logo speedaction tv

Speed Action TV


 Retour

Les histoires de Speed Action : les Tornaco, gentilhommes du volant...

Divers 25-04-2020


 

Et si on rembobinait le film au tout début ? Afin de faire plus ample connaissance avec celui qui a remporté la toute première course organisée sur le Circuit de Spa-Francorchamps. Un récit signé Christophe A. Gaascht... 

 

"A l’aube du 20ème siècle, l’automobile encore balbutiante est l’accessoire favori des sportsmen. Le baron Raymond de Tornaco n’échappe pas à cette frénésie. Pilote talentueux, il se distingue en 1922 en remportant la première course disputée sur le circuit de Francorchamps, à la création duquel il a également contribué. Ayant à son bord son fidèle mécanicien Barthélemy Bruyère, il pilote une Impéria  Abadal sans soupape, construite à Nessonvaux-lez-Liège. L’année suivante, Raymond, associé à Paul Gros sur Bignan, participe au tout premier Grand Prix d’Endurance des 24 Heures du Mans. Au terme d’une course sans souci, il termine à une honorable 3ème place (1er de catégorie) et lance la fantastique épopée des Belges au Mans.

 

On retrouve encore son nom dans quelques palmarès : vainqueur de la Coupe de l’Automobile Club de Spa, dans le cadre du Meeting de Spa en juin 1923, 10ème des 24 Heures du Mans en 1924 avec Francis Barthélemy sur Bignan, et 3ème avec Barthélemy sur Bignan des premières 24 Heures de Francorchamps en juillet 1924.

 

Dans l’immédiat après guerre, son fils Charles est aussi séduit par la griserie de la vitesse. Ce gentilhomme insouciant incarne à merveille la jeunesse dorée de son temps. A cette époque, il rencontre un certain Jacques Swaters (qui devient en 1953 importateur belge Ferrari) ; les deux hommes sont avides de sensations fortes, et avec leur physique de jeunes premiers, ils choisissent la compétition automobile comme sport favori. En 1950, ils créent l’Ecurie Belgique et engagent une Véritas Météor. La voiture est peinte en jaune, couleur attribuée à la Belgique en compétition à l’époque où les plus prestigieuses courses automobiles se couraient souvent par équipes nationales.

 

Cette association est inspirée par l’Ecurie Belge, fondée par John Claes quelques années plus tôt. Claes dispute les Grands Prix du tout jeune championnat du monde de Formule 1, et pour ce faire, le pilote Bruxellois a acheté une Talbot Lago, un des maîtres achats de l’époque.

 

En 1951, l’Ecurie Belgique intègre Roger Laurent, industriel et ancien pilote motocycliste, ainsi qu'André Pilette, un jeune plein de promesses. André est le fils de Théodore Pilette, qui était lui aussi pilote de course avant la première guerre mondiale.

 

Les quatre hommes achètent en co-propriété une Talbot Lago, qu’ils pilotent à tour de rôle dans les épreuves de Formule 1. Afin de récolter quelques deniers, les compères organisent le 1er février 1952, le ‘Bal du Volant’, événement mondain par excellence, dans le cadre de l’Etrier Belge, avenue du Vert Chasseur à Bruxelles. Le parterre y est constitué par la noblesse belge et des industriels de haut vol. Un luxueux carnet de bal est proposé aux invités, les grandes maisons de la capitale se bousculent pour figurer dans ses pages, où sont relatés les succès de la jeune Ecurie.

 

Quelques semaines plus tard, Jacques Swaters change le nom de l’écurie : elle s’appellera désormais Ecurie Francorchamps. Ce choix est bienvenu, surtout pour les organisateurs étrangers, qui se mélangeaient les pinceaux avec ces écuries aux noms si semblables (Ecurie Belge / Ecurie Belgique).

 

A la Pentecôte, Swaters prend livraison à Maranello d’une magnifique Ferrari 500 F2 jaune. Il la ramène par la route et se rend directement à Chimay pour disputer le Grand Prix des Frontières. C’est Roger Laurent qui prend le volant et se classe deuxième derrière Paul Frère sur HWM.

 

Les sociétaires prennent part à des compétitions hors-championnat, mais aussi aux Grand Prix de F1 où les Formules 2 sont admises. Charles de Tornaco participe avec la Ferrari à deux épreuves de F1 en 1952 : le Grand-Prix des Pays Bas (abandon) et le Grand-Prix de Belgique, où il termine 7ème. Laurent et de Tornaco sont ensuite engagés aux 24 Heures du Mans 1953, sur une Jaguar type C, et s’y classent à la 9ème place. Charles de Tornaco dispute sa dernière course de Formule 2 à Cadours (Ferrari 500) et y termine 5ème.

 

Le 19 septembre 1953, il est pilote titulaire de la Ferrari 500 pour le Grand Prix de Modena. C’est lors des essais que le drame éclate ; la voiture jaune sort de la route, le Baron brabançon est grièvement blessé à la tête et au cou. Les secours, pratiquement inexistants, tardent à venir et c’est dans les bras de Jacques Swaters, son ami de toujours, que Charles rend un dernier soupir. Il vient à peine d’avoir 26 ans.

 

Dans le 'Livre Jaune de l’Equipe Nationale Belge' publié en 1955, un article rend hommage à Charles de Tornaco, 'Il aurait dû faire partie de cette formation !'"

 

C'était le temps des pionniers, des gentlemen-drivers, des gentilhommes du volant... (Vincent Franssen & Christophe Gaascht)



Spa Racing

Communication & TV Production


© SpeedActionTV 2024 Tous droits réservés. Site créé par Cybernet