La 20ème édition du Rallye International de Bourgogne s'est donc terminée, dimanche, sur un nouveau succès de Christophe Vaison. Hubert Deferm aurait-il pu l'en empêcher et... empocher par la même occasion sa première victoire en terre bourguignonne ? Nul ne le saura jamais, suite à la sortie de route du champion de Belgique lors d'un test vendredi après-midi. Un forfait de dernière minute qui n'a toutefois pas empêché la forte colonie belge de briller. Notamment avec Bob Colsoul, 4ème et 1er Belge, mais également via Alain Depierreux, superbe 5ème et 1er en A8 (les WRC étant versées en A8W) pour sa première participation à l'épreuve. Le Namurois est la preuve vivante qu'il est possible de signer une performance de premier ordre tout en découvrant un terrain très différent de ce que les Belges rencontrent dans leur pays. Mais nos autres compatriotes présents à Chalon-sur Saône n'ont pas démérité. Voici les impressions de plusieurs d'entre eux.
Eric Cunin (7e & 2e en N4) : Dans le sillage de Depierreux, Cunin, qui découvrait également l'épreuve, a, lui aussi, offert un résultat de premier ordre à la Belgique avec la Mitsubishi Evo9 Gr.N ex-Van den Heuvel, seulement ralentie par un bris de cardan dans l'ES3 du samedi: « Au contraire d'Alain, j'ai été rassuré dès l'ES1 alors que je n'avais pu passer que 4 fois dans les spéciales. Et dimanche, on a mis les gaz et je suis parvenu à rester proche de ses temps. Je suis très heureux de ma performance! »
Yves Matton (13e & 4e en N4) : Resté 12 ans sans rouler, Yves Matton avait repris le volant en compétition à
l'occasion du dernier Rallye du Condroz. Avec la même Mitsubishi Evo9 Gr.N et le même copilote, Willy Klein, l'ex-responsable de Citroën Sport s'est situé un petit ton en-dessous de Depierreux et Cunin.
Yanick Bodson (15e & 1er en A7) : Quelque peu désarçonné par sa monture d'emprunt lors d'un test, le Bod's s'est rendu compte, dès les premières spéciales que sa Renault Clio RS Gr.A « made by Blaise » était en fait bien adaptée au terrain. Il a terminé en force, n'hésitant pas à monter des nouveaux pneus pour la dernière boucle afin de prendre le meilleur, de peu, sur Fred Tufano : « Sûr que je suis satisfait du résultat. 15ème et devant Tufano, je n'y aurais pas cru avant le départ. Au volant de cette Clio, j'ai signé les mêmes temps dans certaines spéciales qu'avec mon Audi, par exemple dans Chazeuil ! Je comprends mieux, à présent, pourquoi, en Belgique, Kris Princen me devançait parfois... »
Fred Tufano (16e & 1er en A7K): Longtemps meilleur Belge en deux roues motrices, Fred a perdu une place le
dimanche après-midi pour moins d'une seconde. Ce qui, victoire de classe en poche, ne le chagrinait pas : « En 5 ou 6 participations, c'est ma première arrivée. Alors oui, je suis très content comme ça. Surtout que j'ai terminé l'épreuve avec des pneus à l'agonie... »
Alain Renkin (18e & 3e en A8): Pour son retour à Chalon après de longues années d'absence, le policier belge n'a pas démérité même s'il n'a pu suivre le rythme des autres Mitsubishi de pointe. C'est que sa participation en Bourgogne constituait d'abord un cadeau d'anniversaire pour sa compagne, Anne-Catherine Dube... qui a disputé à cette occasion la première compétition automobile de sa vie! « Franchement, Anne-Catherine s'en est bien sortie. Déjà, lors de la prise de notes, elle n'était pas perdue et, en course, les notes tombaient au bon moment. Bien sûr, je n'ai pas pris tous les risques (même si certaines images ont montré qu'ils ont aussi offert un sacré spectacle !) car, de Chalon, on part directement en vacances ! »
Dominique Jullien (20e & 2e en A7): Engagé en Gr.A avec une Clio louée chez Blaise, Dominique s'est retrouvé, au départ, en Gr.N avant d'être reclassé, en fin d'épreuve, en Gr.A... avec une voiture dont l'équipage et le préparateur affirment qu'elle est conforme au Gr.N. : « Certains concurrents en N3 voyaient, apparemment, d'un mauvais oeil qu'on parvienne à s'immiscer parmi eux pour la lutte en tête. Je n'en peux rien si je me sentais bien au volant de cette Clio, que celle-ci fonctionnait très bien et que, samedi, grâce au système mis en place par la commission sportive de la FFSA, je n'ai pas dû subir un temps forfaitaire pénalisant quand le concurrent nous précédant, sorti dans l'ES3, nous a bloqués en spéciale... Cela dit, notre reclassement en Gr.A nous a permis de gagner une place à la classe puisqu'on finit 2es en A7 alors qu'on aurait terminé 3es en N3 ! »
Fernemont (39e & 1er en A6K) : Bien coaché par Cédric Pirotte qui officiait comme copilote, Adrian Fernemont n'a pas gaspillé sa première expérience à l'étranger en signant, tout le week-end, de très beaux chronos.
