logo speedaction tv

Speed Action TV


 Retour

La Fédération Belge des Véhicules Anciens interpelle Di Antonio

Historic 30-10-2017


 

Le moins que l’on puisse dire et écrire, c’est que notre réaction à la proposition du Ministre régional de la Sécurité routière Carlo Di Antonio d’introduire un contrôle technique tous les ans ou tous les deux aux 50.000 ‘oldtimers’ et ‘youngtimers’ immatriculés en Belgique a fait du bruit. Rien que sur notre page Facebook, vous avez été plus de 37.000 à avoir vu l’article, résultat de quelque 220 partages. Et ce week-end, plusieurs d’entre vous n’ont pas manqué de nous parler de ce dossier au hasard des rencontres.  

 

Dans le premier article consacré au sujet, nous interpellions la FBVA, Fédération Belge des Véhicules Anciens, afin qu’elle sorte du bois, donne son avis sur la question, et intervienne auprès du Ministre wallon pour lui apporter un complément d’info qui nous semble nécessaire avant que le Parlement wallon n’entérine une quelconque décision dans la précipitation et l’ignorance.

 

En fait, la réaction de la FBVA n’a pas tardé, puisqu’un premier communiqué est tombé quelques heures à peine après la parution des articles – dont le nôtre – à ce propos. Mieux, le CEO de l’institution nous a personnellement contactés, pour dire qu’il se tenait à notre disposition pour toute interview.

 

Le point de vue de la FBVA

 

Dès les premières lignes du communiqué de la FBVA, le ton est donné. Jugez plutôt.

 

Depuis de longues années, la FBVA est en demande d’un contrôle technique périodique pour les véhicules anciens. La FBVA (…) a organisé, à de multiples reprises, des journées libres où les amateurs pouvaient se présenter spontanément avec leur ancêtre afin de vérifier l’état de celui-ci.  Les statistiques ont démontré que la majorité des véhicules ne correspondaient pas aux normes techniques exigées pour les ancêtres. Les défaillances rencontrées se situaient principalement au niveau des feux, des freins et de la suspension. Heureusement, les défaillances constatées étaient, pour la plupart, facilement réparables et les amateurs nous ont remerciés pour ce genre d’initiative.

 

La FBVA a négocié avec les diverses Régions quant au futur contrôle technique des véhicules anciens. Les avis des trois Régions se sont avérés différents, et la FBVA essaye, à tous prix, d’avoir une règlementation uniforme. La FBVA a toujours revendiqué une périodicité de 3 à 5 ans, selon l’âge et/ou l’état du véhicule en ce qui concerne les modifications apportées ou non. 

 

En septembre dernier, la fédération a été invitée au cabinet du Ministre Di Antonio afin de prendre connaissance du projet d’arrêté du Gouvernement wallon. Projet qui mentionnait cette périodicité d’un ou deux ans, sans distinction particulière entre les différents types de véhicules, ou leurs spécificités. En octobre, la FBVA a demandé par courrier au Ministre des détails concernant la manière dont ces opérations de contrôles techniques des véhicules anciens allaient se dérouler. Aucune réponse ne lui est jamais parvenue, et la suite des négociations a eu lieu sans que la Fédération Belge des Véhicules Anciens ne soit plus informée de quoi que ce soit. Et encore moins invitée. En date du 26 octobre, un nouveau courrier était envoyé au Ministre, qui en accusait réception, précisant que des modifications étaient toujours possibles entre la première lecture du projet et le projet final.

 

Ce lundi 30 octobre, la FBVA a de nouveau assuré par voie de communiqué de presse qu’elle ferait tout son possible pour modifier le projet sur plusieurs points, à commencer par la périodicité dudit contrôle technique. Il convient donc de parler d’un dossier qui suit son cours…

 

Quels griefs ?

 

Après avoir pris la température auprès de plusieurs propriétaires de voitures anciennes, il apparaît que peu nombreux sont ceux qui sont réellement contre un contrôle technique, à condition bien sûr que celui-ci soit organisé selon une périodicité en rapport avec l’utilisation parcimonieuse d’un véhicule immatriculé en plaque ‘O’. Les avis récoltés vont de 3 à 5 ans, selon les types de voitures. Et rejoignent donc l’avis de la FBVA.  

