A l’ASAF, cela fait bien longtemps que les kart-cross ont droit de cité. En tout-terrain, dans les épreuves du même nom, associés à l’autocross, mais également sur l’asphalte, en course de côte, où ces drôles de petits engins sont toujours très attendus pour le spectacle qu’ils offrent. Il était donc tentant d’opérer un rapprochement, façon Rallycross, surtout depuis l’apparition de la nouvelle catégorie Cross Car voulue par la FIA. Quelques appels du pied de pilotes et/ou distributeurs et une commission a été créée début de cette année à l’ASAF, chargée d’établir un règlement. Avec un premier test grandeur nature en août dernier en incluant le… 'Rally Kart Cross' dans l’épreuve d’autocross et kartcross de Hives.
Mais dimanche dernier, le RKX avait droit à sa propre épreuve : "Un meeting organisé en moins d’un mois, témoignaient Jean-Fred Colignon, instigateur, et Jérôme Jadot, responsable de la commission au sein de la fédération francophone du sport automobile. Grâce à de bons contacts noués lors de l’Escort Rally Spécial ; un club dynamique (l’Ecurie Les Volants, organisateur officiel) et des bonnes volontés..."
Devant un public aussi large que ravi, sur un tracé de quelque 1200 mètres, qui a fait l’unanimité en mêlant habilement asphalte, belle terre, voire cendrée, mais aussi passages rapides ou plus techniques, des pilotes de tous horizons s’en sont donnés à cœur joie tout au long d’une journée rythmée par les manches qualificatives, demi-finales et finales.
Du côté des Juniors (12-16 ans), Emilien Allart faisait déjà figure de vainqueur après avoir remporté les trois manches face à Andréas Swinnen, mais ce dernier avait bien caché son jeu et, à la faveur du Joker Lap, lui a brûlé la politesse en finale pour l’emporter également au général confondu. Les deux gamins ont d’évidentes aptitudes. La relève est-elle en route ?
En Open 500, où l’on retrouvait aussi bien des karts mus par des mécaniques de moto (bicylindre 500cc d’origine Honda ou Kawa) que par de vaillants moteurs de 2CV, Philippe Doly était le plus fort mais Jérémy Hayot et Lucas Humbert, qui l’ont accompagné sur le podium final, n’ont pas démérité avec leur moulin Citroën !
La catégorie Super Sprint - celle des châssis FIA et des mécaniques moto de 650cc 4 cylindres ou 850cc 3 cylindres - était très attendue, d’autant que les candidats à la victoire étaient nombreux et répartis dans trois séries différentes. A l’issue des qualifications, Mathieu Lapaille avait déjà perdu gros (abandon en Q1) malgré deux autres succès partiels. Dans les demi-finales, Jérôme Nicolas et Wanick Rousseau (début d’incendie) devaient abandonner tandis qu’Anthony Milone, l’un des spécialistes de la côte présents avec Denis Delrue, et Xavier Bayard s’imposaient. Ce dernier, armé d’un 850cc très efficace sur la terre, signait un nouveau festival dans la finale, pour s’imposer largement au général confondu devant Eric Borguet (600) et Milone (850).
A noter également la belle histoire survenue à l’ex-rallyman Ronnie Grauwels qui, après une demi-finale en… demi-teinte, avait déjà rangé son matériel, croyant être éliminé et qui rappelé d’urgence s’en est allé cueillir une magnifique 3ème place en finale (4ème au général confondu).
Enfin, la catégorie Open 600 (châssis libres, moteurs 650/4 ou 850/3), très fréquentée elle aussi, a vu des récitals de Christophe Pauchet et Stany Larock dans les qualifications (un 3 sur 3 pour chacun) avant d’être éliminés (train avant ouvert pour Larock en demi-finale ; sortie de Pauchet, ébloui par le soleil, en finale alors qu’il s’acheminait vers la 2ème place). Et si les Delrue, Parmentier et Damsin ont aussi connu des succès partiels, Julien Echer et Colin Gallet les ont relayés en demi-finales, ce dernier s’imposant également très facilement en finale pour l’emporter au général confondu.
A l’issue de l’épreuve, Jean-Fred Colignon rayonnait : "Franchement, je ne regrette pas de m’être lancé. Tous les pilotes et de nombreux suiveurs sont venus nous remercier. Bernard Hayez, le président de l’ASAF, était enchanté. Même s’il y a évidemment des choses à corriger ou peaufiner, ça s’est trop bien passé pour qu’il n’y ait pas de suite. On a plein d’idées pour développer la discipline et tout le monde nous encourage à poursuivre. D’ailleurs, les responsables du circuit m’ont déjà dit qu’eux-mêmes et les autorités communales étaient prêts à renouveler l’expérience. C’est super motivant !" (Vincent Franssen & Com / Photos Fred Zielonka)