belgique…

 

Point de départ de la discussion à bâtons rompus : le non-Grand Prix de Belgique ! "C’est avant tout une énorme déception pour les fans, commence ‘GLB’. Je pense ici à ceux qui ont acheté, à prix élevé, une place Bronze, qui ont passé 3 ou 4 jours dans un camping, qui ont attendu sous la flotte, et qui n’ont rien vu, ou si peu ! D’un point de vue sportif, pour moi, la F1 a déjà roulé dans des conditions bien pires. Mais il faut remettre différents éléments en perspective : le décès d’Anthoine Hubert dans le Raidillon il y a deux ans, le crash des essais en W Series, la sortie de piste de Lando Norris durant les qualifications, doublée des commentaires de Sebastian Vettel, le revêtement de la piste, la ‘bosse’ du Raidillon, etc. Tout cela aboutit à la décision prise par Michael Masi. Certes, on ne peut pas jouer avec la vie des gens, mais le sport auto comporte inévitablement une part de risques. La discipline a fortement évolué au niveau de la sécurité, mais les impératifs commerciaux, notamment liés aux droits de télévision, pèsent lourd dans la balance. Avec les technologies actuelles, tout le monde savait ce qui allait se passer au niveau météo le dimanche après-midi. Pourquoi donc Michael Masi n’a-t-il pas réuni les pilotes le samedi, pour leur annoncer que les prévisions permettaient le bon déroulement de la course à 11h00, midi ou 13h00 ? Plutôt qu’un départ à 15h00. En fait, les enjeux commerciaux sont ce qu’ils sont, et au bout du compte, le public a été victime de tout cela. La F1 n’a pas voulu créer un précédent. Elle n’a pas souhaité mettre les télévisions dans une situation inconfortable. Qui aurait pu les amener à dénoncer les contrats signés. En lançant les pilotes deux tours durant derrière la Safety Car, Michael Masi savait qu’il pouvait valider ce Grand Prix…"

 

Avant même de lire les premiers commentaires sur la page Facebook de Speed Action, on en connaît la teneur : facile d’avoir une pensée émue pour le spectateur lambda quand on jouit du statut d’invité reçu avec fastes… "C’est vrai, je profite d’une situation qui est privilégiée, poursuit Georges-Louis Bouchez. Mais je suis d’autant plus à l’aise pour en parler que durant de nombreuses années, avec mon père, on achetait deux places Bronze pour assister au Grand Prix. Quelle que soit la météo ! On savait que les barrières des Combes s’ouvraient à 4h50 du matin, et à 4h50 du matin, on était là, avec deux chaises de jardin, prêts à prendre place afin de pleinement profiter du spectacle plus tard dans la journée. Ensuite, il y a eu les places Silver, Gold, et le reste. Mais chaque année, je mets un point d’honneur à acheter quatre tickets pour faire profiter les amis ou ma famille du Grand Prix. C’est ma manière de partager cette passion pour la Formule 1…"

 

Et Bouchez de revenir sur la situation des spectateurs du Grand Prix 2021… "Pour moi, c’est clair, Liberty Media et la F.O.M. doivent intervenir ! On ne parle pas ici d’un remboursement, car au fond, le vrai passionné, il s’en fout de ça. Ce qu’il vaut, c’est un avantage, quelque-chose de spécifique, un ‘plus’ qui lui permettra l’an prochain de mieux approcher les pilotes, de profiter d’une séance de dédicaces plus longue, etc. La Formule 1 est gérée par des Américains. Qu’ils prennent donc l’exemple de la NASCAR ! Dans cette compétition, le fan est au cœur du débat. Il peut déambuler dans le paddock, croiser les stars, etc. La F1 devrait s’inspirer de tout ça…"

 

La F1, c’est la télé, mais aussi les fans…

 

Et le Président du Mouvement Réformateur d’en venir au cœur de son raisonnement… "Que ce soit clair, si la Région wallonne profite encore de son Grand Prix, c’est parce que le Circuit de Spa-Francorchamps est une piste hors du commun ! Il faut dès lors que chacun se positionne afin d’améliorer la qualité de l’accueil du public… Quand on débourse 500 euros pour assister à un tel événement, il n’est pas normal de devoir parcourir un kilomètre à pied, dans des conditions déplorables. Si la Formule 1 vit grâce à la télévision, son cœur bat par la grâce des fans ! Ceux-là mêmes qui, après avoir dépensé leur argent pour acheter un ticket, vont acquérir la casquette ou le souvenir de nature à entretenir leur passion. Il est essentiel de leur accorder plus d’importance, de redoubler d’attention pour eux…"

 

Spa-Francorchamps. Le ‘plus beau circuit du monde’. "C’est un super outil, poursuit Bouchez. Qui a été bien développé. Mais le travail est loin d’être terminé. Il faut l’optimiser davantage. Il y a le Musée du Circuit à valoriser, et le site à exploiter, même en hiver, au cœur de l’intersaison, afin de permettre aux personnes de passage de visiter les lieux, plutôt que de trouver porte close. Je continue de croire en un développement industriel et économique du site. Qui, pour moi, doit poursuivre sa mutation. Les bases sont là, la dynamique est lancée, mais il faut l’amplifier… La Wallonie doit miser sur Spa-Francorchamps pour en favoriser le développement commercial."