 

Par contre, tous sont unanimes pour fustiger les propriétaires de ‘youngtimers’ immatriculés en plaque ‘O’, qui utilisent quotidiennement leur véhicule afin d’échapper aux taxes et assurances traditionnelles. On en a parlé dans l’article précédent, ces ‘rigolos’, beaucoup plus nombreux qu’on l’imagine, font jeter l’opprobre sur les vrais passionnés de voitures anciennes, dont les véhicules sont dans la majorité des cas en bon, voire en très bon état. Et ne sortent que quelques jours par an. 

 

Nous ne doutons d’ailleurs pas un seul instant que ce phénomène soit sans doute à l’origine de ce projet de contrôle technique obligatoire. Si cela s’avère exact, que la Région wallonne mène la chasse aux fraudeurs, sans se sentir obligée de mettre tout le monde dans le même panier… à salade, tant on a l’impression que le propriétaire d’ancienne est devenu un voyou polluant l’atmosphère et mettant la vie d’autrui en péril.

 

Cela dit, quand on constate le peu d’efficacité de l’état et des régions à contrecarrer la fraude dans d’autres domaines, on ne peut que sourire en imaginant les agents régionaux se mettent en chasse aux anciennes sortant un peu trop souvent de leur tanière…

 

Carnage en vue

 

Autre constante dans les réactions entendues çà et là : comment seront organisés ces fameux contrôles techniques, dès l’instant où frein, suspension et échappement figurent parmi les points retenus par le projet de Carlo Di Antonio ? Autant ne pas se leurrer, la Région ne va pas inaugurer des lignes de contrôles techniques réservées aux anciennes. Faire rentrer de l’argent, oui, en dépenser en dispensant des formations, certes non !

 

Car qu’on se le dise, un ancêtre n’est pas l’autre. Entre une Porsche 911 de 1975 et une Renault 4CV de 1953, il y a un sacré distinguo. Il ne faudrait tout de même pas que les contrôleurs techniques zélés reprochent à des véhicules des défauts qui ont toujours été les leurs ! Encore mieux, comment réagiront ces mêmes contrôleurs en voyant débouler une De Dion-Bouton de 1908, un Citroën Type H ou toute voiture ayant subi des modifications en vue d’un usage en compétition, à commencer par les épreuves de régularité disputées sur routes ouvertes, très populaires en notre plat pays ?

 

Soyons réalistes, avant de voter toute loi relative à ce contrôle technique des anciennes, il importe d’analyser toutes ces situations. Faire rentrer de l’argent, c’est bien, effectuer des contrôles à l’emporte-pièce qui vont très fort énerver les propriétaires d’anciennes, c’est n’importe quoi.

 

Partant du principe où la FBVA n’a déjà pas été conviée aux dernières discussions sur la question, la crainte d’un vrai carnage est réelle.

 

Ou alors, la Région wallonne joue carte sur table et annonce que son objectif, à terme, est de faire disparaître les anciennes de nos belles routes wallonnes. Déjà que l’accès est certains centres-villes leur est ou leur sera bientôt refusé…

 

Et maintenant ?

 

Voilà où on en est. Nulle part. Une fois encore, le monde politique semble mettre la charrue avant les bœufs, ce qui est d’autant plus dommage quand on parle de véhicules motorisés. Laissons dès lors la FBVA poursuivre les négociations avec le cabinet de Carlo Di Antonio, et restons très attentifs à toute évolution de cette possible future législation.

 

Quant à notre idée d’organiser un petit rassemblement sympa de voitures anciennes au cœur de Namur, pas très loin du Grognon, elle semble rencontre un joli succès, certains s’étant même proposés de nous assister dans la mise en place de cette gentille sauterie dominicale. Cela tombe bien, les vrais passionnés d’anciennes le sont tous un peu (beaucoup), grognons, ces derniers temps…

 

Affaire à suivre donc, avec rencontre du CEO de la FBVA, Peeter Henning, dans le courant du mois de novembre. On vous tient bien sûr au courant… (Vincent Franssen / Photo Jacques Letihon) 



Spa Racing

Communication & TV Production


© SpeedActionTV 2024 Tous droits réservés. Site créé par Cybernet