Les spectateurs des 12 Heures de Spa s'en souviennent, alors que les bolides prenaient position sur la grille de départ, un groupe de commissaires de piste avait fait entendre sa voix afin de faire part de son mécontentement au sujet de la gestion des calendriers des courses auto et moto en Belgique. Gestion se traduisant par une multiplication d'événements chaque week-end, et donc une dispersion des commissaires, qui ne sont jamais assez nombreux pour assurer une sécurité optimale des concurrents.
Les horaires auxquels doivent se soumettre ces commissaires sont en outre indécents, et compromettent également la bonne sécurité des épreuves...
Nous vous livrons ici l'intégralité d'une lettre ouverte que les commissaires de piste, de stand et de route ont adressé aux instances dirigeantes des sports mécaniques dans notre pays, avec copie à la presse. Et comme le mentionne le premier paragraphe, sans les commissaires, point de course... A bon entendeur... (Vincent Franssen)
Lettre ouverte des commissaires de piste, de stand et de route
Les Sports Moteurs en danger, en Belgique….
Notre pays compte un grand nombre de disciplines, allant du SuperMoto, à la Formule 1, et en passant par le rallye, les courses d’endurance autos ou motos.
Toutes ces épreuves sont menacées de disparaître à court terme !!!
Non pas menacées par les Ecolos, ou par des permis d’exploitation, ou par d’autres raisons technico-politico-économiques, mais par une menace bien plus insidieuse et difficile à contrôler.
Cette menace, c’est simplement le manque de commissaires tant de piste que de stand, ou de rallye, et ce aussi bien pour les épreuves motos que voitures.
En effet, les volontaires que nous sommes deviennent très difficile à trouver…
Les raisons principales de ce manque de commissaires sont simples.
Des horaires impossibles a tenir avec des épreuves se terminant au beau milieu de la nuit, et reprise à l’aube, des calendriers chargés, qui font que parfois certains week-ends, il y a 3 épreuves autos et 2 motos les mêmes jours, le manque de respect de certains organisateurs envers les commissaires bénévoles, le manque d’intérêt pour des journées ou sont organisées des courses de 90’ ou plus avec 10 ou 13 autos, etc. Les Incentives en fin de journées, juste pour faire plaisir a quelqu’un et qui font que les journées se terminent a 20h00, ou plus et ce dès le vendredi.
La moyenne d’âge des commissaires dépasse largement les 45 ans et ce pour l’ensemble des équipes… Peu ou pas de jeunes pour assurer la relève, tant ils sont peu motivés par l’ensemble du contexte et le manque de rétribution…
Nous, commissaires, sommes bénévoles, seule la passion nous fait encore venir au bord des circuits, mais le ras le bol et la lassitude gagne du terrain lentement mais surement, et nous ne sommes pas loin de la rupture. En effet, par deux fois déjà cette année, deux épreuves ont été menacées. Lors des 12 heures BTCS, des commissaires se sont exprimés en "bloquant" la grille de départ avant l’épreuve; aux 4 Heures Classics Bike, l’épreuve a bien failli être annulée tant les commissaires étaient peu nombreux et les journées se sont déroulées "à la limite", et avec un dispositif sécurité, minimaliste…
Régulièrement, pour certaines courses à Francorchamps, c’est simplement 10 des 31 postes qui ne sont pas couverts, et ce n’est pas dû aux gestionnaires du circuit, mais bien au cumul des épreuves et au timing trop étriqué et souvent juste pour "rentabiliser" les journées. Zolder, Mettet et les rallyes rencontrent les mêmes difficultés.
Nous ne sommes pas loin de la rupture complète. Certaines personnes pensent que le simple fait de diminuer le nombre de commissaires par poste serait la solution… Par expérience, nous commissaires savons que cette solution est la pire, et que la désaffection serait encore plus importante, car la charge des prestations des bénévoles que nous sommes deviendrait simplement impossible à gérer et assumer. Que ces penseurs fassent ce qu'ils ont à faire et qu’ils assument ensuite les effets de cette décision. D’autres souhaiteraient "professionnaliser" un hobby, mais quel organisateur est capable de payer lois sociales, taxes et salaires, même pour une centaine de "pros" ?
Les sports moteurs sont réellement en danger, mais plus grave c’est tout l’environnement professionnel qui pourrait subir les conséquences de l’annulation de certaines épreuves, Ce qui n’est pas loin d’arriver.
Il va falloir tenir compte de ce paramètre essentiel, pour l’avenir.
Ce texte va devenir une "lettre ouverte", et sera communiqué a divers responsables, organisateurs, FMB, RACB, circuits, presse etc….
Il est plus que temps de réagir, nous qui sommes les sans-titre, les sans-grade, mais les essentiels des sports mécaniques, mais qui sommes aussi présents juste par passion.
Respectueusement à tous ceux qui voudront bien lire cette lettre.
Serge NOEL, Président, de l’Amicale des commissaires du Circuit de Spa Francorchamps
Commissaire licencier A, de 1976 à 1983 et de 1988 à ce jour.
Et simplement passionné !!!!