 

GLB, CEO… plus tard ?

 

Ce qui nous amène à la tâche de la personne qui succédera à Nathalie Maillet, CEO, disparue dans les circonstances que l’on connaît il y a près d’un mois déjà… "Le choix du prochain responsable du Circuit de Spa-Francorchamps sera essentiel, clame celui qui reprend sa casquette de politicien et de Président de parti. Il ou elle devra très bien connaître les sports mécaniques, aussi bien l’auto que la moto, disposer d’un bon réseau de relations, être en mesure d’activer des leviers politiques, et être doté(e) d’un bon sens de la gestion."

 

Au fait, le nom de Georges-Louis Bouchez est cité par certains pour assurer la succession de Nathalie Maillet. Et quand on relit les critères qui pourraient faire un bon CEO, on se dit que… GLB ferait l’affaire ! "Directeur Général du circuit, c’est un job à temps plein, sourit l’intéressé. Je suis actuellement engagé dans un processus, mais je n’ai pas l’intention de consacrer toute ma vie à la politique. Cela ne serait pas sain. Si un jour, l’opportunité de travailler dans le secteur du sport automobile se présente, je la saisirai. Pour l’heure, je préfère dire que les Présidents de partis ont un rôle important à jouer pour trouver le responsable idéal pour le circuit. Plusieurs profils se sont déjà manifestés, qu’ils soient belgo-belges ou internationaux…"

 

Et Georges-Louis Bouchez de poursuivre sa réflexion au sujet de Francorchamps… "Ce circuit, ce n’est pas uniquement une question de compétition. C’est un outil politique et économique. Les enjeux sont énormes. Faut-il par exemple tout miser sur une éventuelle arrivée du MotoGP, ou se concentrer sur un meilleur accueil du public ? Mais au fait, que sera le MotoGP une fois que Valentino Rossi aura pris sa retraite ? Qui peut réellement répondre à cette question aujourd’hui ? Quant à la piste de Rallycross, elle prend pour certains l’allure d’un investissement erroné. Je ne suis pas de cet avis. Pour moi, le RX a un énorme avantage : c’est une discipline taillée pour la télévision ! Promise à un bel avenir. Les courses sont très courtes, intenses, idéales à regarder sur un téléphone ou une tablette. Et l’infrastructure de la piste de Rallycross peut servir à bien d’autres choses. Je pense à des concerts, voire des meetings politiques (rire)… Si l’outil reste dans sa forme actuelle, et que rien n’est fait pour le promotionner, alors, on pourra parler d’erreur. Mais si une dynamique se crée et s’amplifie, je pense qu’on aura qu’à s’en féliciter…"

 

Que cesse ce bashing !

 

En une demi-heure de discussion en tête-à-tête, certaines petites phrases font mouche. Georges-Louis Bouchez n’en est pas avare, plantant à intervalles réguliers, sans avoir l’air d’y toucher, plusieurs banderilles. "L’automobile et le sport auto ne mourront jamais ! Ce sont des plateformes indispensables. Et qu’on cesse de fustiger une vingtaine de monoplaces qui disputent un Grand Prix pour des raisons environnementales. 80% de la pollution sur la planète trouve son origine dans la production des énergies, et 20% dans l’industrie. Le reste relève de l’anecdote. Et n’oublions pas que dans nos régions, l’événement annuel le plus polluant est… le Tour de France ! Alors, de grâce, qu’on cesse ce bashing de l’auto et du sport auto ! La Wallonie doit définitivement miser sur le Circuit de Spa-Francorchamps, car elle possède, n’en déplaise à certains, le seul vrai événement international, et même mondial, récurent dans notre pays. Qui génère beaucoup de recettes. Francorchamps est un outil de valeur et de qualité, ne le tuons pas…"

  

Voilà. Qu’on soit de gauche, de droite, ou incolore-insipide-inodore comme Macron, difficile de rester insensible au discours de l’homme. Dont la passion pour le sport auto est plus qu’une réalité. Au risque de nous répéter, en Georges-Louis Bouchez, le sport auto belge a sans doute trouvé son meilleur promoteur. Et le gaillard a encore de belles années devant lui. Avouez que par les temps qui courent, un ‘GLB’, c’est comme un cadeau tombé du ciel, non ? Permettons-nous dès lors de fouler au pied une célèbre expression pour l’adapter à notre sauce : qu’importe la couleur, pourvu qu’on ait l’ivresse… (Vincent Franssen)  



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