Cette fois, le Rallye de Monte-Carlo a retrouvé sa légendaire difficulté, et il a suffi d'une seule spéciale, le deuxième passage dans Saint Jean en Royans, pour que les six premières spéciales soient oubliées, et que l'épreuve rebondisse allègrement !
Dans les conditions extrêmement difficiles de la fin de la spéciale, tous les utilisateurs de pneus slicks (il y en avait !!!), intermédiaires ou neige sans clous en ont bavé, et les écarts sont devenus très impressionnants. En gros, chez Peugeot, on a tout compris, et chez Skoda, on est passé à travers...
A commencer par Juho Hänninen (Skoda), qui a concédé près de 2 minutes en une seule spéciale, de quoi lui faire perdre son beau leadership. Le Finlandais a affronté la grosse neige de fin de spéciale en intermédaires, et même s'il est le champion IRC en titre, dans ces conditions, point de salut. Les autres victimes majeures étaient Petter Solberg (Peugeot), qui a été victime d'une petite sortie de route (1'49" perdues) et Jan Kopecky (1'14" perdues).
Par contre, tout a parfaitement fonctionné pour Bryan Bouffier (Peugeot), qui a signé son 2ème scratch d'affilée, en devançant les autres Peugeot de François Delecour, à qui on ne l'a fait pas sur le Monte-Carlo, Guy Wilks et Stéphane Sarrazin.
Résultat : Bouffier se hissait aux commandes du classement général, avec 3"1 de bon sur Sarrazin. Quant à Freddy Loix, il était le plus adroit des pilotes Skoda, ce qui lui permettait de rester au 3ème rang, à 4"2 à peine du leader, et 12"4 devant Juho Hänninen.
Papy fait de la résistance !
Comme annoncé, la 8ème spéciale, soit le deuxième passage dans le Col de Gaudissart, était tout simplement terrible, et totalement enneigé. Or, le seul pilote à avoir misé sur quatre pneus cloutés, c'est... François Delecour ! L'ex-star du mondial s'offrait dès lors le scratch et la 2ème place du général. Le pilote de la 207 S2000 Enjolras Racing devançait Bouffier de 27 secondes, mais le leader du rallye a fauté en première partie de spéciale, endommageant l'arrière de sa monture. Il a assuré par la suite, n'étant équipé que de deux pneus cloutés. Il repartira ce vendredi avec une bonne avance, prêt à créer la toute grosse surprise.
Une fois encore, Guy Wilks a limité la casse sur la rescapée des Peugeot Kronos, avec un bon 3ème chrono, devant un Freddy Loix qui fut une fois encore le plus rapide du clan Skoda... en dépit d'une crevaison en fin de parcours, après avoir heurté une pierre ! Mais après une première boucle très délicate à la mi-journée, Loix s'est superbement rattrapé, faisant preuve de maestria dans ces conditions. Il pointe désormais au 3ème rang général, à 37"5 de François Delecour.
Comme dans Saint Jean en Royans, Juho Hänninen (Skoda) a copieusement dégusté, concédant cette fois 2'46"2, tandis que Petter Solberg (Peugeot) s'en mangeait plus de 3, estimant la situation tout simplement incroyable et impossible.
Pour Julien Maurin (Ford), des ennuis de transmission se sont ajoutés au mauvais choix de pneus. Pire encore pour Jan Kopecky (Skoda) et Jean-Sébastien Vigion (Peugeot), qui ont affronté l'enfer blanc en slicks ! Le Tchèque bombardait son team-manager, tandis que le Français épatait la galerie par ses commentaires : "Incroyable, je dois être le seul pilote au monde à me retrouver en slicks dans de telles conditions ! Je pourrais au moins dire que je l'ai fait ! Mais c'est totalement débile. Qu'est-ce qui nous a pris de faire ce choix de pneus absolument loufoque !"
Ce vendredi, le Monte-Carlo s'offrira une première spéciale matinale avant une très longue pause. Les concurrents repartiront en début de soirée, pour Lantosque-Lucéram et Moulinet-La Bollène-Vésubie, sur le coup de 19 heures. Ensuite, ce sera la Nuit du Turini, avec un deuxième passage dans ces mêmes spéciales, que l'on annonce d'ores et déjà enneigées.
Conclusion : même si Bouffier, Delecour, Loix, Wilks et Sarrazin monopolisent pour l'heure le top 5, rien n'est fait, et la moindre erreur, notamment dans le choix des pneus, peut se payer cash. Un Monte-Carlo vrai de vrai, en quelque sorte... (Vincent Franssen)
IRC / Monte-Carlo / Classement général après ES8
1. Bouffier-Panseri (Peugeot 207 S2000), 2h14'38"8
2. Delecour-Savignoni (Peugeot 207 S2000), à 28"0
3. Loix-Miclotte (Skoda Fabia S2000), à 1'05"5
4. Wilks-Pugh (Peugeot 207 S2000), à 1'20"5
5. Sarrazin-Renucci (Peugeot 207 S2000), à 1'41"1
6. Hänninen-Markkula (Skoda Fabia S2000), à 2'35"7
7. Solberg-Patterson (Peugeot 207 S2000), à 3'49"1
8. Vouilloz-Veillas (Skoda Fabia S2000), à 5'31"0
9. Kopecky-Stary (Skoda Fabia S2000), à 7'51"7
10. Gardemeister-Tuominen (Peugeot 207 S2000), à 7'52"7
11. Basso-Dotta (Peugeot 207 S2000), à 9'15"9
12. Caffi-Peroglio (Skoda Fabia S2000), à 9'23"4
13. Gonon-Arlettaz (Subaru Impreza WRX), à 10'11"0
14. Maurin-Ural (Ford Fiesta S2000), à 10'43"2
15. Vigion-Yvernault (Peugeot 207 S2000), à 17'33"8