Excellent médaillé d'argent aux récentes Rolex 24 de Daytona dans la catégorie GT, Marc Goossens vient de rentrer au pays. L'occasion pour lui de dresser le bilan de cette participation au coup d'envoi de la série Grand-Am 2012.
"Notre 2ème place constitue assurément un bon résultat, explique 'The Goose'. Aurions-nous pu faire mieux encore ? C'est difficile à dire. Vous savez, le règlement de la Grand-Am est assez particulier, avec toute une série de subterfuges, comme la règle du Lucky Dog, qui peuvent rapidement faire évoluer la situation. Parfois, le board du Grand-Am s'emmêle lui-même les pinceaux. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'au volant de la Porsche 911 GT3 Cup TRG, nous étions dans le coup tout le temps, jamais plus loin que le top 3 ou le top 5 général en GT, et ça, c'est très bien. Un incident avec le splitter nous a coûté un peu de temps. On devait procéder à son remplacement, sous peine de perdre jusqu'à 2 secondes au tour sur nos adversaires les plus rapides. Il nous a fallu attendre un Yellow pour le faire sans perdre trop de temps. Cela dit, la #44 et la #59, les autres Porsche de pointe, ont aussi abîmé leur splitter. Disons donc que c'était très serré, d'un bout à l'autre du week-end. On s'en est donc bien tiré..."
Il n'empêche, l'équipe TRG a donné la priorité à l'un des équipiers de Goossens lors des essais qualificatifs, et donc le premier relais de la course, ce qui, a priori et vu d'Europe, ressemblait à une grosse erreur tactique. "C'est bien sûr plus complexe et stratégique que ça, poursuit Marc. Pour marquer des points au championnat, un pilote doit accomplir au minimum... 30 minutes en course. Pour le team, vu le nombre d'engagés en GT, il apparaissait évident que le début de l'épreuve allait être assez remuant, et que les probabilités de Safety-Car étaient très élevées. Raison pour laquelle il a été décidé que Bertheau prendrait le départ, et disputerait donc les qualifs. Je tiens à préciser que ses chronos étaient en nette amélioration par rapport à l'an dernier. Et une fois encore, le règlement en Grand-Am permet de perdre un peu de temps, et de le récupérer rapidement, grâce au Lucky Dog, par exemple... Donc, cela ne nous posait aucun souci. Il n'y a pas eu de neutralisation, et le relais de Bertheau a été bon. Il est remonté plus tard dans l'auto, lorsque l'obscurité avait gagné le circuit, et là, il n'était plus trop à l'aise. Nous n'avons pas insisté, car il ne servait à rien de lui mettre la pression. Il ne faut donc pas charger Steve, il ne nous a nullement empêchés de rouler devant, et de prendre la tête de la catégorie à plusieurs reprises..."
Revenons à cette fameuse catégorie GT du Grand-Am, qui se déroule avec des bolides qui ne sont pas 'tout à fait' des GT3... "Disons que les Porsche dont ont dispose se rapprochent des Cup S que nous avons connues en Europe, pour ce qui est des performances. Par contre, je peux vous dire que les Audi et Ferrari présentes étaient de vraies GT3 aménagées à la sauce Grand-Am. Ce qui ne leur a pas trop réussi, d'ailleurs. Mais l'organisateur voulait attirer Audi et Ferrari, des marques importantes pour le marché américain, et ainsi concurrencer de manière plus efficace encore l'American Le Mans Series..."
Quant à la suite du programme de Goossens aux Etats-Unis, elle pourrait passer par deux autres épreuves... "Ma priorité reste ProSpeed Competition avec CPL Trans. Nous espérons disputer l'European Le Mans Series, et pourquoi pas la Blancpain Endurance Series. Si on y ajoute les 24 Heures du Mans, cela ferait un super chouette programme. Pour ce qui est des States, le team TRG m'a parlé des 12 Heures de Sebring, en ALMS et WEC, ainsi que des 6 Heures de Watkins Glen en Grand-Am, en renfort de Bertheau et Pumpelly. Mais tout cela doit encore être confirmé..."
En attendant, c'est sur le podium de Floride que Marc Goossens a entamé sa saison 2012. Well done, The Goose ! (Vincent Franssen)