Au moment où Sébastien Ogier (Toyota) s'est élancé dans la Power Stage, les jeux étaient faits ! Ayant légèrement anticipé le start, le Français écopait d'une pénalité de 10 secondes mettant Sébastien Loeb (Ford) hors de portée de son éternel adversaire... De manière totalement incroyable, Loeb, à près de 48 ans, de retour d'un Dakar terminé au 2ème rang, copiloté par une Isabelle Galmiche qui n'a pas la carrière de ses collègues, a signé lors de ce Rallye de Monté-Carlo une incroyable prestation ! Non seulement il a démontré aux nouvelles références du championnat du monde qu'ils ont encore un peu de travail avant de le renvoyer dans les livres d'histoire, mais son comportement, ses interviews, ses réactions durant ce rallye ont démontré qu'il est un incroyable champion, ce que personne n'a d'ailleurs jamais contesté...
Il s'en est néanmoins fallu de peu, puisque dans cette Power Stage, Ogier a devancé Loeb de 9 secondes pleines. La pénalité a bien sûr effacé cette différence, et le pilote Toyota avait du mal à cacher une certaine déception bien légitime. Il n'empêche, une fois encore, Ogier a démontré que même en fin de carrière régulière, il reste une sacrée référence. Reste maintenant à prendre connaissance de la suite de son programme...
Craig Breen (Ford) a vécu un week-end très solide, clôturé sur le podium final. Et quand on sait que ni Ogier, ni Loeb ne disputeront l'intégralité du championnat, cela explique le grand sourire sur le visage de l'Irlandais au dernier TCR. Breen a insisté sur le fait que ce résultat, et cette situation, sont le résultat d'un incroyable travail de son entourage ces derniers mois.
Après une première soirée catastrophique et une étape de vendredi difficile, Kalle Rovanperä (Toyota) a superbement redressé la barre durant le week-end, pour cueillir une rémunératrice 4ème place finale, non sans signer plusieurs scratches et prendre les 5 points du meilleur chrono dans la Power Stage ! L'avenir du WRC passera forcément par lui...
Confirmant l'excellente tenue des Ford Puma dès le coup d'envoi de la saison, Gus Greensmith clôture le top 5, non sans avoir signé son premier scratch en WRC. Ou quand l'expérience commence à faire la différence.
Si Thierry n'a pas été en mesure de rééditer le scratch du premier passage dans cette spéciale, il n'en a pas moins réalisé une opération satisfaisante au terme d'un week-end qu'il convient de qualifier de très compliqué... "J'ai tout donné !", était la seule conclusion de Neuville au TCR de la spéciale. Si on ajoute l'abandon de Tänak et le rallye en demi-teinte de Solberg, le bilan comptable est mauvais pour Hyundai, qui va déjà devoir se reprendre en Suède.
Quant à Elfyn Evans (Toyota), il repensera sans doute souvent à son erreur au cours de l'étape de samedi. Non seulement les images étaient impressionnantes, mais cette petite faute lui aura finalement coûté très cher, dès l'instant où il compte clairement parmi les candidats déclarés au titre cette saison.
En WRC2, l'ultime spéciale a permis à Grégoire Munster et Louis Louka (Hyundai) de signer le 2ème temps derrière Yohan Rossel ! Certes, le temps perdu suite à la crevaison de ce matin ne pouvait pas être repris à la régulière, mais le pilote belgo-luxembourgeois a tout simplement démontré sa pointe de vitesse et une belle intelligence dans la gestion de la course. On y reviendra.
C'est Andreas Mikkelsen (Skoda) qui remporte la catégorie devant le jeune Erik Cais (Ford), qui a concédé moins d'une minute sur l'ensemble du rallye, et qui s'impose chez les Juniors. Revenu de nulle part, Nikolay Gryazin (Skoda) a complété le podium, tandis que l'Américain Sean Johnston (Citroën) a conservé 5"5 de bon sur Grégoire Munster au final. Le fils de Bernard se classe 3ème meilleur Junior derrière Cais et Gryazin.
Bravo aussi à Freddy Loix et Pieter Tsjoen (Skoda), qui ont conquis la plus petite marche du podium en WRC2 Master Cup derrière l'Italie Miele (Skoda) et le Suisse Burri (VW). Ils ont été jusqu'au bout, et là est l'essentiel...
Cap sur la Suède pour une deuxième manche aussi atypique que le Monte-Carlo avec énormément d'enseignements pour les différentes équipes. On y reviendra là aussi... (Vincent Franssen)