Triste nouvelle que celle tombée au cours de la minuscule trêve des confiseurs de Speed Action. L'ex-pilote F1 Philippe Streiff est en effet décédé à l'âge de 67 ans. Pour rappel, depuis le 15 mars 1989, jour où il fut victime d'un effroyable accident lors de tests d'avant-saison au Brésil avec l'AGS F1 (bris de l'arceau de protection après des tonneaux), le Français était cloué dans un fauteuil. Ce qui ne l'a pas empêché par la suite de se distinguer de bien des façons, en organisant notamment les Masters Kart de Bercy et en restant impliqué de diverses façons en sport auto.
La carrière de Philippe Streiff est celle d'un certain jusqu'au-boutisme. Après avoir remporté l'un ou l'autre Volant et brillé dans ce qui était alors la Coupe de l'Avenir, il déboulait en Formule Renault (5ème du championnat de France), en F3 (2ème, 3ème puis 1er du championnat de France, plus une victoire en championnat d'Europe à Zolder), puis en F2, sous les couleurs de l'équipe AGS. 6ème puis 4ème du championnat d'Europe, face à des structures mieux fournies, il ne passe pas inaperçu, et quelques fidèles partenaires lui permettent d'accéder à la F1 en 1984, lors du Grand Prix du Portugal, au volant d'une troisième Renault (ab.).
L'année suivante, il passe en F3000, toujours avec AGS, sans résultats majeurs en dehors d'un podium. Entre-temps, le bouillant Andrea de Cesaris avait pulvérisé quelques Ligier F1, de quoi énerver le clan français, qui se tournait vers Streiff pour le remplacer. 10ème à Monza, 9ème à Spa, 8ème à Brands Hatch, Streiff décroche un premier podium à Adelaïde, en Australie... mais après s'être accroché avec son équipier Jacques Laffite ! Top,résultat, mais la manière n'y était pas nécessairement.
En 1985, le Français se retrouve chez Tyrrell, où la saison est décevante, avec une 6ème place à Brands Hatch et une 5ème à Adelaïde. Mais Renault quitte la F1 et Ken Tyrrell doit se rabattre sur le traditionnel moteur Cosworth. Résultat : une 4ème place à Hockenheim en 1986, et c'est tout !
C'est l'heure du retour à la maison, avec AGS et toujours le moteur Cosworth en 1988. La monoplace française est hélas fragile, et Streiff ne marque pas le moindre point. Alors que les choses prenaient une tournure plus favorable en vue de 1989, survenait l'accident au Brésil...
De la carrière de Philippe Streiff, on retiendra aussi ses deux podiums aux 24 Heures du Mans, avec une 2ème place sur Rondeau en 1981, puis un 3ème rang sur Porsche 956 en 1984.
C'est donc à l'âge de 67 ans que s'est éteint le pilote français, que nous avons eu le plaisir de rencontrer à quelques reprises. Et dont la volonté d'avancer et de réussir malgré le handicap était impressionnante...
A ses proches, Speed Action présente ses plus sincères condoléances... (Vincent Franssen)