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Les histoires de Speed Action : quand la mort rôdait sur les circuits...

Monoplace 02-05-2020


 

En ce samedi soir, on poursuit la série des histoires de Speed Action avec une nouvelle contribution de notre collaborateur Christophe A. Gaascht. Qui revient sur une période très délicate du sport automobile, entre les années '50 et '70. Le nombre d'accidents était en effet important, comme en témoigne ce récit du Grand Prix de Belgique 1960. Epreuve de funeste mémoire... 

 

"L’édition du Grand Prix de Belgique 1960, disputée à Francorchamps, fut dramatique et cela tout au long du week-end. Les voitures de course étaient légères et terriblement fragiles; le décor, par son aspect inhospitalier, était lui-même interpellant. Totalement dépourvu de protections, les abords de la piste faisaient frémir, ravins, arbres, pylônes et maisons situées au ras de la piste constituant la toile de fond des circuits routiers de l’époque.

 

C’est lors des essais que Stirling Moss a la désagréable surprise de sortir de la piste. Son arbre de roue se brise alors qu’il négocie en appui la longue courbe de Burnenville. La vitesse à cet endroit avoisine les 240 km/h. Après avoir effectué une série de pirouettes, la Lotus 18 du Britannique percute un talus et éjecte son infortuné conducteur. Elle rebondit ensuite de l’autre côté de la piste. Stirling est emmené à la clinique de Malmedy, il souffre d’une fracture du nez et de la jambe.

 

Quelques instants plus tard, la Lotus 18 de Michael Taylor rate le virage des Carrières et file tout droit. La machine se disloque contre une série d’épicéas. La rupture de la colonne de direction est la cause de cette brutale escapade. Taylor est dégagé de l’épave par les commissaires de piste; il souffre de multiples fractures. C’est suite à cet accident que le gaillard met un terme à sa carrière de pilote de Grand Prix. Il intente et gagne ensuite un procès à l’encontre de Lotus, car il n’a pu accepter la légèreté de conception de sa voiture.

 

La course disputée le dimanche prend une tournure encore plus dramatique, Chris Bristow (Cooper Yeoman Crédit), alors en pleine bagarre avec l’impétueux Willy Mairesse (Ferrari Dino), effectue une impressionnante série de tonneaux dans le virage de Burnenville. C’est un corps sans vie qui est relevé par les commissaires de piste. Comble de l’horreur, le pilote anglais a été purement et simplement décapité !

 

Quelques tours plus tard, c’est Alan Stacey, un titulaire du Team Lotus, qui s’abime à la sortie du virage de Malmedy. Selon la version officielle, le pilote a été touché au visage par un oiseau. Mais un témoin occulaire dément cette hypothèse. Il aurait clairement vu la Lotus 18 décrire brutalement un angle droit et disparaitre à l’intérieur de la courbe, dans une prairie située en contre-bas. Cette trajectoire inhabituelle peut avoir été provoquée par une rupture de la suspension ou de la colonne de direction. Stacey est éjecté dans un taillis, et quand les secours arrivent, il est déjà trop tard. La Lotus flambe quelques mètres plus loin, boutant le feu à la pâture, au grand dam du fermier Auguste Dombret, furieux de voir son fourrage réduit à l’état de cendres !

 

Le lendemain, René Bovy, alors secrétaire communal de Francorchamps (mais aussi secrétaire de l’intercommunale du circuit de Francorchamps), reçoit Colin Chapman venu pour déclarer le décès de son pilote. Bovy demande de préciser les causes de l’accident et avance adroitement la thèse d’une défaillance mécanique. Chapman coupe court et répond : "On ne le saura jamais, pour moi, c’est un oiseau qui a assommé Alan !". Il est clair que des rumeurs planent dans le paddock de Francorchamps, concernant la fragilité récurrente des Lotus !

 

Colin Chapman perce des trous dans les pièces, afin d’en réduire le poids. Cette manie a conduit au drame bien des pilotes… La liste à elle seule est éloquente : Alan Stacey, Jim Clark et  Jochen Rindt, soit un néophyte et deux champions du monde de Formule 1, ont perdu la vie au volant d’une Lotus…

 

Ce week-end de juin 1960 fut terriblement cruel et nous fait inévitablement penser à celui de mai 1994, où à Imola, Ayrton Senna et Roland Ratzenberger ont perdu la vie. Motorsport is Dangerous." 

 

Une véritable loi des séries s'était abattue sur Francorchamps lors du Grand Prix 1960. Merci à Christophe pour ce rappel qui fait aussi partie de l'histoire, et qui pose bien des questions sur les conditions de course sur le grand circuit... 

 

Si vous aussi vous souhaitez nous envoyer un souvenir, une anecdote, un billet d'humeur en lien avec 'votre Francorchamps', avec une petite photo pour illustrer le tout, une seule adresse mail : vfranssen@cybernet.be. A très vite... (Vincent Franssen)  



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