La course de côte du Ry des Glands fait un peu bande à part dans le calendrier. Elle est en effet la seule à se dérouler un samedi, toutes les autres ayant lieu le dimanche. Ce qui rappelle aux anciens qu’il fut une époque où ce type d’épreuve se disputait sur l’ensemble du week-end… Les concurrents ne s’y étaient en tout cas pas trompé, ayant rallié en nombre ce bel endroit situé entre Wellin et Redu.
Parti défendre ses chances au niveau européen à Braga au Portugal (il y a décroché une troisième 4ème place générale en autant de courses), Corentin Starck avait laissé sa succession vacante, lui qui avait éclaboussé de son talent l’édition 2022. Et si les premiers noms qui venaient à l’esprit pour la victoire étaient ceux de Jacky Gourdet, Daniel Allais ou Bruno Cazzoli, c’était oublier un peu vite qu’un certain Canio Marchione s’est donné de nouveaux moyens cette année. Exit le proto Osella PA21 à moteur de moto 1000cc, remplacé par un… Osella PA2000 à mécanique Honda 2 litres qu’il est allé 'apprendre' en France sur les extraordinaires tracés de Bagnols-Sabran, Col St-Pierre et Abreschviller. Résultat, celui qui ne fait pas son âge (il a 48 ans, vous lui en donnez 30…) a à ce point dominé son sujet sur un tracé qu’il découvrait, qu’il a signé à Redu la première victoire absolue de sa carrière, et la première également en catégorie 2 RACB ! Sans doute pas la dernière à en croire ses adversaires, dont certains étaient résignés dès avant le départ…
A l’image du Français Jacky Gourdet, champion de Belgique 2019, dont la sagesse n’a d’égale que sa longue expérience : "C’est comme avec Corentin l’an passé, même si j’ai un 3 litres, je savais que je me battrais pour le premier accessit...". Ce qu’il a parfaitement réussi à faire malgré les efforts de Pascual Perez (superbe 3ème général) et de Daniel Allais (1er D14, soit les F3). Au volant de son nouveau proto Nova NP01 1750 turbo, Bruno Cazzoli a complété le top5 final juste devant Jacques Marchal et sa Dallara F308 victorieuse en E2-SS17. Epinglons encore la 8ème place du revenant Frank Maas (ex-champion du Luxembourg 2008 et grand animateur des épreuves belges avec sa F3000) désormais au volant d’un proto Norma, la 10ème place du discret mais très rapide Dimitri Perpete qui a enlevé la classe CM13 (les protos à moteur de moto 1000cc) et la 11ème place de Christophe Figue qui a imposé son proto Radical SR4 à moteur Hayabusa en E2-SC19 devant l’autre Radical SR3 d’un débutant à ce niveau, Arnaud Leclerc, qui a enfin réalisé son rêve.
Du côté de la catégorie 1 réservée aux voitures fermées, Loïc Cordier (1er PF2) a imposé - comme d’habitude, est-on tenté d’écrire - sa nouvelle Porsche 992 GT3 Cup en surclassement, même par rapport à la Porsche 996 GT2R turbo de Frédéric Neff (1er PF1) de retour en Belgique après Sainte-Cécile fin 2022. Le sympathique Suisse a même dû s’employer pour garder l’avantage sur Quentin Guilbert et Eric Schwilden, qui en ont décousu pour la victoire en PF3, celle-ci revenant d’un cheveu à la Nissan Skyline face à la Peugeot 205 GTi. Derrière les spectaculaires Subaru et Mitsubishi façon 'BergCup' du team luxembourgeois Schilling emmenées par Charles Valentiny devant Cédric et Nico Schilling, on pointe encore Michel Fernandes, lauréat de la populeuse catégorie PF5 au volant de sa Peugeot 308 TCR, et la victoire à la Pyrrhus d’Eric Lejeune en PF4, puisque la Peugeot 306 est durement sortie de la route en dernière montée, rejoignant en cela la nouvelle Honda Civic Typ-R de Sébastien Starck, sorti dès les essais.
Enfin, la catégorie 3 historique est revenue à Gérard Brasseur dont la Martini MK42 n’a eu aucun mal à devancer la Fisher Fury du champion en titre Homère de Peuter et la frêle Lotus 51 FF du toujours fringant vétéran britannique Ian Gibson.
ASAF : Christophe Figue un an après !
Souvenez-vous : il y a un an ici-même, Christophe Figue effectuait son retour à la compétition au volant du Radical SR4 ex-Straga. Depuis, quelques victoires ont enrichi son palmarès, dont celle de ce samedi en Division 4, au terme d’une journée chargée, puisque le Namurois d’adoption était le seul pilote inscrit dans les deux épreuves, RACB et ASAF : "Et même si c’était un peu compliqué en pratique, je suis ravi de l’avoir fait. C’est un Track-Day en conditions course. Et pour le même prix, c’est dix fois plus concret !"
Vainqueur en classe 4-15, Didier Pirlet a poursuivi l’apprentissage de son proto Speads en terminant 4ème, dans les échappements des deux premiers kartcross emmenés par Joseph Ferro, le champion de la catégorie en titre et le local Valentin Dozot. A noter les trop rapides abandons de la jeune Mercedes Stock (moteur cassé) et de Julien Saussus dès la première montée d’essai.
Du côté des Divisions 1, 2 et 3, Christophe Le Nouvel (1er 3/12) retrouvait enfin le volant de sa Citroën AX 'spéciale côte' avec une mécanique révisée, mais toujours sans nouveaux pneus racing, de quoi ranger son matériel pour l’ultime montée. Ce qui ne l’a pas empêché de jouer loin devant la concurrence, seul Olivier Dubois (1er 3/13) étant parvenu à rester plus ou moins dans son sillage.
Et il s’en est fallu de peu qu’une deuxième AX monte sur le podium final puisque Julien Lupardi (1er 3/11) n’a échoué au cumul des deux meilleures montées qu’à moins de 8/10es de seconde de la Porsche 997 GT3 de Patrick Clajot.
Le top 5 est brillamment complété par un Romuald Thirion dont le coup de volant est bien secondé par une vaillante Opel Kadett GT/E aux motricité et puissance parfaites, de quoi surprendre Dan Dierckx et sa Mitsubishi Evo8 pour le gain de la classe 2/8 !
Malgré de nouveaux soucis de boîte sur leur géniale VW Cox (qui sera équipée d’ici peu d’une nouvelle boîte séquentielle, enfin arrivée) et deux montées au lieu de trois, les frères Close ont conservé de belles 7ème et 8ème places finales devant Michel Dubois et Ludo De Vocht qui referment le top10.
A noter les belles prestations dans les autres classes de cylindrée de Manu Chalon qui s’est défait de Quentin Barthelemy en 2/7, d’un brillant Julien Renauld qui classe la première 'petite voiture' (Peugeot 106 2/5) et de Ludovic Burnet, très proche du précédent au volant de sa Honda Civic lauréate en 2/6. Ajoutons le succès isolé de Laurent Morbois en 3/10 et la victoire aisée de Johan Darand en 1/2.
A noter, pour terminer, qu’après la récente annulation du sprint de la Principauté de Chimay, prévu ce 28 mai, le prochain rendez-vous est fixé le 18 juin à la course de côte d’Alle-sur-Semois. (Vincent Franssen & Com / Photos Sébastien China)