Dans la foulée du Rallye de Catalunya Costa Daurada, manche espagnole du WRC2, l’équipe BMA de Bernard Munster a pris la direction de la Sardaigne, où a eu lieu tout au long de la semaine écoulée la première édition du Sardaigne Historic Rally organisé par Yves Loubet. Une épreuve réservée aux bolides du temps, dont les désormais incontournables Porsche 911 de la formation basée à Petit-Rechain. Six d’entre elles étaient au départ mardi dernier, prêtes à avaler certaines spéciales à la fois rapides et techniques, sur terre, de la joute italienne du Championnat du Monde des Rallyes. Cinq jours plus tard, ces six 911 BMA ont eu les honneurs du podium final, quatre d’entre elles se classant même dans le top 10 absolu !
"Pas de doute, Yves Loubet a réalisé du super boulot en Sardaigne, mettant sur pied une épreuve faisant la part belle au pilotage, avec des spéciales souvent superbes, explique Bernard Munster. En compagnie de Johan Gitsels, nous étions partis sur un faux rythme après notre expérience du très cassant Balkan Classic Rally. Le temps de chausser des pneus plus tendres que prévu et de comprendre le type de parcours qui nous était proposé, nous pointions dans le top 3 général, bien décidés à nous battre pour la gagne. Hélas, en effleurant un mur, nous avons cassé une rotule… et la roue concernée a repris sa liberté ! C’en était terminé pour cette étape, mais dès le lendemain, nous repartions en SupeRally, signant au total trois scratches, histoire de démontrer le potentiel de notre monture. Au bout du compte, l’abandon de l’Opel de Berenguer l’avant-dernier jour nous a même permis de remonter dans le top 10 général. Il y avait forcément moyen de faire mieux, mais ce sont les aléas de la course automobile…"
D’autant que dans les hautes sphères du classement, d’autres équipages BMA se sont chargés de mener l’estocade, à commencer par les Français Alain Deveza et Maxime Vilmot, 3èmes du classement final, à quelques secondes à peine des médaillés d’argent… "Pour moi, la Sardaigne est un des plus beaux rallyes après le Maroc, explique Deveza. Nous avons disputé des spéciales d’anthologie, même si avec mon copilote, l’objectif premier était d’atteindre l’arrivée. La triste expérience du Maroc l’an dernier nous a en effet incités à adopter un rythme plutôt conservateur, mais au fil des spéciales, l’osmose entre pilote, copilote et voiture est revenue. Nous terminons sur les talons de l’Escort d’Anto Wan, et en attaquant plus vite et plus tôt, on aurait sans doute pu accrocher la 2ème place. Mais là n’est pas l’essentiel. Une fois encore, le team BMA a été parfait, puisqu’à l’exception d’un câble d’accélérateur qui nous a coûté un maximum de 30… secondes, notre Porsche n’a pas rencontré le moindre souci. Comme en plus, l’ambiance était excellente durant la semaine, que demander de plus ? Une très chouette expérience, en tout cas…"
De toute grosse performance, il en a aussi été question pour les Français Gérard Brianti et Freddy Delorme, qui n’ont pas commis la moindre erreur, pointant continuellement dans le top 10 général pour achever l’épreuve en 6ème position, à une grosse minute du top 5. A la manière d’Alain Deveza, Brianti a pu se féliciter de la robustesse et du niveau de performance de sa Porsche 911 préparée en Belgique, le talent du pilote et l’homogénéité de l’équipage faisant le reste.
Pour Jean-Michel Martin et Vincent De Raikem, il s’agissait d’une première expérience au sein de l’équipe de Bernard Munster. Avec d’emblée un top 10 général, et même une 9ème place au bout des 19 spéciales… "Durant cette semaine, avec mon copilote, nous avons découvert un nouvel univers, explique le quadruple vainqueur des 24 Heures de Spa. Il y avait d’abord ces spéciales de Sardaigne, qui font la part belle au pilotage et mettent en exergue la pointe de vitesse des équipages jouant la gagne. C’était impressionnant, mais aussi très plaisant. L’adaptation était en outre facilitée par l’équipe BMA, qui est redoutable d’efficacité dans ces conditions. On profite pleinement de toute l’expérience de Bernard Munster sur ce genre d’épreuve, ce qui permet de se retrouver avec une voiture au comportement parfait pour ce parcours. Et comme en plus, la fiabilité était intégralement au rendez-vous, le résultat final est très positif. Vraiment, c’était une bonne semaine…"
Outre ces quatre équipages BMA, André Lausberg et Andrée Hansen avaient eux aussi bien des atouts dans leur jeu pour prétendre à un top 10. Une sortie de route sans gravité les a hélas contraints à repartir en SupeRally, avec les pénalités qui accompagnent cette procédure. Ce qui les a laissés au 16ème rang final, la course se déroulant sans le moindre souci une fois le duo de retour sur les spéciales…
Quant aux Français Philippe Vandromme et Frédéric Vivier, ce sont deux sorties de piste, pas graves non plus, qui les ont pénalisés. L’essentiel pour eux était dès lors d’acquérir un maximum d’expérience, ce que reflète leur position à l’arrivée de l’épreuve.
Signalons pour être complet qu’en plus de ces six voitures, BMA avait assuré la construction de la Porsche 911 que se partageaient Fred Bouvy et Eric Gressens, l’équipe de Bernard Munster n’hésitant d’ailleurs pas à donner un coup de main au duo lorsque ceux-ci rencontrèrent des soucis d’injection. C’est ça aussi, l’esprit des rallyes historiques…
Au sortir d’une période d’une intensité rare, le noyau dur de BMA va maintenant pouvoir préparer la finale du Championnat de Belgique des Rallyes, sur les routes condruziennes entourant Huy. Mais ça, c’est une autre histoire… (Vincent Franssen / Photos Appix-Media.com)