Smal (47e & 4e en GT10): Malgré une publicité d'enfer lors de l'édition 2008 (un magazine français spécialisé très connu avait consacré un gros reportage à la voiture), Hugues Smal n'avait pas trouvé de locataire pour son Porsche Cayman. Qu'à cela ne tienne, le préparateur-pilote a donc pris le volant lui-même: « On déguste mais on s'amuse bien! », résumait-il avec son sourire habituel.
Borlez (63e & 3e en A7): Au volant d'une Renault Clio RS Phase 1 plus proche d'une Gr.N que d'une Gr.A, Robert Borlez s'est bien tiré d'affaire : « Je ne disposais pourtant que d'une boîte de vitesses d'origine et de pneus conventionnels. Mais jamais plus je ne roulerai ici en pneus du commerce ! »
Henry (65e & 5e en GT10): Engagé au volant d'une Mini Cooper S, Julien Henry a failli ne pas prendre le départ de l'épreuve: « C'est André Juillet, l'organisateur, qui a convaincu les officiels de nous laisser partir. Ils ont laissé la voiture dans le Gr.GT mais ne promettent pas qu'on figurera au classement final... ». Arrivés au terme de l'épreuve, ils y figurent pourtant bien !
Lefebvre (66e & 5e en A6): Pour sa 5ème participation à Chalon, Richard Lefebvre avait délaissé sa VW Polo Gr.N pour une Citroën Saxo mini-Gr.A: « Il m'a fallu apprendre la voiture, d'autant plus qu'il s'agissait de mon premier rallye cette année. Hormis de petits soucis d'embrayage le premier jour, qui ont été réglés pour ce dimanche, tout s'est bien passé ».
Wynands (75e & 2e en FN2) : Comptant quelque 14 participations à son actif, Dany Wynands a disputé l'épreuve non pas avec son fidèle copilote Guy Seny mais bien la fille de celui-ci, Marine. « Cela s'est bien passé. Et notre petite Peugeot 106 a bien fonctionné même si, je l'avoue, j'aurais préféré aligner, comme l'an passé, mon Opel Kadett GT/E du Prov'Historic. Mais les commissaires techniques FFSA n'en veulent plus... »
Octave (82e & 8e en FN1): Il était content Philippe: contraint au rôle de spectateur l'an passé, le policier liégeois avait retrouvé l'habitacle de sa Suzuki Swift pour ce qui constituait sa 12e participation : « A nouveau, j'avais l'une des plus petites voitures engagées dans l'épreuve. L'une des plus vieilles sans doute aussi. Mais jamais je n'ai été dernier et j'ai laissé plusieurs voitures bien plus puissantes que la mienne derrière moi. Avec le fait de passer un excellent week-end en Bourgogne, cela suffit à mon bonheur ! »
Boelens (91e & 9e en F2014): Sans pouvoir suivre le rythme des Bodson et Jullien qui, il est vrai, n'avaient plus à découvrir l'épreuve, Stéphane Boelens a livré une prestation plus qu'honnête, pointant aux portes du top30 : « Quand j'ai vu les temps de certains le samedi, je me suis demandé où j'étais. Mais, ce dimanche, ça va mieux
même si la suspension ex-circuit de ma Clio, juste retarée, avoue ses limites et fait que la voiture se désunit
parfois... ». Sans doute la raison pour laquelle, à quelques kilomètres de l'arrivée, il est sorti de la route, abîmant sérieusement l'avant de sa Renault Clio F2000 et concédant un temps qui l'a renvoyé à la dernière place finale...
Geilenkirchen (Abandon): Venu pour s'amuser, Noël pointait à la 66e place générale quand le câble d'embrayage de sa C2 « Maxi Challenge » a cédé: « J'ai pu disputer ainsi l'ES7 mais il m'a été impossible de prendre le départ de l'ES8, situé en côte. Nous avons été contraints de renoncer... mais je suis rentré au centre de l'épreuve par la route ! »
Hagelstein (Abandon): Auteur d'un très correct 35e chrono dans la première spéciale du samedi, Patrick Hagelstein est sorti de la route dans la suivante. L'équipage a été emmené à l'hôpital pour un check up, à l'issue duquel Patrick est ressorti avec un doigt cassé à la main gauche. Dimanche, c'est la main bandée qu'il est venu saluer ses petits camarades: « Ca va, même si je suis déçu. J'ai aussi demandé à pouvoir rentrer en Belgique pour me faire opérer. Ce sera plus facile! »
Pour être complet, on ajoutera la 37e place de Franco Arlotti, la 64e de Patrick Bourgeois (4e en R3) et la 83e d'Olivier Bougard (3e en N2), ainsi que le retrait de Jean-François Petit le dimanche midi après avoir déjà perdu plus de 4 minutes dès le premier chrono du samedi. Enfin, on notera encore l'excellent travail et le superbe spectacle offerts par Laurent Molle (BMW M3 Gr.A), Julien Durbecq (BMW 330i) et Fabrice Fery (BMW Z8) qui complétaient l'équipe d'ouvreurs encore composée de Jean Ragnotti (Renault Clio V6) et de Christian Rigollet (Sierra Cosworth). (Com & Vincent Franssen)