La seconde journée du Pesage s’est déroulée sous un soleil radieux, devant un parterre composé d’une foule compacte. Les Posrche 963 Hypercar ont fait une entrée remarquée, décorées de façon magistrale, avec des motifs rappelant les 75 ans d’histoires sportives de la marque, jalonnées de succès incroyables. On pouvait distinguer pèle-mêle le rouge et le blanc de la première victoire au Mans (1970), les liserés du célèbre cigaretter qui ont habillés la Porsche 956 de la sixième victoire de Jacky Ickx (1982), la robe chatoyante d’un fabriquant de vermouth célèbre dans les courses des années 70’, mais aussi le bleu ciel barré d’orange d’un pétrolier. Avec cet anniversaire, Porsche entend bien damner le pion à Toyota qui fait incontestablement figure d’écurie à battre.
Notre compatriote Laurens Vanthoor est convaincu qu’il y a une sacrée carte à jouer : "Nous allons clairement viser la victoire, malgré le fait que nous avons du travail pour y parvenir. Nous ne sommes pas favoris mais nous allons faire le maximum. Et puis ce serait sympa d’accrocher un succès supplémentaire, pour fêter dignement le jubilé de la marque de Stuttgart, dans le cadre du centenaire d’une épreuve qui a apporté une myriade de lauriers à l’usine Porsche."
Toyota Gazoo Racing y allait également de ses symboles avec un motif représentant des fleurs de cerisiers issues d’une coutume japonaise. Concernant les chances de victoire, Pascal Vasselon se montre tout en nuances, ne désirant pas vendre la peau de l’ours : "Loin de nous l’idée de débarquer en terrain conquis, car c’est un jardin où tout est remis en question. Nous devons tenir compte de l’affluence de nouveaux constructeurs, fermement décidés à ne pas lâcher le morceau. Avec la venue de ces compétiteurs, les perspectives sont moins ouvertes pour nous. Bien sûr, nous avons de l’expérience et des équipages de première force. Mais cela ne suffit pas."
A la question de savoir quel serait l’avenir de la marque nipponne, Vasselon est clair : "Nous étudions toutes les solutions d’avenir, à commencer par l’hydrogène, un prototype est à l’essai depuis un an. Il est certain que nous sommes irrésistiblement tournés vers l’avenir et le futur est précisément axé sur l’étude de nouvelles technologies, c’est l’essence même de la course automobile qui est depuis toujours tournée vers le progrès et l’amélioration permanente."
Concernant le présent, le directeur technique poursuit : "Nous travaillons à l’amélioration de la fiabilité depuis Spa. Nous ne pouvons plus développer la performance d’une manière significative, il y a des limites qui ne peuvent plus être franchies, nous nous bornons à corriger l’aéro et ajuster les suspensions."
Au sujet de la tactique, la réponse est évasive : "Je ne souhaite pas en parler, mais il est certain que nous disposons d’une solide banque de données. Les tests au Circuit Paul Ricard et à Aragon nous permettent de bien cibler la situation, mais la journée test nous donnera l’occasion de peaufiner les réglages. Nous ne nous mettons pas de pression particulière, le contexte lié au centenaire des 24 Heures nous incite à être prudent avec l’emploi du temps des pilotes, car les sollicitations ne manquent pas. A nous de les protéger et de faire preuve de discernement."
Quid des Ferrari qui ont prouvés leur potentiel, de Cadillac qui affiche de sacrées ambitions, de Glikenhaus qui constitue une belle inconnue et pourquoi pas de Peugeot ? Cette épreuve diabolique a déjà prouvé par le passé que la situation pouvait se renverser d’une manière inattendue et Toyota ne nous contredira pas à ce sujet… Réponse le 11 juin prochain sur le coup de 16 heures.
Pour en revenir à seconde la journée du Pesage, elle s’est clôturée magistralement par une démonstration en centre-ville où quelques bolides ont pris possession des rues. Encore une idée de l’ACO pour commémorer un siècle d’effort, au service du progrès et de la mobilité. Place à la journée officielle de tests... (Christophe A. Gaascht)