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J.P. Mondron (Kronos) : "Nous ne prendrons plus tous les risques seuls..."

Circuit 11-09-2014


 

Suite de notre dossier 'BRCC : et maintenant ?", avec ce jeudi soir les explications d'un des principaux intéressés, Jean-Pierre Mondron, responsable avec Marc Van Dalen de Kronos Events, organisateur et promoteur du Belgian Racing Car Championship (BRCC). Au sortir d'un meeting spadois qui n'a réuni que 14 voitures sur la grille de départ, l'heure est déjà d'entrevoir l'avenir du Championnat de Belgique Circuit. Avec ou sans Kronos, selon la volonté des forces vives de Nannine. Mais pas seulement...

 

"Inutile de se voiler la face, Francorchamps a été une déception, entame Mondron. Et pourtant, il s'agit d'un circuit qui plait aux pilotes, avec une épreuve intégrée dans un meeting relevé. Cela ne suffit visiblement pas. Cela fait 20 ans que nous pratiquons le sport automobile, et par passion, nous avons repris les championnats nationaux en circuit. C'était il y a trois ans, et le constat est sans appel : financièrement, c'est un gouffre ! Nous ne pouvons compter que sur le montant des engagements des concurrents, en plus du sponsoring de notre manufacturier pneumatique Michelin. Tous les autres partenaires de Kronos Events sont des passionnés qui nous font confiance depuis le début de cette histoire, mais il s'agit exclusivement de deals de type win-win."

 

Comment expliquer cette absence de résultats probants, alors que la saison avec plutôt bien débuté, une trentaine de voitures s'étant retrouvées sur la grille de départ à Zolder ? "Le coût de roulage des voitures est trop élevé, surtout les GT3, poursuit Mondron. Or, il nous faut composer avec la réalité économique de 2014. Les gentlemen-drivers, que nous sommes heureux d'avoir à nos côtés, constituent une bonne part de nos clients. Par contre, il n'y a pas de jeunes, ou peu. Or, un Championnat de Belgique doit aussi permettre aux jeunes d'émerger. En trois ans, on a tenté différentes formules, et nous cherchons encore des solutions pour l'avenir, mais une chose est sûre : nous ne prendrons plus tous les risques seuls. Une réunion urgente s'impose avec le RACB et tous les acteurs de cette compétition. Il en va de l'avenir du BRCC. Autant le reconnaître, à l'heure qu'il est, nous ne savons pas comment les choses vont se passer, mais nous ne voulons plus tout assumer seuls..."

 

Le sport auto fait-il encore rêver ?

 

Quelle que soit l'issue de ces différentes réunions, il devient urgent de trouver une formule 'la plus idéale possible' en vue de 2015, afin que teams et pilotes puissent oeuvrer à la préparation de cette nouvelle saison. Ce n'est pourtant pas ce qui chagrine le plus Kronos pour l'instant... "L'avenir ? Disons qu'aujourd'hui, le sport automobile n'est plus dans l'air du temps. Les gens ne s'y intéressent clairement plus, et l'ensemble ne fait plus rêver comme avant. Dès qu'on dépasse les coûts de la Fun Cup ou du BGDC, qui tient une formule idéale avec des voitures coûtant quatre, voire dix fois moins cher que celles du BRCC, les problèmes arrivent. Nous mettons tout en oeuvre pour séduire les participants, avec de la télé, des speakers, des retombées dans la presse. Et pourtant, lors des meetings, 80% des gens ne sont pas contents. Ils ne parlent que de timing pas idéal, de briefings à des moments inappropriés, d'une Balance de Performances que nous ne gérons d'ailleurs pas (c'est le RACB qui s'en charge). Concernant ce dernier point, je dois pourtant constater que les résultats sportifs en illustrent plutôt le bien-fondé. Aujourd'hui, il n'y a plus de constructeur officiellement impliqué, de filiales concernées. Ce qui se ressent dans les budgets. Or, nous considérons que les montants d'engagement pour le BRCC sont tout à fait normaux. Le Track Time pour Spa est élevé, mais il s'agit d'un top circuit. Il faut savoir que pour un week-end passé à Francorchamps, on reçoit une facture de location du circuit, certes, mais aussi... 20 factures des sous-traitants de ce même circuit. Difficile de s'en tirer dans ces conditions..."

 

Le TC3 en point de mire...

 

Ca, c'est pour le côté organisationnel. Sportivement et techniquement, les solutions évidentes ne sont pas nombreuses, non plus... "Faut-il supprimer les GT3 et favoriser les actuelles Cup ? Je ne sais pas... La catégorie Cup repose uniquement sur deux marques, Porsche et Ferrari. Or, le GT3 concerne plus de 10 marques. Ne vaut-il pas mieux permettre ce choix, en dépit du coût de ces bolides ? Nous regardons également de très près l'évolution de la nouvelle catégorie TC3, qui retient toute notre attention. Ces bolides seront du même type que les Seat Leon vues le week-end dernier, et ça, c'est assez sympa. On en reviendrait alors à une compétition de type Superproduction. Pourquoi pas ? En fait, je crois que la formule idéale n'existe pas. Il reste 20 voitures dans le GT Tour français, il y avait 17 autos en GT Open à Spa, la Blancpain Endurance Series a perdu 20% de son contingent cette année. Là voilà, la réalité économique du moment. 15 pilotes belges ont participé aux 24 Heures de Spa en juillet dernier. Voilà qui en dit long sur l'état du sport auto dans notre pays..."

 

La voie de l'association ?

 

Un espoir existe néanmoins, comme on a déjà pu le constater à plusieurs reprises cette saison lors des courses du BRCC... "La solution passe en effet peut-être par un partage systématique de la piste avec une autre compétition, poursuit Mondron. A Zandvoort et Spa, c'était le GT4 hollandais et européen, à Spa, les BMW de la compétition allemande. C'est peut-être dans cette direction qu'il faut chercher... Mais la bonne question à se poser n'est-elle pas : le Championnat de Belgique intéresse-t-il encore des gens ? Très peu de concurrents s'engagent à la saison de nos jours. Ils disputent une ou deux courses, puis s'en vont participer à des épreuves comme les 24 Heures de Dubaï, de Barcelone, les 12 Heures de Hongrie ou de Zandvoort, des courses qui n'entrent en ligne de compte pour rien du tout. Ce qui les met plus à l'aise et favorise des programmes à la carte. On nous dit de prendre exemple sur les 24 Heures de Zolder. Mais combien des participants de Zolder sont prêts à disputer un championnat complet ? Aucun ! On sent très bien qu'aujourd'hui, le sport automobile est devenu accessoire. Alors oui, nous souhaitons continuer à organiser le BRCC, mais ce n'est clairement pas notre rôle de financer un championnat. Cela fait trois ans qu'on perd de l'argent, il n'y aura pas de quatrième année dans de telles conditions."

 

Bref, on n'en sait pas plus pour l'instant, mais ce qui est sûr, c'est que les prochaines semaines seront décisives pour l'avenir de nos compétitions en circuit. Et la Fédération va devoir prendre des décisions assez rapidement. Affaire à suivre... (Vincent Franssen)    



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