Ils n’étaient que 19 au départ de ce dernier Grand Prix de la saison ; et pour cause Nikita Mazepin (Haas), controlé positif au coronavirus, était contraint à l’isolement. Cela n’influait en rien sur le début de grille avec Verstappen (Red Bull) et Hamilton (Mercedes) en première ligne. Et au jeu du meilleur départ, c’est Hamilton qui, malgré ses pneus Médiums, s’élançait le mieux.
L’explication entre les deux hommes avait lieu dès la première ligne droite, quand le Néerlandais plongeait au premier freinage et emmenait l’Anglais vers l’extérieur. Presqu’au contact, Hamilton choisissait de tirer tout-droit, coupait le virage et ressortait en tête, loin devant.
Red Bull réclamait une enquête, qui ne viendrait jamais, et Hamilton pouvait dérouler sa course. Au 10ème tour, la marge de la Mercedes était de 3’’5. Quand Verstappen décidait de s’arrêter au début du 14ème tour et ressortait 5ème, elle avait grandi à 6 secondes.
Pour contrer son adversaire, Hamilton s’arrêtait un tour plus tard et conservait 5 secondes d’avance, en étant cependant 2ème derrière Perez (Red Bull), 11 secondes devant.
Alors que Verstappen perdait quelques secondes derrière Sainz (Ferrari), le ‘’bouchon’’ Perez se mettait en action. Pourtant avec des pneus usés, le Mexicain réussissait à bloquer Hamilton plus d’un tour, lui faisant perdre presque 6 secondes, et permettait à Verstappen de revenir à moins de 2 secondes.
Mais c’était encore trop peu. Red Bull avait sacrifié sa dernière cartouche et Hamilton repartait devant.
Le 26ème tour scellait la carrière en F1 de Kimi Raikkonen (Alfa Romeo). En délicatesse avec ses freins, le Finlandais partait en tête-à-queue, réussissait à repartir pour abandonner au stand. Après 349 Grands Prix et un titre de champion du monde en 2007. Russell (Williams) était lui aussi contraint à l’abandon sur problèmes de transmission.
A mi-course, Hamilton conservait encore 3"6 d’avance, mais l’abandon de Giovinazzi (Alfa Romeo) entrainait une longue période de VSC. Verstappen en profitait pour un autre pari, changeant à nouveau ses pneus, ressortant à 17 secondes du leader avec encore 20 tours à courir.
En pneus neufs, Verstappen commençait à combler son écart, mais rapidement, l’écart se stabilisait entre les deux pilotes.
Tout semblait figé quand la sortie de piste de Nicholas Latifi (Williams) rebattait une dernière fois les cartes à 5 tours de la fin, qui imposait l'apparition de la Safety-Car, en regroupant le peloton.
Cinq tours interminables pour Hamilton et Verstappen, qui en avait profité pour chausser des pneus tendres.
Et finalement, la décision tombait : la course était relancée pour un tour.
Les cinq attardés s’écartaient laissant Hamilton (en pneus durs usés) à la portée de Verstappen (en tendres neufs).
L’issue du combat ne faisait guère de doute et dès la première épingle, le Néerlandais prenait le commandement. Sur les deux lignes droites, Hamilton tentait le tout pour le tout pour revenir à la hauteur de son rival, mais la Red Bull était trop forte.
Max Verstappen devenait le 34ème pilote champion du monde de F1.
Derrière ce duo hors des normes, les places d’honneur n’avaient que peu d’importance. Après l’abandon de Perez (mécanique), la 3ème place échouait à Carlos Sainz (Ferrari) devant le duo d’Alpha Tauri dans l’ordre Yuki Tsunoda/Pierre Gasly. Bottas, transparent ce dimanche, prenait la 6ème place devant Norris (McLaren), le duo d’Alpine Alonso/Ocon. Le dernier point allait à la Ferrari de Leclerc.
Les dernières places du classement revenaient à Vettel (Aston Martin), Ricciardo (McLaren), Stroll (Aston Martin) et Schumacher (Haas).
Ce classement permettait à Max Verstappen de remporter le championnat 2021 devant Lewis Hamilton, Valtteri Bottas et Sergio Perez. Avec son podium, Carlos Sainz passait sur le fil Lando Norris et Charles Leclerc pour la 5ème place.
Du côté des teams, Mercedes sauvait l’honneur devant Red Bull, Ferrari, McLaren, Alpine et Alpha Tauri, Aston Martin, Williams, Alfa Romeo et Haas. (René-Jean Labrique / Photo Fred Vautier)