En imaginant, il y a vingt ans déjà, son Revival Meeting, Lord March a une fois pour toutes fait des compétitions historiques un modèle d’excellence. Ce concept a généré une étonnante émulation avec Le Mans Classic, le Grand-Prix de Monaco Historique et, plus près de nous, Spa Classic.
Pourtant, cette épreuve n’a pas son pareil, tant le gentilhomme britannique a mis la barre très haut, en proposant des plateaux mirifiques et un décorum façon sixties délicieusement enchanteur. Tout y semble parfait. Ce microcosme donne des ailes aux concurrents, qui offrent un spectacle débridé et des joutes à couper le souffle entre les massifs d’hortensias et les hangars à parachutes. Impossible de résister à cette orgie mécanique !
Imaginez trois Ferrari GTO portière contre portière, négociant les courbes vicieuses du tracé, sans concession, rien que pour le panache ! Ou bien encore des voitures de tourisme s’enfonçant en paquet dans la première courbe au prix d’interminables glissades. Il ne faut à aucun prix manquer la fin de journée romantique du vendredi soir, avec une épreuve en semi-nocturne réservée aux GT des années ‘60.
Soudain, le sol tremble au passage des bolides de Can-Am. Parmi elles, nous distinguons une McLaren et pensons à son génial concepteur, qui trouva la mort ici-même en 1970, en testant une de ses réalisations. Les pilotes invités sont de la trempe de Rob Huff, Derek Bell, Jochen Mass, Brian Redman, David Hobbs… qui se joignent aux experts des courses historiques, à d’excellents conducteurs ou à de riches propriétaires de machines, propres à faire exploser les chiffres des salles de vente.
Au détour du paddock, c’est notre nez qui nous guide, avec l’incomparable parfum d’huile de ricin. Nous approchons des préaux réservés aux motos. Ces vénérables machines sont montées par des stars du Tourist Trophy et du Continental Circus. Le ronron rageur d’un monocylindre donne le change au son caractéristique d’une MV Agusta qui martèle nos tympans avec délice.
Que dire des à-côtés, avec des animations à tous les coins du circuit ? Plus de 300 figurants assurent le spectacle intra-muros. Les spectateurs jouent aussi le jeu en respectant le 'dress code', années 50’ et 60’. Et puisque le circuit de Goodwood est tracé sur une ancienne base de la RAF, les avions ne sont pas en reste. Au petit matin, ce sont les Spitfire et autres Hurricane qui s’en donnent à cœur joie dans le ciel, bientôt rejoints par un Lancaster.
Cette épreuve vraiment incroyable se déroule ce prochain week-end, dans le West Sussex. Allez-y et jugez sur pièce, frissons assurés ! Avec aussi la certitude d’assister à de vraies courses… (Christophe A. Gaascht)